la dernière « Zone à défendre » démantelée, 16 arrestations

la dernière « Zone à défendre » démantelée, 16 arrestations
la dernière « Zone à défendre » démantelée, 16 arrestations

Les derniers « écureuils », ces militants écologistes opposés à l’A69, ont été délogés ce lundi de deux arbres à Verfeil (Haute-Garonne), une intervention qui marque le démantèlement de l’ultime « Zone à défendre » (ZAD) sur le chantier. site de l’autoroute controversée.

Seize opposants à la future autoroute Toulouse-Castres ont été interpellés lors de cette intervention des forces de l’ordre.

Depuis vendredi, pelles, camions bennes et bulldozers de la concession Atosca accumulent de la terre au pied des deux derniers arbres occupés par des « écureuils » depuis le 16 septembre, date à laquelle le dernier locataire de ce terrain de 8 000 m22 avait rendu les clés de la maison.

Des monticules de terre pour faciliter la descente

Lundi, le travail des engins a réussi à rendre accessibles les cabanes encore présentes dans ces deux noyers, permettant aux forces de l’ordre d’approcher les camps des opposants. Le colonel Stéphane Dlongeville, chef des opérations sur place, s’est félicité d’avoir pu « faire descendre les écureuils en toute sécurité ». “Nous avions des monticules de terre, cela nous permettait d’avoir une hauteur plus faible avec les écureuils pour qu’ils puissent descendre plus facilement, et donc je trouve toujours que ces monticules de terre étaient une couche de sécurité supplémentaire”, a-t-il ajouté.

Avenant du tribunal administratif de Toulouse

Deux “écureuils” ont été interpellés, ainsi que 14 autres militants qui se trouvaient depuis plusieurs jours sur un terrain attenant pour soutenir les personnes perchées, ont indiqué les gendarmes. De son côté, le tribunal administratif de Toulouse a rendu lundi un jugement ordonnant à « tous les occupants » présents sur place « d’évacuer les lieux », « sans délai ».

“L’occupation des deux arbres du terrain litigieux a fait obstacle à la poursuite des travaux de construction de l’autoroute A69 déclarés d’intérêt général et a porté atteinte à la sécurité publique”, a expliqué le tribunal dans sa décision, estimant “que l’arrêté d’expulsion demandée revêt un caractère urgent et utile et ne fait l’objet d’aucune contestation sérieuse.

Perchés depuis trois semaines, les « écureuils » sont restés en hauteur malgré de nombreuses interventions de la Cnamo, unité de gendarmerie spécialisée dans l’évacuation des manifestants accrochés ou enchaînés au mobilier urbain. La semaine dernière, les militants qui occupaient la maison sur ce terrain situé juste au bord de l’autoroute avaient déjà été évacués.

Des tensions depuis plusieurs mois

La Ligue des droits de l’Homme de Toulouse a critiqué à plusieurs reprises les méthodes utilisées par la police à Verfeil, déplorant notamment le blocage de l’approvisionnement des militants et ses « effets désastreux ». « Nous étions à 900 kcal par jour. Nous sommes devenus plus faibles. Il y a eu des moments où nous avons eu peur de ne pas tenir tête au Cnamo. Nous avons donc quand même gardé un peu de sucre supplémentaire pour la fin. Mais au final, nous n’avions que des choses à grignoter et rien de substantiel à manger », a déclaré Lisa, peu de temps après être descendue d’un des noyers.

La future A69, tronçon d’autoroute de 53 km entre Toulouse et Castres, vise, selon ses partisans, à désenclaver le sud du Tarn. Sa construction est soutenue par plusieurs élus du département et la présidente PS de la région Occitanie, Carole Delga. De leur côté, les groupes et mouvements environnementaux dénoncent la destruction des zones humides, des terres agricoles, des arbres, des écosystèmes et des eaux souterraines. Un bras de fer est en cours depuis plusieurs mois.

 
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