Cherbourg. Cette figure du féminisme a participé à la Commune de Paris, une plaque lui a été dédiée

Cherbourg. Cette figure du féminisme a participé à la Commune de Paris, une plaque lui a été dédiée
Cherbourg. Cette figure du féminisme a participé à la Commune de Paris, une plaque lui a été dédiée

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Corinne Gallier

Publié le

22 mai 2024 à 18h03

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A l’initiative de quelques-uns, les femmes sortent peu à peu de l’oubli où, parfois, l’Histoire officielle les a reléguées.

C’est ainsi Julia Euvrieplus connue sous le nom de Béatrix Excoffon (Béatrix est son deuxième prénom, Excoffon celui de son mari, NDLR) une Cherbourgeoise qui a eu un rôle très actif à la Commune de Paris comme comme infirmière Et paramédical.

Fille d’un républicain

« La Commune s’est beaucoup faite avec des Parisiens, mais aussi avec de nombreux provinciaux », rappelle Jean-Pierre Dharnéprésident de Comité de la Manche de «Amis et amis de la Commune de Paris de 1871 ».

Ils étaient, en l’occurrence, 357 de notre département, dont 23 de Cherbourg et six de Tourlaville, à être présents dans la Capitale pour ce mouvement insurrectionnel qui a duré 72 jours, entre le 18 mars et le 28 mai 1871.

Julia Euvrie était déjà un peu sortie de l’ombre il y a trois ans, lorsque le Les Amis de l’Humanité avaient organisé un rassemblement devant sa maison natale, à l’angle de la rue de l’Union et de la rue Henri-Dunant.

Née le 10 juillet 1849, elle était fille d’un horloger, Ange Euvrieun républicain fermement opposé au soulèvement de Louis-Napoléon Bonaparte .

Une position politique qui lui valut un bref emprisonnement, et qui causa « quelques ennuis » à la famille, qui fut finalement contrainte de quitter Cherbourg en 1864.

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Sur les barricades

Au printemps 1871, aussi rebelle que son père, on retrouve Julia, âgée d’à peine 21 ans, en train de se battre sur les barricades de la Place Blanchepour soigner les blessés pendant la Semaine sanglante (du 21 au 28 mai 2024).

Le sens de femme engagée lui tient bien à cœur : durant cette période, elle fut vice-présidente, puis présidente de la boule noire, l’un des nombreux clubs de discussion et de propositions « pour un monde meilleur » qui existaient à l’époque. On parle déjà d’égalité des sexes…

Arrêté en juillet, le Communard de Cherbourg a été incarcéré Camp Satoryà Versailles, puis en Haute-Marne.

Condamnée à la déportation, sa peine a été commuée en 10 ans de détention…

Julia-Béatrix Excoffon décède en décembre 1916, fidèle jusqu’au bout à ses convictions.

1051 femmes siègent au conseil de guerre en 1871, elles représentent le prolétariat parisien et la Province. Elles travaillaient comme domestiques, ouvrières en lin, confectionneuses de pantalons, quilteuses, couturières de bottes, fleuristes, enseignantes, sages-femmes, etc. Ce qui montre au passage que ce n’est pas la Première Guerre mondiale qui a fait entrer les femmes dans le monde du travail, elles y étaient déjà avant. .

Sophie Corpel, membre des Amis de l’Humanité
La plaque explicative permet aux passants de savoir qui était Julia Euvrie. ©Corinne GALLIER

Amis de l’humanité

C’est grâce à cette association, et en partenariat avec la mairie, qu’une plaque a été inaugurée ce mardi 21 mai 2024 sur la maison natale de Julia-Béatrix Excoffon, qui était également proche de Louise Michel l’une des figures majeures de la Commune.

Une cérémonie organisée près d’un an après la pose d’une autre plaque dans la dernière demeure des Communards de Cherbourg, rue Bachelet, à Paris.

Sortir Julia de l’anonymat, c’est rendre hommage à toutes les femmes qui ont travaillé pour la Commune de Paris […]

Sophie Corpel

« Il est également important que nous portions les traces des luttes menées dans la ville. Un tracé pourrait également être envisagé», ajoute l’adjointe au maire de Cherbourg-Octeville, Catherine Gentile.

Un immense honneur d’être présent ici pour l’installation de cette plaque à la mémoire de notre ancêtre.

C’est un immense honneur d’être présent ici pour l’installation de cette plaque à la mémoire de notre ancêtre, et de toutes ces femmes qui ont lutté contre les inégalités de toutes sortes. Son histoire résonne.

Karine Euvrie et Sandrine Gamblin

Sans le savoir, car elles ont découvert leur relation avec Julia-Béatrix Excoffon assez récemment, les deux femmes ont suivi ses traces.

« Nous sommes depuis plusieurs générations une famille de militantsdans les syndicats, les associations et les organisations politiques», sourient-ils.

L’un est l’actuel secrétaire général de la CGT Territoriales, et l’autre secrétaire départemental de Force ouvrière. Cela ne s’invente pas !

Ce mardi 21 mai 2024, rue de l’Union, la cérémonie s’est terminée par une chanson, La saison de la ceriseécrit par Jean-Baptiste Clémentsi indissociable de la Commune de Paris.

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