LOUISE DELMOTTE / AFP
Emmanuel Macron ici le 25 octobre 2024.
POLITIQUE – Dites-moi où vous vous présentez, je vous dirai où est le président. Une enquête sur Monde publié ce dimanche 27 octobre révèle que les gardes du corps d’Emmanuel Macron mettent en danger le chef de l’Etat en partageant leurs séances de footing sur l’application Strava.
Strava est utilisé par de nombreux fans de course à pied. Il permet, grâce à la géolocalisation, d’enregistrer le parcours d’un coureur, de calculer la distance parcourue, la vitesse, mais surtout ensuite de partager le parcours en public comme pour un réseau social.
Sauf que Le Monde a découvert que des agents du groupe de sécurité de la Présidence de la République (GSPR) utilisaient cette application lors des déplacements d’Emmanuel Macron en France ou à l’étranger, ce qui peut compromettre sa sécurité.
Les hôtels de Macron identifiés 10 fois
Explications. Si les déplacements du chef de l’Etat sont annoncés à l’avance, le lieu où il séjourne doit absolument rester confidentiel. Les agents du GSPR arrivent parfois plusieurs jours avant lui pour localiser les lieux et il arrive qu’ils dorment dans le même hôtel que lui.
Problème : ces agents démarrent leur footing juste devant l’hôtel, reviennent au même endroit, puis partagent leur sortie sur Strava. Il est donc aisé d’identifier où séjournera Emmanuel Macron durant son séjour. Ce fut notamment le cas pour un voyage en 2020 à Vilnius en Lituanie, ou encore en septembre 2022 pour les obsèques de la reine Elizabeth à Londres.
Au total, le quotidien a identifié douze membres du GSPR ayant un profil public sur Strava, et plus de 100 joggings entre 2016 et 2024. L’hôtel d’Emmanuel Macron a été retrouvé 10 fois simplement en disséquant le profil Strava des agents du GSPR.
The Élysée minimizes
Contactée, l’Élysée minimise : « Les conséquences des faits évoqués sont très faibles et n’ont en aucun cas un impact sur la sécurité du Président de la République. » Et ajoute même : « Le risque (est) totalement inexistant. »
En 2018, le même problème avait déjà été identifié sur les bases militaires américaines à l’étranger. Les militaires partageaient le parcours de leur footing sur Internet et leur permettaient de géolocaliser des endroits clés sur les bases. De quoi permettre aux ennemis de mieux identifier leurs cibles.
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