personnes sans abri déplacées de la région parisienne vers la Touraine

personnes sans abri déplacées de la région parisienne vers la Touraine
personnes sans abri déplacées de la région parisienne vers la Touraine

Au niveau national, comme au niveau local, la communication sur le dispositif dit « d’assouplissement » de la région parisienne ne s’est pas vraiment faite au grand jour. Mais depuis des mois, des voix s’élèvent pour discuter – et souvent critiquer – de ce plan qui vise à orienter les sans-abri de la région parisienne vers une dizaine de sas régionaux.

Le coup de gueule du maire d’Orléans Serge Grouard, largement relayé dans les médias, a contribué à remettre le sujet sur l’espace public. L’État a depuis confirmé que, ” pour pour répondre à l’ampleur des besoins d’hébergement d’urgence en Île-de-France, dix systèmes de libération parisiens, appelés sas, ont été mis en place pour orienter une partie des personnes prises en charge là-bas dans le cadre des opérations d’hébergement ».

Certaines associations – notamment celles réunies au sein du collectif Le Revers de la Médaille – parlent de « nettoyage social » de la région parisienne et n’hésitez pas à faire un lien avec les prochains Jeux Olympiques de Paris 2024. Un lien que le gouvernement nie formellement.

A Tours, 91 personnes sont arrivées depuis mai 2023

A Tours, des rumeurs circulaient depuis plusieurs semaines selon lesquelles des sans-abri seraient redirigés vers l’Indre-et-Loire, depuis le sas régional d’Orléans.

Au cabinet du maire d’Orléans, on explique que « 50 personnes arrivent toutes les trois semaines » dans le cadre de ce dispositif. Ils sont pris en charge par une association mandatée par l’Etat. Au total, 519 personnes sans abri ont été relocalisées en région Centre-Val de Loire en un an.

En Indre-et-Loire, le préfet a finalement confirmé qu’une partie de ces personnes déplacées avaient ensuite été orientées vers le département. Au total à ce jour, 91 personnes « dont la moitié sont des hommes célibataires, souvent bénéficiaires d’une protection internationale ou demandeurs d’asile ». Les derniers arrivages datent de début mai. Parmi eux, selon la préfecture, figurent également huit familles, soit 34 personnes. Mais, ajoute le communiqué, une partie de ces personnes est déjà partie. Seules 36 personnes (26 membres de la famille) se trouvent encore en Indre-et-Loire. La préfecture d’Indre-et-Loire indique ne pas savoir où se trouvent désormais les personnes rentrées.

Les municipalités n’ont pas été informées

Il reste que la gestion de ce « desserrage » et son impact local à Orléans et Tours notamment, soulève de nombreuses questions. Interrogé par La Nouvelle République, le maire de Tours, Emmanuel Denis confirme ne pas avoir été officiellement prévenu. C’est ce qu’indique également la mairie d’Orléans, qui parle même d’un « appareil opaque ».

La gêne est d’autant plus palpable qu’à Orléans comme à Tours, les structures d’hébergement d’urgence sont déjà saturées, la ville de Tours ayant même été contrainte d’ouvrir depuis plusieurs semaines un gymnase pour accueillir des familles dans le besoin. Rue.

Ces audiences venues du sas régional n’expliquent pas l’encombrement des hébergements d’urgence

Préfecture d’Indre-et-Loire Tours

« Ces audiences venues du sas régionalindique la préfecture d’Indre-et-Loire, n’expliquent pas l’engorgement des hébergements d’urgence en Indre-et-Loire. Les arrivées spontanées (par leurs propres moyens) de familles avec enfants au cours des deux dernières années nous ont conduit à cette situation. »

La préfecture indique que les sans-abri venant du sas régional sont dans un premier temps hébergés à l’hôtel.
© (Photo NR, Morgane Berthommier)

Pour étayer cette affirmation, les services préfectoraux fournissent des chiffres sur l’évolution du public demandeur d’hébergement d’urgence au cours des deux dernières années : +47 % entre 2021 et 2022 ; +94% entre 2021 et 2023.

Les gens du sas régional sont, explique la préfecture, « hébergés dans un premier temps à l’hôtel, puis leur hébergement varie en fonction de leur situation administrative ». Aucune association chargée de l’hébergement d’urgence à Tours n’est en mesure de dire où exactement.

Caroline Devos avec corne. NS : Alexandre Girard

« Personnes évacuées des squats et des camps de rue »

Le collectif Le Revers de la Médaille, qui regroupe 97 associations, suit de près ce dispositif mis en place en mars 2023. « Les autorités indiquent qu’il n’est pas lié aux JO mais nous ne sommes pas dupes », précise Antoine de Clerk. , membre du collectif. Il y a des opérations d’évacuation à Paris. Les personnes expulsées des squats et camps de rue sont orientées vers des bus à destination des sas régionaux, dont celui d’Orléans. Ils ne sont pas obligés de monter dans les bus mais après l’expulsion d’un squat, ils ne savent plus où aller. »

Il existe en effet dix sas régionaux. A Orléans – ou plutôt à Olivet – le sas est géré dans les locaux d’un ancien hôtel de type Formule 1 par l’association Imanis. Après avoir examiné leur situation, certains se voient proposer de rentrer dans les départements de la région, notamment en Indre-et-Loire. « Le problème, poursuit le collectif, c’est qu’à Tours comme à Orléans, les structures locales sont déjà saturées… et les sans-abri n’ont pas de solution. Souvent, ils reviennent en région parisienne. »

 
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