Un étudiant en médecine réclame 3,9 millions… et finit par se quereller

Un étudiant en médecine réclame 3,9 millions… et finit par se quereller
Un étudiant en médecine réclame 3,9 millions… et finit par se quereller

Tout a commencé lorsque Steve Poitras, étudiant en médecine au Centre intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent (CISSS BSL), sous la supervision de la Dre Sarah Landry et de l’Université Laval, a découvert la mention « limite » attribuée à son rapport de synthèse, à l’automne 2017.

Steve Poitras a alors déposé une plainte de harcèlement contre le Dr Landry et a également contesté son évaluation. «Il demande que sa fiche d’évaluation soit complètement effacée», révèlent les documents de la Cour supérieure du Québec.

S’ensuit une véritable croisade contre l’Université, les médecins, professeurs, enquêteurs, avocats et juges impliqués dans cette affaire. Une bataille que Steve Poitras durera jusqu’en 2024.

« État de danger »

À la fin de 2017, après avoir déposé une plainte formelle auprès du commissaire aux plaintes du CISSS BSL pour « intimidation de la part du Dr Landry », il a tenté de contacter et de rencontrer plusieurs médecins impliqués « plutôt que de suivre le processus de révision judiciaire des plaintes ». .

Le 2 février 2018, la Dre Julie Thériault informe l’étudiant que, « malgré ses procédures de plainte », ses évaluations de progrès et de stage « ne correspondent pas au niveau attendu ».

Le même jour, Steve Poitras déposait une plainte formelle au Centre de prévention et d’intervention en matière de harcèlement (CPIMH) de l’Université Laval. Il envoie également un courriel au Dr Thériault l’informant qu’il envisage poursuivre ses études à l’Université.

À deux reprises, en 2017 et 2018, ses supérieurs lui ont suggéré de poursuivre son externat ailleurs qu’à Rimouski, ce que Steve Poitras a catégoriquement refusé.

L’insistance de M. Poitras est telle que les médecins impliqués s’inquiètent de son état psychologique, qui reflète selon eux un « état de crise » et de « dangerosité ». Plus tard, un enquêteur du Service de sécurité et de prévention (SSP) de l’Université établira un rapport d’évaluation faisant état d’un « risque de violence ».

À plusieurs reprises, l’étudiant tentera de rencontrer en personne le vice-recteur aux ressources humaines ainsi que la rectrice Sophie D’Amours pour discuter de « la situation de harcèlement et d’intimidation qu’il vit ».

28 accusés et près de 4 millions requis

Au total, Steve Poitras a déposé six plaintes formelles au CPIMH contre différents médecins affiliés à l’Université Laval, qui ont toutes été rejetées.

En janvier 2019, l’étudiant s’est adressé à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) et a déposé une plainte « pour discrimination, harcèlement et représailles fondées sur le handicap, la religion et le sexe » visant 26 personnes différentes, ainsi que l’Université Laval et le CISSS BSL.

Après le rejet des plaintes et la clôture du dossier par la CDPDJ, Steve Poitras a déposé un appel contre l’organisme et l’enquêteur responsable du dossier.

Entre-temps, l’étudiant a également soumis un total de huit demandes d’accès à l’information à l’Université ainsi qu’au CISSS BSL, ainsi que plusieurs demandes de révision à la Commission d’accès à l’information.

En janvier 2022, Steve Poitras revient sur l’accusation et dépose une « Demande introductive d’instance en Cour supérieure contre 28 défendeurs, leur réclamant conjointement la somme de 3 875 000 $ en dommages et intérêts et demandant le prononcé de diverses ordonnances à la Cour ». Il déposera alors divers recours et recours parallèlement à ce procès.

Déclaré querelleur

En réponse à cette poursuite, les défendeurs ont soutenu que « la quantité ainsi que le contenu » de la procédure initiée par Steve Poitras sont « de nature abusive » et « justifient les conclusions recherchées pour caractère querelleur ».

Une conclusion que le juge Jacques G. Bouchard, de la Cour supérieure du Québec, a acceptée. « La multiplication des recours successifs et ampliatifs portant sur les mêmes faits et soulevant les mêmes questions en est une claire manifestation », écrit-il.

« Aux yeux de la Cour, il apparaît que Steve Poitras utilise la procédure de manière excessive, déraisonnable et de manière à nuire à autrui, allant ainsi à l’encontre des exigences de bonne foi », poursuit le juge.

« La démesure et le ton des gestes posés par Steve Poitras constituent bien plus une forme de harcèlement qu’une véritable démarche judiciaire. Les 28 prévenus doivent, malgré eux, en subir les tracas, les désagréments et les frais importants», note-t-il.

Le juge Bouchard a ainsi déclaré Steve Poitras un « justiciable querelleur », ce qui interdit, entre autres, à ce dernier d’entamer toute poursuite judiciaire, qu’elle soit civile, pénale ou criminelle, sans avoir obtenu l’autorisation du juge en chef. de la Cour supérieure ou de la Cour du Québec.

Sans surprise, Steve Poitras a interjeté appel de cette décision devant la Cour d’appel du Québec. Un appel qui a été rejeté le 2 février 2024 par la juge Suzanne Gagné.

 
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