Chercheurs et familles alliés contre les tiques

Chercheurs et familles alliés contre les tiques
Chercheurs et familles alliés contre les tiques

Jean-Philippe Rocheleau fait partie de l’équipe de six cochercheurs de l’Université de Montréal, de l’Université de Sherbrooke et de l’Université Bishop qui mèneront l’étude. Le spécialiste en épidémiologie et santé publique a mené plusieurs enquêtes sur le lien entre les tiques et la transmission de la maladie de Lyme à travers le Canada. Un constat se dégage concernant les efforts de sensibilisation de la population pour se protéger contre ce fléau.

« Nous avons réalisé que lorsqu’il s’agit de passer de la théorie à la pratique, les gens ont plusieurs hésitations, ou manquent d’informations, ce qui rend difficile leurs choix. Nous souhaitons donc mieux accompagner les citoyens.»

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Jean-Philippe Rocheleau fait partie du groupe de six cochercheurs qui dirigent le projet de recherche. (Tiré d’Internet)

En fait, certaines souris sont porteuses de la bactérie Borrelia burgdorferi. Les tiques à pattes noires, qui ont une durée de vie moyenne de deux ans, sont infectées par la bactérie lorsqu’elles sont au stade larvaire, se nourrissant du sang des rongeurs. Elles deviennent ensuite des nymphes, juste avant le stade adulte. C’est à ce moment qu’ils transmettent la bactérie aux humains en les piquant, principalement lorsqu’ils commencent à être actifs au printemps (entre 4 et 10 degrés Celsius). La personne infectée peut alors développer la maladie de Lyme si elle n’est pas traitée rapidement.

Parmi les environnements préférés des tiques figurent les zones boisées et les herbes hautes.

Outils terrain et web

L’étude, qui sera structurée autour de plusieurs groupes, sera officiellement lancée en janvier 2025. C’est à cette date que débutera le recrutement des participants. « Les premiers contacts avec les ménages (sélectionnés) auront lieu vers le printemps de la même année », a mentionné M. Rocheleau.

Parmi les particularités, l’un des groupes témoins n’aura accès qu’à des informations spécifiques sur cet acarien parasite et aux moyens de se protéger via le site PraTique. «C’est une plateforme très intéressante», a déclaré Jean-Philippe Rocheleau. Pour la première fois, il vulgarise complètement toutes les mesures disponibles.»

Les membres d’un autre groupe auront accès à l’information sur le web, en plus de bénéficier d’une visite à domicile (environ 3 heures) de l’équipe de chercheurs. Nous évaluerons ensuite les activités familiales et les situations qui les exposent à un risque de contact avec les tiques. Nous verrons également quels moyens ils sont prêts à mettre en œuvre pour freiner la prolifération de ces acariens parasites dans leur environnement. Les spécialistes les guideront ensuite pour agir. “Il pourrait s’agir d’installer une clôture contre les cerfs ou d’assurer une présence minimale de petits rongeurs sur leur terrain”, a énuméré le porte-parole du groupe de chercheurs.

Des entreprises ou coopératives d’aménagement paysager seront également incluses dans le groupe de recherche, notamment pour évaluer les coûts de divers projets spécifiques.

Un forum sera également créé pour que les participants puissent échanger des idées entre eux et un spécialiste répondra aux questions des membres du groupe.

Plus de 200 familles

Les chercheurs prévoient cibler les municipalités qui manifesteront le plus grand intérêt à participer au processus. «Nous souhaitons avant tout que les villes nous aident dans la communication avec les citoyens», précise Jean-Philippe Rocheleau.

Une fois les communes déterminées, les citoyens qui souhaitent participer à l’étude pourront s’exprimer. « Nous ferons des annonces à grande échelle dans ces régions. Le nombre de ménages qui bénéficieront de visites à domicile sera toutefois limité. Et, comme dans tout bon projet de recherche, les groupes seront formés au hasard», a indiqué celui qui enseigne au département de santé animale du Cégep de Saint-Hyacinthe puis à la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal.

Nous espérons recruter un peu plus de 200 familles. Les spécialistes visiteront près d’un tiers des ménages. Il n’y aura aucune condition de répartition géographique. Mais, les communes choisies doivent se trouver dans des zones à risque de transmission de la maladie de Lyme par les tiques. « Nous ciblons entre autres les personnes qui vivent en lisière de forêt, cite en exemple le spécialiste, ou dans des endroits où il y a une population de cerfs. [un des hôtes principaux des tiques] plus abondant. »

 
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