A Perpignan, le Rassemblement national dévoile sa liste pour les élections européennes

A Perpignan, le Rassemblement national dévoile sa liste pour les élections européennes
A Perpignan, le Rassemblement national dévoile sa liste pour les élections européennes

Les 35 premiers noms ont été annoncés depuis la scène du Palais des Congrès de Perpignan, devant quelque 3 000 supporters.

Sous le ciel pluvieux de Perpignan, mercredi 1er mai – deux jours d’averses bienvenues après des mois de sécheresse dans la région – ont été dévoilés les 35 premiers noms de la liste conduite par Jordan Bardella pour les élections européennes du 9 juin. Après deux heures de discours assez longs…

Le parti nationaliste plane au-dessus de la campagne et de ses concurrents, avec près de 32 % des intentions de vote. De quoi offrir la perspective d’une trentaine d’élus au Parlement de Strasbourg au lendemain du scrutin. Du moins, si leurs électeurs sont là.

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Risque d’abstention et de dispersion des voix

Devant quelque 3 000 supporters – 2 000 face à la scène, le reste dans une salle de diffusion – l’édile local, Louis Aliot, a introduit la cérémonie avant de donner la parole à Marine Le Pen et Jordan Bardella.

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« Ne croyez pas que tout est joué d’avance, que la partie est gagnée. Nos adversaires sont certes avachis, mais ils restent venimeux », a prévenu le premier, rappelant ainsi le risque antédiluvien auquel est confrontée la formation de la flamme : celui d’une démobilisation de son électorat, sensible à l’abstention comme lors des régionales de 2021.

Sur scène, Marine Le Pen ira jusqu’à mimer « le geste du vote » pour inviter ses partisans à se rendre aux urnes le 9 juin. Quand Jordan Bardella soulignera le risque « de dispersion des votes qui pourrait alimenter une division des voix ». Votes patriotiques » entre pénistes et partisans d’Eric Zemmour. “Vous avez quarante jours pour faire du 9 juin une date historique”, s’est-il exclamé, oubliant un peu la victoire de son parti en 2014 comme en 2019, sans transformer le succès européen en succès présidentiel ni influer outre mesure sur la politique. Strasbourg.

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Nation, identité et antimacronisme primaire

Montage vidéo guerrier en arrière-plan, où une image de la triple candidate à la présidentielle s’est intelligemment glissée en plaçant des microbes aux pieds de la statue de Jeanne d’Arc, Jordan Bardella a cru bon de saluer cette «humble fille de France» dans son discours. que les nationaux-populistes n’honoreront pas cette année.

Avant que la députée du Pas-de-Calais n’entame son discours habituel sur le danger que ferait naître la victoire du camp libéral. Résumant, comme il est de coutume depuis l’avènement d’Emmanuel Macron à l’Elysée, l’enjeu du vote dans le duel entre « l’option qui [le RN propose] : la France en Europe » et « l’Union européenne de nos adversaires ». Le pas de deux dansé frénétiquement par les nationalistes et les mondialistes remonte aux premiers jours de la campagne présidentielle de 2017.

Chemin faisant, Marine Le Pen a également posé un geste d’affirmation identitaire plus que d’habitude. Comme lorsqu’elle assurait à son auditoire que « l’Union européenne a 70 ans alors que l’Europe a plusieurs milliers d’années ». Emprunté, à son tour, par Jordan Bardella une fois sur scène : « Le 9 juin sera un vote de civilisation. » Les effets des coups portés par Marion Maréchal, tête de liste du rival nationaliste Reconquête !, dont les propos contre GPA la semaine dernière lui ont fait gagner presque un point dans les sondages ?

Les proches réconfortés

Les noms annoncés pour soutenir le Drancéen sur sa liste ne sont guère surprenants. Les négociations ont aussi été « facilitées », reconnaît un exécutif, par la fuite de trois élus européens, partis pour Eric Zemmour lors de la présidentielle – l’avocat Gilbert Collard, l’ancien président de la délégation Jérôme Rivière et l’élu de Guadeloupe Maxette. Pirbakas -, ainsi que par la mise à l’écart d’Hervé Juvin après sa condamnation pour violences conjugales en novembre 2022.

Côté sortant, Thierry Mariani, prix de guerre 2019, transfuge de LR et ex-ministre Sarkozy dont le tropisme russe agace certains dans le parti, s’est largement renforcé en prenant la neuvième position. “On ne peut pas avoir 100% de gens qui pensent la même chose sur tous les sujets”, a déclaré la tête de liste en marge du rassemblement.

Philippe Olivier, conseiller spécial de Marine Le Pen, obtient la onzième place. Mathilde Androuët, amie du président du RN, est promue à la onzième place. Jean-Paul Garraud, président de la délégation au Parlement, détient la cinquième.

Le promu

Parmi les nouveaux arrivants, on note à la 33e place – seulement – ​​l’ancien préfet et ex-directeur de campagne de Marine Le Pen Christophe Bay. Gilles Pennelle, directeur général du parti et compagnon de route historique de Le Pen, est désigné 15e. La place d’honneur a été donnée aux jeunes, avec Gaëtan Dussaussaye en 28ème position, Aleksandar Nikolic en 19ème place, et le président du Rassemblement national de la jeunesse, Pierre-Romain Thionnet.

Ce dernier, ancien collaborateur parlementaire de Jordan Bardella lors de son premier mandat à Strasbourg, est proche du président du parti. Ancien secrétaire général de « La Cocarde Studente », syndicat étudiant de droite à vocation identitaire, il est considéré comme le « gentleman métapolitique » du clan bardelliste. Participer parfois à la rédaction des discours du candidat.

Sur les réseaux sociaux, il a adopté il y a quelques années le terme de « remplacement », dérivé du concept de « grand remplacement » inventé par Renaud Camus. “ Elle n’est pas associée à l’identité, elle est très vaste, elle couvre aussi bien le domaine politique que social, architectural et artistique. C’est un concept philosophique qui parle du remplacement des choses nobles par des choses qui déforment leur sens et les dégradent. Cela ne s’applique pas seulement à l’immigration », assurait-il à Marianne fin 2022.

Un profil qui interroge au moins en interne. « Un identitaire », selon les proches de Marine Le Pen, même le caillou dans la chaussure du président Bardella pour affaiblir les jeunes bases de la normalisation du parti. Pour l’heure, son ascension est fulgurante, dans le sillage de son champion.

 
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