Ce géant américain du tracteur va supprimer 103 postes dans l’Oise : “un double scandale”

Ce géant américain du tracteur va supprimer 103 postes dans l’Oise : “un double scandale”
Ce géant américain du tracteur va supprimer 103 postes dans l’Oise : “un double scandale”

Par

Nicolas Giorgi

Publié le

7 octobre 2024 à 18h02

Voir mon actualité
Suivre Actualités Oise

La menace est dans l’air depuis l’été, mais elle prend cette fois la forme d’un véritable coup dur.

Alors que 30 salariés de l’équipe du week-end de Gima se battent depuis des mois pour ne pas être reclassés, AGCO (ex Massey-Ferguson), le fleuron industriel du Beauvaisis dans l’Oise, a à son tour annoncé un grand plan social au niveau mondial.

Selon plusieurs sources concordantes, 103 emplois des 1.500 présents sur ce site seraient directement menacés chez le concepteur américain de machines agricoles de Beauvais, soit une baisse d’environ 6% de ses effectifs.

Une décision dont les salariés ont eu connaissance lors du conseil économique et social (CES) à partir du jeudi 3 octobre 2024. Les services « ingénierie » (bureau d’études) et informatique devraient être les plus durement touchés.

Dans un communiqué commun, les élus du Beauvaisis rappellent qu’un « délai légal » s’étend jusqu’au 11 octobre concernant cette décision.

Vidéos : actuellement sur Actu

La présidente de l’Agglomération de Beauvais, Caroline Cayeux (DVD), ainsi que Franck Pia (UDI), maire de Beauvais, se disent en tout cas « très attentifs à l’évolution de cette situation » et assurent rester « pleinement mobilisés pour soutenir les employés et la vitalité économique de la région.

Une annonce qui fait grincer des dents

Derrière les déclarations concertées, la pilule peut néanmoins être particulièrement difficile à avaler pour tous les acteurs du territoire. D’autant que le constructeur de machines agricoles a bénéficié d’aides des pouvoirs publics (Etat, Région, Département).

Ce financement a pris la forme d’un viaduc coûteux pour 13 M d’euroscensé connecter deux des sites de cette société dans le ZAC de Thér. La création « d’au moins 200 emplois » était alors brandie en contrepartie.

Mais l’eau a clairement coulé sous le pont de l’avenue Blaise-Pascal et les promesses de création d’emplois ont fait long feu.

Agco-Beauvais victime du « grand monopole mondial »

Les « difficultés rencontrées par le secteur agricole », qui résultent directement de la guerre en Ukraine, sont mises en avant par le groupe américain pour justifier ces futures réductions d’effectifs.

Thierry Aury, élu PCF membre du conseil communautaire, n’en croit cependant pas un mot et dénonce un « double scandale ». « Des garanties écrites auraient dû être demandées concernant le financement du pont », affirme-t-il.

Dans le grand Monopole des groupes mondiaux, le pont AGCO ne pèse pas bien lourd. Je ne pense pas que le site de Beauvais soit directement menacé. En revanche, on peut s’inquiéter de son niveau d’emploi dans le futur. Plus rien n’est garanti.

Thierry Aury (PCF)
Élu à Beauvais et conseiller communautaire

L’élu de l’opposition appelle depuis plusieurs mois les dirigeants de la CAJO à rendre des comptes aux élus.

Concernant ce dernier point, il sera bientôt répondu (mieux vaut tard que jamais).

Le président d’AGCO France, Thierry Lhotte, proposera un « point de situation » au conseillers communautaires probablement jeudi, en marge d’un conseil communautaire. Une réunion à huis clos qui s’annonce particulièrement houleuse, tant le sentiment de trahison est fort parmi les élus du Beauvaisis.

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias préférés en vous abonnant à Mon Actu.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Deux retraités jugés pour tentative de meurtre devant la cour d’assises de Gironde
NEXT onze départements en vigilance orange pluie-inondation