« nous devons apporter de vrais services à nos clubs »

« nous devons apporter de vrais services à nos clubs »
« nous devons apporter de vrais services à nos clubs »

Par

Arnaud Boularand

Publié le

2 juin 2024 à 20h21

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Patrick Giovannoni est un entrepreneur. «Quand il n’y a pas de difficultés», s’ennuie l’ancien vice-président du Medef Béziers et pilote de chasse retraité. Mais il y aura de l’action dans les vingt prochains jours, car le président de Phénix de Béziers (une école de football « pilote » qu’il a créée en 2021) est en course pour présidence du district de football de l’Hérault, dont les élections sont fixées au samedi 22 juin 2024. Et avec ses colistiers, il compte convaincre les présidents de clubs du département que le programme qu’il porte donnera un nouveau dynamisme à l’institution. Interview avant le sprint final.

Métropolite : Vous avez appelé votre liste celle du « Renouveau ». Qu’est-ce qui changera si vous êtes élu chef de l’Hérault ?

Patrick Giovannoni : Plusieurs choses ! D’une manière générale, nous souhaitons être plus à l’écoute des clubs et pouvoir leur apporter des réponses plus rapidement lorsqu’ils ont des besoins. Cela nécessite un renouvellement organisationnel. Nous souhaitons créer 5 secteurs géographiques avec, pour chacun d’eux, un manager qui sera l’un des membres du comité de pilotage. Il sera épaulé par 2 bénévoles en rotation pour le service de garde. Cela permettra d’être plus proche des clubs, de signaler leurs difficultés, d’assurer un véritable suivi. Nous organiserons chaque trimestre des réunions par secteur qui permettront au comité directeur de faire de la prévention, d’écouter les besoins, et même de créer des liens entre les clubs d’un même secteur. Aujourd’hui, rien n’est fait pour réconcilier certains clubs.

Vous évoquez les tensions entre certaines équipes. Le système actuel de sanctions et d’amendes n’est-il pas efficace pour éradiquer la violence dans les stades ?

PG : Vous savez, c’est la violence dans les stades qui risque de tuer le football. C’est une de nos priorités mais nous souhaitons traiter la cause profonde de cette violence et non ses symptômes. C’est un problème de société et cela passe par l’éducation et donc par les parents. Il faut discuter avec eux, leur expliquer que leurs enfants ne seront pas tous le futur Mbappé. Nous souhaitons également recruter des parents médiateurs que nous formerons pour sécuriser les stades. C’est un système qui a été mis en place en Haute-Garonne par la Région lors des journées de détection et qui fonctionne.

Tout le monde doit être impliqué pour éradiquer ce fléau : les parents, les clubs et le District.

Ensuite, concernant le système actuel de sanctions, je pense qu’il est contre-productif. Lorsqu’un enfant est sanctionné pour 7 matches, sa saison est terminée. Nous sommes pour des sanctions dans le temps et non dans les matches car cela perturbe les enfants et les clubs. Il faut aussi réfléchir à des sanctions alternatives comme les travaux d’intérêt général ou les peines avec sursis. C’est aussi l’objectif de la nouvelle organisation sectorielle : être plus proche des clubs et discuter davantage de ces questions avec eux.

Est-ce le rôle d’un District ?

PG : Oui bien sûr. Un District a deux missions : l’une est d’organiser des compétitions départementales, l’autre d’aider les clubs qui en ont besoin. En amont de cette candidature, nous avons rencontré les clubs du département et écouté leurs besoins afin de monter un projet cohérent. Les situations comme celle vécue récemment par le club du Petit Bard à Montpellier ne sont pas normales. Il faut être capable de réagir rapidement. Par ailleurs, nous avons remarqué que lorsque les clubs ont des besoins urgents, c’est presque tout le temps lors des entraînements et des matchs. Cependant, la ligne téléphonique du District n’est ouverte que pendant les heures de bureau du lundi au vendredi ! Nous mettrons en place un numéro sans frais qui nous permettra de joindre un bénévole du District par secteur les soirs et les fins de semaine. Nous pourrons donc répondre aux urgences et nous serons mieux informés sur les problèmes que rencontrent les clubs, notamment les plus petits d’entre eux.

La liste de renouvellement

Parmi les colistiers de Patrick Giovannoni, on retrouve notamment Fanny Tenret, ancienne internationale française, Frédéric Servellera, président du club de football de Pézenas, Amar Djouahra, ancien du MHSC et président de la commission technique du District pendant 12 ans, Loïc Boudet, président de le club de Cournonterral, Thierry Brienne, arbitre à Pérols, Cathy Durand, présidente de l’ASFAC à Frontignan, ou encore le pneumologue Bertrand Guerrero.

