Mussidan commémore le plus grand massacre de Dordogne en présence du dernier résistant survivant

Mussidan commémore le plus grand massacre de Dordogne en présence du dernier résistant survivant
Mussidan commémore le plus grand massacre de Dordogne en présence du dernier résistant survivant

Il s’agit du massacre le plus important commis en Dordogne pendant l’Occupation : à Mussidan, 52 civils furent fusillés par les nazis le 11 juin 1944. Des représailles arbitraires, après que la résistance eut tenté de retarder les renforts allemands vers la Normandie en sabotant un train de protection allemand. Ce mardi 11 juin, plusieurs cérémonies ont eu lieu en leur mémoire à la gare et à la mairie. Le dernier survivant de ce massacre était là : Albert Laborie, 99 ans.

“Mon nom de guerre était Théo”

Albert Laborie suit la cérémonie assis sur une petite chaise entre les enfants et les porte-drapeaux. Dans son costume gris, il porte sa Légion d’honneur attachée à son cœur. “Je pense aux amis qui sont partis”, se souvient-il, le regard fixe. A l’époque, il était agriculteur. Il avait 19 ans lorsqu’il entre dans la résistance. Il était là, sur le parvis de la même gare à Mussidan, le 11 juin 44. « Mon nom de guerre était Théo ! J’avais pour mission de surveiller la route de l’autre côté, là-bas, pour empêcher les renforts.

Albert Laborie était là, devant cette même gare le 11 juin 1944. © Radio-France
Salomé Pineda

«Empêcher le passé de recommencer»

A 99 ans, Albert Laborie a du mal à se déplacer avec ses béquilles, mais il ne manque jamais une commémoration. Les petits-fils de résistants défilent pour lui serrer la main. « C’est un grand honneur de vous rencontrer »lui lance l’un d’eux.

A ses côtés, son fils, Gérard, l’accompagne. L’histoire de son père, il ne l’a appris que bien plus tard. “Dans la famille, ce n’était pas des sujets de discussion, il ne s’est pas confié.” Aujourd’hui, il tient à aider son père à entretenir ce souvenir. «Surtout avec les temps qui courent»il admet. Quatre-vingts ans après le Débarquement et dans un contexte politique tendu par la dissolution de l’Assemblée nationale, Gérard ne cache pas son inquiétude. « Je pense que nous devons rester unis, quelle que soit la couleur de la peau ou la religion, pour éviter que le passé ne recommence. »

Gérard prend son père par le bras, se dirige vers la mairie, “Ce n’est pas toujours facile” il confie, « parce qu’il a un fort caractère. Mais oui, je suis très fier de ce qu’il a fait.

 
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