Un jeune de 21 ans vient d’être envoyé au pénitencier pour avoir ligoté, menacé de mort, battu et séquestré pendant de longues heures le fils d’un juge, en représailles à un vol de véhicule qui avait mal tourné.
“Cela m’apprendra à voler les voleurs.”
C’est ce qu’aurait déclaré la victime de 18 ans après avoir été retenue en captivité pendant près de sept heures il y a un an et demi.
L’un de ses bourreaux, Alehandro Nicolas-Boucher, vient de plaider coupable aux accusations d’enlèvement, d’agression armée, de voies de fait et d’extorsion. Il a été condamné à 30 mois de prison.
La victime est le garçon d’un magistrat qui siège dans la grande région de Montréal. Son identité est protégée par une interdiction de publication.
Mais la profession de son père n’a aucun lien avec l’événement traumatisant qu’a subi la victime le 1er novembre.
La veille, le jeune homme s’était rendu à St-Hyacinthe en compagnie de deux individus, afin de voler une voiture.
Des menaces de mort
Mais le fils du juge en a profité pour repartir avec leur véhicule de fuite, les abandonnant là.
Son cauchemar a commencé lorsqu’il a regagné la voiture garée non loin de chez lui le lendemain matin : les deux complices l’attendaient, cachés dans les buissons. Ils lui sautent dessus, lui donnent des coups de poing et de pied.
Ils le jettent dans la voiture, lui attachent les mains et lui mettent un chapeau sur la tête. Les deux agresseurs filment leur victime et publient des vidéos d’elle en train de pleurer sur les réseaux sociaux.
Le jeune homme kidnappé finit par les convaincre de le laisser partir en échange de 15 000 dollars. Mais il avait tout intérêt à les payer, sinon il serait jeté à la rivière, on lui mettrait les doigts dans l’acide ou on lui tirerait une balle dans la tête, le préviennent-ils.
Ils ont contacté la petite amie et la mère de la victime au moins 25 fois pour obtenir l’argent.
À son retour chez lui, son pull était couvert de sang et il présentait plusieurs blessures, notamment des marques au cou.
L’accusé a donné une conférence
Alehandro Nicolas-Boucher et l’autre agresseur ont été arrêtés le lendemain.
Le premier a également reconnu mercredi sa participation à des infractions liées au vol de véhicules, à Montréal ainsi qu’en Ontario. Il devra purger 3 mois supplémentaires à la peine déjà infligée.
Avant de le voir partir en cellule, le juge Éric Simard lui a fait la leçon sur son « lapsus » : « Vous débutez dans la cour des grands ! Je suis surpris de la gravité des infractions pour quelqu’un qui n’a aucun casier judiciaire », a-t-il déclaré, faisant référence au casier judiciaire vierge de l’accusé au moment des faits.
Les autres coaccusés reviendront devant le tribunal le mois prochain.
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