Le financement des partenaires sociaux manque de transparence pour la Cour des comptes

Le financement des partenaires sociaux manque de transparence pour la Cour des comptes
Le financement des partenaires sociaux manque de transparence pour la Cour des comptes

Le financement des partenaires sociaux continue d’être enveloppé d’un épais brouillard, malgré les mesures adoptées il y a dix ans pour tenter de mettre fin à l’opacité qui régnait à l’époque. C’est l’un des principaux messages formulés par la Cour des comptes dans un rapport assez sévère rendu public le 24 mai. Elle a balayé l’association qui gère le fonds paritaire chargé de distribuer les subventions aux syndicats et au patronat. Cette structure, qui devait réaliser “transparence”n / A “non atteint” son objectif, selon les magistrats de la rue Cambon, à Paris. Pour ne rien arranger, elle s’est affranchie de certaines obligations légales, ce qui lui a valu un fort recentrage.

Créé par une loi de mars 2014, le fonds commun est géré par une association au sein de laquelle siègent des représentants des salariés et des dirigeants d’entreprises. Le but d’un tel dispositif est de “simplifier” et de ” clarifier “ les circuits de ressources irriguant les acteurs sociaux, à l’origine de plusieurs scandales dans le passé – par exemple celui déclenché, en 2007, par la « caisse noire » du patronat métallurgique. Il s’agit également d’accorder des crédits aux organismes qui remplissent “missions d’intérêt général”comme le rappelle la Cour des comptes dans son rapport.

Le fonds en question est alimenté de deux manières : une cotisation versée par les entreprises (qui équivaut à 0,016 % de leur masse salariale) et des subventions de l’État. L’argent ainsi récolté atteint des niveaux conséquents : près de 142,5 millions d’euros en 2022. Cette manne est ensuite redistribuée aux syndicats et mouvements patronaux – les premiers recevant, au total, près de deux fois plus que les seconds. En 2022, la CFDT a empoché 22 millions d’euros, tandis que le Medef s’est vu octroyer 13,6 millions d’euros.

Procédure « contestable »

L’association gestionnaire, régie par les partenaires sociaux, se partage le gâteau. Le problème, selon la Cour des comptes, est que la répartition « obéit à des règles multiples et parallèles qui rendent les flux de fonds difficiles à évaluer ». Une difficulté loin d’être anodine car le nombre de bénéficiaires est important, notamment du côté patronal : quelque 340 organisations patronales sectorielles reçoivent des aides, parfois pour des montants symboliques (18 euros pour une structure défendant les intérêts des pêcheurs-artisans…).

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De plus, le décompte des crédits s’effectue de manière « artisanal »s’appuyant en partie sur un système d’information “inapproprié” (« tableaux Excel simples »). « Malgré la bonne volonté des agents »cette situation représente « un risque majeur, la moindre erreur pourrait entraîner des anomalies dans le calcul ».

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