l’entreprise reconnue coupable d’homicide involontaire

l’entreprise reconnue coupable d’homicide involontaire
l’entreprise reconnue coupable d’homicide involontaire

QQue s’est-il passé à Biscarrosse le 29 avril 2021 ? En milieu d’après-midi, un employé d’une petite entreprise d’abattage et d’élagage d’espaces verts de la commune s’affaire à décharger un camion rempli de palettes en bois au fond de l’entrepôt. L’accident survient : alors qu’il conduisait un engin de manutention, le salarié, un apprenti de 21 ans, se retrouve coincé par l’engin qui vient de basculer.

Coincé sous une charge de près de 750 kilos, le jeune homme a été secouru par ses collègues, alertés par le fracas de la chute de l’autre côté du bâtiment. Son patron parvient à évacuer l’engin à l’aide d’un grappin ; les services d’urgence ont tenté de réanimer l’employé à l’aide d’un massage cardiaque. En vain, le jeune garçon, originaire de la région de Casteljaloux, dans le Lot-et-Garonne, est décédé une heure après le choc.

A la barre du tribunal d’instance de Mont-de-Marsan ce mardi 14 mai, le patron de la petite entreprise landaise essuie les larmes qui coulent sur ses joues : comme il l’a indiqué aux gendarmes en audience publique, il se sent toujours « coupable » de l’accident qui a coûté la vie à son ancien apprenti. Son entreprise est poursuivie pour homicide involontaire sur le lieu de travail. Après deux heures de débat, elle a été reconnue coupable, son manager condamné à 30 000 euros d’amende.

L’expertise réalisée lors de l’enquête a mis en évidence un certain nombre de non-conformités à la réglementation : absence de dispositif de sécurité sur la machine, mini patin à chenilles équipé d’un bras de levage, absence d’informations sur les consignes, non-affichage du poids maximum autorisé… Non formé et non titulaire de permis, l’apprenti n’aurait pas dû conduire l’engin, visiblement inadapté au poids déplacé, pour effectuer une tâche qui n’était pas prévue dans son apprentissage.

« Trop de défauts »

« Avez-vous compris les manquements qui vous sont reprochés ? », demande le président du tribunal. Mépris de chagrin, l’employeur, un grand type vêtu d’une veste, d’un jean clair et de chaussures montantes, marmonne quelques mots, salue un apprenti « propre, ponctuel, correct, volontaire », explique qu’il ne savait pas qu’un apprenti spécifique Une licence était nécessaire pour faire fonctionner un tel équipement, se souvient que tout s’est passé « en une fraction de seconde ». Sans être témoin de la scène, il est impossible de savoir précisément ce qui s’est passé lors de cet après-midi désastreux.

« Ce qui s’est passé n’est pas dû au destin. Il y a eu de la négligence »

S’il a mis en œuvre un certain nombre de choses depuis le drame, notamment en termes de formation et de sensibilisation de ses collaborateurs aux bonnes pratiques de sécurité, le dirigeant est visé. « Ce qui s’est passé n’est pas dû au destin. Il y a eu de la négligence, trop de manquements, et un jeune homme a perdu la vie”, affirme Me Thomas Gachie, l’avocat de la famille de la victime, qui s’est constitué partie civile, non par colère ou par désir de vengeance mais pour “comprendre ».

41 « non-conformités »

Dans la lignée de l’avocat montois, le procureur adjoint appelle à sanctionner l’entreprise et son patron. “Pas un patron véreux”, mais un dirigeant “qui n’avait pas pris en considération l’importance des obligations qui pesaient sur lui” : “Il opérait dans l’obscurité, au quotidien, comme le font beaucoup de petites entreprises”, dresse le magistrat. , qui requiert une amende de 30 000 euros, dont 10 000 euros avec sursis, à l’encontre de la société Arbre et vie.

Outre le rôle et la « négligence » du dirigeant, les débats mettent en avant l’importance du mini skid utilisé le 29 avril 2021. « Efficace », « pratique » par sa capacité à passer dans les moindres virages, l’engin équipé de La piste est qualifiée de « trop animée » et « extrêmement dangereuse », selon le chef d’entreprise qui la loue à une entreprise spécialisée.

Pour le parquet, il est « incroyable » qu’un tel matériau se retrouve sur le marché. En défense, Me Louise Durin ne « sous-estime » pas la responsabilité de son client – ​​« Il y a des choses qui n’ont pas été faites correctement » – mais critique surtout le constructeur et une machine sur laquelle le rapport a constaté 41 « non-conformités » aux réglementations en vigueur. Trois ans après l’incident, l’équipement est toujours utilisé par l’entreprise. « Il reste au dépôt, peu de personnes ont le droit de l’utiliser », regrette le chef d’entreprise.

 
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