Le premier musée exclusivement consacré à l’histoire nationale du Québec ouvrira ses portes dans un édifice du Séminaire de Québec qui a accueilli la première université francophone d’Amérique.
« Mon souhait est que les Québécois qui viennent visiter ce musée en ressortent fiers de leur histoire », a déclaré le premier ministre du Québec, François Legault, le 25 avril au Séminaire de Québec.
Il a présidé la conférence de presse annonçant la création du musée sur le site où se tiendront les expositions. Il s’agit d’un pavillon construit en 1854 pour abriter l’Université Laval, « la première université francophone d’Amérique », comme on peut le lire sur une plaque commémorative apposée sur la façade du pavillon Camille-Roy.
Le Musée de la Civilisation
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«Guidé par un comité scientifique indépendant, le musée mettra en lumière des personnages qui ont marqué l’histoire du Québec, mais aussi du territoire, des événements marquants de la politique, des arts et de la culture et même du sport», a commenté en entrevue avec Le journal l’historien Éric Bédard, professeur à l’Université TÉLUQ et auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire du Québec.
Avec la directrice générale et artistique de la Société des arts technologiques, la muséologue Jenny Thibault, il conseillera le Musée de la civilisation, chargé de projet, jusqu’à l’accueil des premiers visiteurs.
Une première depuis René Lévesque
Présent à la conférence de presse et visiblement ému de faire cette annonce, le ministre de la Culture et des Communications, Mathieu Lacombe, a évoqué un moment historique depuis la dernière fois qu’un musée national du Québec a été créé, c’était il y a plus de 40 ans. René Lévesque lance lui-même la construction du Musée des civilisations.
Rien n’a été dévoilé sur le contenu des salles, mais on sait qu’il y aura une exposition permanente et des expositions temporaires. Ceux-ci porteront sur des thématiques ou des personnalités qui ont marqué leur époque.
L’exposition sur René Lévesque.
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L’expérience muséale sera en partie immersive et fera appel aux technologies numériques. Le musée offrira également des ressources pédagogiques en ligne sur l’histoire du Québec aux enseignants et aux étudiants.
Recycler une rénovation
C’est le ministre Lacombe qui a eu l’idée de proposer d’utiliser le site phare des Espaces Bleus pour réaliser ce nouveau musée. Annoncés en grande pompe par le gouvernement en 2021, les Espaces Bleus visaient à créer un réseau de 17 musées régionaux, mais les coûts et les délais se sont révélés excessifs. Le gouvernement a fait volte-face le 4 mars.
Les rénovations du pavillon du Séminaire qui devait servir de tête de pont à ce réseau avaient commencé lorsque le projet fut abandonné ; ils poursuivront les plans du nouveau musée.
Si l’annonce du nouveau musée a été globalement bien accueillie, des voix se sont élevées pour s’interroger sur sa pertinence. L’histoire du Québec est déjà bien présente dans la programmation de plusieurs musées. Et un professeur de l’Université Laval, Jean-François Gauvin, dénoncé dans le Devoir l’occasion manquée d’ouvrir enfin un musée national des sciences et de la technologie.
Le Séminaire de Québec
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Un quatrième musée national du Québec
L’annonce de la création du Musée d’histoire nationale du Québec intervient 40 ans après celle du Musée des civilisations par le premier ministre du Québec René Lévesque. Le statut de musée national en fait une société d’État à financement récurrent et qui rend compte au gouvernement.
Voici les trois musées nationaux du Québec et l’année de leur inauguration :
1933 – Musée national des beaux-arts du Québec
1964 – Musée d’art contemporain de Montréal
1988 – Musée de la Civilisation