On sent que c’est le porteur de projet, le chef d’entreprise qui parle…

PG : Oui, nous ne le ferons plus ! Je n’ai jamais présidé de District, mais je dirige plusieurs entreprises, et me suis fait une spécialité du redressement d’entreprises en difficulté. Je suis constructeur, le prestige du métier ne m’intéresse pas. S’il n’y a rien à faire, aucune difficulté à surmonter, je m’ennuie vite. On me dit souvent qu’il est difficile de gérer un budget de 1 million d’euros et 140 clubs. Pour un propriétaire d’entreprise, ce n’est pas un problème. C’est une organisation à mettre en place. Ces 140 clubs, ils paient des cotisations, ce sont des « clients ». Il faut donc leur apporter de vrais services, un vrai suivi et un accompagnement de qualité.

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J’ai déjà contacté plusieurs présidents de circonscription en France qui dirigent des circonscriptions de taille équivalente et qui m’ont déjà donné d’excellentes informations pour atteindre nos objectifs.

Cela passe aussi par la formation avec les clubs, une des autres prérogatives du District ?

PG : Oui, la communication et l’écoute sont des éléments importants dans notre projet, mais la formation l’est tout autant. Et les deux doivent correspondre. C’est en ayant un meilleur suivi des clubs que nous pourrons identifier les besoins en formation dans le District.
Aujourd’hui, nous avons des clubs qui souffrent parce que les secrétaires ou les dirigeants ne sont pas formés. Ce n’est pas normal.

Et puis nous renforcerons aussi la partie purement « technique » au sein du District. Nous sommes 2,5 responsables techniques alors que les pratiques évoluent et il y a de plus en plus de spécificités et donc autant de besoins de formation. Par exemple pour le football féminin, le beach, les sports adaptés, le futsal, etc.

Nous avons regardé nos voisins d’Occitanie. Dans le Lot, il y a dix fois moins de licenciés que dans l’Hérault et pourtant le District compte le même nombre de responsables techniques. En Haute-Garonne, il y en a 6 !

« Je considère aujourd’hui que « l’affaire du District » est en difficulté en termes d’organisation et de satisfaction du club. C’est en tout cas ce qui est ressorti de nos rencontres avec les clubs.

Patrick Giovannoni

Puisque vous parlez de recrutement, parlons de trésorerie. Allez-vous faire fonctionner votre réseau économique pour attirer de nouveaux partenaires sur le terrain ?

PG : Pour le District et pour les clubs, oui. Concernant le premier, nous avons actuellement un partenaire, le Département de l’Hérault, via Hérault Sport. Par ailleurs, je pense qu’on ne mesure pas suffisamment la chance que nous avons d’avoir un partenaire comme le Ministère qui nous aide beaucoup. Mais nous pouvons en chercher d’autres. Idem pour les clubs. J’ai été vice-président du Medef et administrateur de la CAF de l’Hérault, je sais donc parler aux chefs d’entreprise.

On me dit régulièrement qu’on ne gère pas un club comme une entreprise. C’est pourtant ce que j’ai fait en prenant la présidence de Colombiers, un club qui avait une trésorerie déficitaire et que j’ai redressé en 2 ans. C’est ce que j’ai fait aussi avec le Phœnix à Béziers où nous sommes partis d’une feuille blanche avec un projet de club pilote. Si l’on regarde l’histoire des deux plus grands succès du football français, on retrouve deux chefs d’entreprise, Bernard Tapie et Jean-Michel Aulas. Si l’on prend un exemple plus local, la famille Nicollin. C’est cette dynamique professionnelle que nous souhaitons apporter à cette institution. Aujourd’hui, je considère que « l’affaire du District » est en difficulté en termes d’organisation et de satisfaction du club. C’est en tout cas ce qui est ressorti de nos rencontres avec les clubs. Et quand je me renseigne auprès d’autres communes en France, elles arrivent toutes à mener des actions intéressantes, à fonctionner normalement avec beaucoup moins de budget que nous.

Puisque le football est un jeu d’équipe, un dernier mot sur votre équipe ?

PG : Tout d’abord, il faut se rappeler qu’ils sont venus me chercher, je n’étais pas volontaire au départ ! Et même très réticent car je dois céder ma place de président du Phoenix en cas de victoire. Mais il y a une nouvelle énergie qui nous rassemble autour de nous et j’aime ça. Aujourd’hui, je suis extrêmement fier de mes colistiers. Nous avons créé une équipe composée de personnes actives, connaissant la réalité du terrain et motivées. Par exemple, le médecin de notre équipe a déjà établi un package de soins idéal, des fiches de soins, des fiches techniques plus élaborées pour la prise en charge des traumatismes crâniens, l’hydratation et la nutrition, etc. Ce type d’outils sera mis à disposition des clubs.

Je voulais des gens qui soient actifs et qui connaissent la réalité des clubs. Et puis, nous représentons toute la région de l’Hérault, donc je suis heureux de voir que nous avons déjà pu rassembler les acteurs du football dans l’Hérault.

> Pour consulter les candidats qui composent la Liste de Renouvellement, conduite par Patrick Giovannoni, c’est ici.

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