A la recherche de demain | Isère. Le pari du miscanthus pour chauffer les bâtiments

A la recherche de demain | Isère. Le pari du miscanthus pour chauffer les bâtiments
A la recherche de demain | Isère. Le pari du miscanthus pour chauffer les bâtiments

Le miscanthus, ou herbe à éléphant, est une plante ressemblant à un roseau qui peut atteindre jusqu’à trois ou quatre mètres de hauteur selon les espèces. En plus d’être utilisé pour le paillage, il s’avère également être une Source d’énergie très intéressante pour le chauffage.

C’est ce qui a été choisi pour chauffer la nouvelle salle de sport de Saint-Jean-de-Bournay, en Isère. Sa chaudière mixte biomasse pourra consommer du bois, mais aussi du miscanthus. Le projet, porté par la communauté de communes Bièvre Isère, permet de « ne pas dépendre des énergies fossiles », explique Joël Gullon, président de l’intercommunalité. Nous avons dû utiliser une chaudière à biomasse, mais si nous passons au tout bois, cela aura un impact sur nos forêts. Le miscanthus est donc une nouvelle piste ! » Pour chauffer le gymnase, la production de 2,3 hectares de plants sera nécessaire chaque année, pour un rendement estimé à 13 tonnes par hectare.

« Il faut sortir des énergies fossiles »

Pour éviter que le miscanthus ne parcoure des kilomètres, Bièvre Isère a fait appel à un agriculteur de Saint-Jean-de-Bournay pour le produire. “Il a fallu le convaincre d’y aller, car il ne gagne rien la première année”, pendant que pousse le miscanthus, explique le président. Pour compenser ce manque à gagner, les deux parties se sont mises d’accord sur un prix d’achat de 150 euros la tonne. Un accord pour soutenir le secteur agricole et avoir « une production locale pour une consommation locale ». La première récolte est attendue en 2024. Les plants seront ensuite séchés, broyés, stockés et livrés par l’agriculteur. Les premiers kilos de miscanthus alimenteront la chaudière du gymnase à partir de 2025.

Ce choix a certes entraîné un surcoût de 14 000 euros pour installer la chaudière mixte biomasse – auquel il faut ajouter 186 000 euros de travaux spécifiques – mais à l’arrivée, la facture énergétique est estimée à 5 500 euros HT. par an, contre 14 000 euros HT pour le chauffage au gaz. Et le miscanthus a aussi d’autres intérêts. « Cela préserve la ressource en eau », souligne Joël Gullon. Car non seulement le miscanthus nécessite peu d’intrants, mais il possède en plus des propriétés nettoyantes pour les sols. Cependant, « la parcelle est sur l’un de nos bassins versants », ce qui contribue à préserver la qualité de l’eau. La communauté de communes étant propriétaire d’autres bassins versants, l’idée d’implanter à l’avenir d’autres parcelles de miscanthus n’est pas exclue.

Bièvre Isère serait, pour l’instant, la seule collectivité à avoir misé sur le miscanthus comme énergie de chauffage en Isère, selon Joël Gullon. « Mais nous ne faisons pas cela uniquement pour le prix : c’est parce qu’il faut s’éloigner des énergies fossiles ! Nous ouvrons des voies et c’est ce qui est important. »

 
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