l’ancien de Pôle emploi lui réclamait 17 000 euros après un pépin avec l’assurance retraite

l’ancien de Pôle emploi lui réclamait 17 000 euros après un pépin avec l’assurance retraite
l’ancien de Pôle emploi lui réclamait 17 000 euros après un pépin avec l’assurance retraite

De nombreux demandeurs d’emploi craignent ce courrier. Le 3 octobre, Jeanne*, presque 65 ans, reçoit une notification de trop-perçu de Travail (anciennement Pôle emploi). Le montant qui lui est alors réclamé ? Pas moins de 17 358,16 euros. Et ceci, sous l’allocation spécifique de solidarité (ASS) qu’elle a perçue, à tort selon l’opérateur public de l’emploi, entre octobre 2021 et mai 2024. Notre témoin a en fait été victime de bug de communication entre France Travail et l’Assurance Retraitesouligné par le médiateur national de l’ancien Pôle emploi dans son dernier rapport annuel, publié en avril 2024. En raison d’une mauvaise transmission de l’information entre les deux institutions, de nombreux seniors ont ainsi été indemnisés pendant plusieurs années par France Travail, alors qu’ils auraient dû bénéficier d’une pension de retraite.

Jeanne fait partie de ces demandeurs d’emploi. Lorsqu’elle demande sa pension en 2021, l’Assurance Retraite lui signale (à tort) qu’elle ne totalise pas “seulement 136 trimestres d’assurance au 1er février” de la même année et qu’il doit « présenter une nouvelle demande quatre mois avant le 1er février 2026, date à laquelle (elle aura) droit au tarif maximum ». Convaincue qu’il lui faudra attendre encore 5 ans avant de pouvoir bénéficier d’une pension de retraite, Jeanne, arrivée en fin de droits à allocation de chômage classiquea donc continué à demander tous les 6 mois pour bénéficier de 560 euros d’ASS de France Travail, cette allocation étant renouvelable tous les six mois si le demandeur d’emploi remplit toujours les conditions requises.

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Un trop-perçu réduit à 2.000 euros par France Travail

Contactée, la Caisse nationale d’assurance vieillesse estime qu’elle « Il semble qu’il s’agisse d’une « erreur » répétée de la part de l’assuré » car il n’aurait pas fourni les éléments permettant de prendre en compte les majorations trimestrielles pour les enfants. “C’est donc à France Travail d’évaluer la situation mais du côté de la Carsat (caisses de retraite et d’assurance maladie professionnelle, NDLR), aucun recours n’est possible, le dossier a été traité dans les règles de l’art”poursuit la Cnav. Pourtant, Jeanne nous assure : « J’ai tout fourni dans les délais et j’ai tous les éléments stipulant dès 2021 que mon dossier était complet. Je constate quand même que les concernés se renvoient la balle.»se lamente-t-elle. Parce qu’au départ, l’ancien pôle emploi a également refusé d’annuler la dette de notre témoin, accusant l’Assurance Retraite.

Mais finalement, après avoir fait appel à un médiateur de France Travail et suite à une intervention de notre part, l’opérateur public de l’emploi a accordé à Jeanne une remise partielle de dette. Désormais, elle ne doit « que » 2 249,81 euros à France Travail. Une somme qui correspond à l’allocation de solidarité spécifique qu’elle a perçue chaque mois entre février et mai derniers alors que, dans le même temps, elle pouvait (enfin) bénéficier d’une pension. Le 18 juin 2024, l’Assurance retraite l’informe par courrier que“après étude de son dossier”elle a enfin droit à une pension depuis le 1er février de cette année, ainsi qu’à une majoration pour enfants, pour un total d’un peu plus de 1.000 euros net (avant impôt sur le revenu) par mois.

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Si le cas de Jeanne semble réglé, notre témoin ne baisse pas les bras. « Quand je pense que je ne recevais que 560 euros de l’ASS tous les mois au lieu d’un peu plus de 1 000 euros à la retraite, je suis révolté. On marche sur la tête »elle tonne. Et la sexagénaire est loin d’être la seule à avoir été victime de ce bug. Comme indiqué Capital fin septembreune habitante de l’Eure s’est également vu demander un remboursement de plus de 15 000 euros par France Travail en raison du dysfonctionnement de communication avec l’Assurance retraite, avant de voir sa dette effacée.

La démarche à suivre pour les seniors victimes du bug entre France Travail et l’Assurance Retraite

Au total, plus de 150 000 dossiers ont dû être réexaminés par l’ancien Pôle emploi, donnant lieu à la notification de 2 500 trop-perçus, selon les données que l’institution nous a communiquées début août. Suite à une analyse partagée entre la Carsat et France Travail, « nous avons conclu que dans environ 5 % des cas concernés, il y a bien eu une erreur Carsatnous dit la Cnav. Dans ces cas précis, et très rares, nous avons fait des recommandations de bienveillance ». Si vous êtes dans cette situation, vous devez déposer “un recours devant l’Assurance Retraite dont une commission se saisira pour constater la rétroactivité en termes d’attribution de la pension”précise la direction générale de France Travail à Capital. Dans ce cas précis, vous devez alors aviser l’opérateur d’emploi afin qu’il suspende toute procédure de sa part, en attendant la décision de la commission d’appel de l’assurance retraite.

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S’il s’agit d’une erreur de France Travail, vous pouvez contacter directement l’organisme paritaire rattaché à votre agence “en demandant l’annulation de la dette”poursuit l’institution. Et d’ajouter que dans cette situation, “De nombreux cas d’annulation de dettes ont été enregistrés”. Les victimes seniors du bug ne sont donc pas pas toujours obligés de rembourser leurs allocations de chômage indûment perçues.

Et pour éviter des erreurs aux futurs chômeurs proches de la retraite, France Travail, l’Assurance retraite et l’Unédic, l’organisme chargé de gérer le système d’assurance chômage, ont annoncé le lancement d’un nouveau service en ligne à la mi-juillet. « Ce nouveau parcours, qui sera mis en œuvre début 2025, permet de mieux accompagner les bénéficiaires et de les sensibiliser au caractère obligatoire des démarches auprès de leur caisse de pension »rapporte la direction générale de France Travail.

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