Pourquoi a-t-il autant plu en ces derniers jours ?

Pourquoi a-t-il autant plu en ces derniers jours ?
Pourquoi a-t-il autant plu en France ces derniers jours ?

Trois épisodes différents impliqués

Selon la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, le territoire était confronté « trois épisodes météorologiques différents ». « Un épisode cévenol en Ardèche, un épisode méditerranéen dans les Alpes-Maritimes et une dépression qui remonte des Pyrénées-Atlantiques vers le nord et qui pourrait atteindre l’Île-de- dans la soirée »a-t-elle détaillé jeudi soir.

Les épisodes cévenols et méditerranéens sont un «phénomène assez classique en automne», « avec un flux de sud sur une Méditerranée relativement chaude, qui va générer, au contact des montagnes, des précipitations »explique Laurent Boissier, spécialiste des risques climatiques, qui dirige la recherche et le développement du « Climate Lab », dédié à ce type de risques, chez l’assureur Generali.

“Nous avons les restes d’un ancien cyclone”Leslie, qui « rencontrera les eaux de la Méditerranée » plus chaud de 1 à 2°C que la moyenne, ce “ce qui s’explique par le changement climatique”continue-t-il. Selon la formule de Clausius-Clapeyron, bien connue des météorologues, chaque augmentation de 1°C provoque 7% « précipitation de la vapeur d’eau » en outre.



Un lien avec le changement climatique

Agnès Pannier-Runacher a estimé jeudi soir que ces épisodes pluvieux “massif” étaient « lié au changement climatique ». « Je crois qu’aujourd’hui il faut regarder la situation de front. (…) Ce sont des épisodes que l’on va vivre de plus en plus régulièrement. Il faut s’y préparer »elle a prévenu, « L’adaptation au changement climatique est une priorité absolue ».

Selon Laurent Boissier, le phénomène auquel nous assistons actuellement est ” probablement “ liée au changement climatique, même s’il faudra attendre des études pour l’établir formellement.

Il souligne en outre le «double paradoxe » le réchauffement climatique, “trop ​​d’eau et pas assez d’eau” et « une sorte d’intensification, d’exagération liée au changement climatique »ce qui se traduira par « le fait qu’on passe très vite d’un extrême à l’autre ».

Un phénomène mondial

La France n’est pas le seul pays à avoir connu récemment des épisodes climatiques extrêmes : une série d’intempéries meurtrières a frappé l’Afrique, l’Asie, l’Europe et les Amériques au cours du mois de septembre.

Le bulletin mensuel d’octobre de l’observatoire européen Copernic met en avant les exemples de la tempête Boris, synonyme d’inondations exceptionnelles en Europe centrale, et de la mousson qui « durement touché » Pakistan et le typhon Krathon qui a frappé Taïwan et les Philippines début octobre.

Le mois de septembre a également été marqué par les ravages des super typhons Yagi et Bebinca en Asie, des inondations meurtrières au Népal et au Japon et l’ouragan Hélène aux États-Unis. En Afrique de l’Ouest et centrale, une intense saison des pluies a fait plus de 1 500 morts, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

L’Observatoire Copernic relie également ces pluies exceptionnelles au changement climatique, affirmant que septembre 2024 était le 2e septembre le plus chaud jamais enregistré. « Les précipitations extrêmes du mois dernier, que nous constatons de plus en plus souvent, ont été aggravées par une atmosphère plus chaude »menant par endroits “des mois de pluie en quelques jours”» déclarait Samantha Burgess, directrice adjointe du département changement climatique, début octobre.

France

 
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