De nouveaux soupçons de copinage à l’embauche touchent l’Etat de Genève

De nouveaux soupçons de copinage à l’embauche touchent l’Etat de Genève
De nouveaux soupçons de copinage à l’embauche touchent l’Etat de Genève

Nouveau malaise dans l’Etat de Genève: la conseillère d’Etat socialiste Carole-Anne Kast aurait embauché un de ses proches pour un poste de cadre, sans concours. Interrogée dans Forum, l’élue a déclaré vouloir faire preuve de flexibilité pour “privilégier l’efficacité de l’Etat”.

Selon les informations de la télévision genevoise Bleu Lémanla cheffe du Département des institutions et du numérique (DIN) Carole-Anne Kast a nommé une ancienne conseillère communale socialiste à la tête du Service des affaires communales (Safco).

Depuis un an, Safco, un service composé de six à sept personnes et qui fait le lien entre les communes et le canton, est privé de son directeur, gravement malade, et de deux autres salariés, également en arrêt maladie.

A l’approche des élections municipales, le DIN a donc décidé de renforcer ce service fragilisé avec la création d’un poste de chef de secteur, chargé de « gérer et accompagner » l’équipe. La nouvelle recrue bénéficie d’un contrat d’auxiliaire temporaire, c’est-à-dire un contrat temporaire valable un an et renouvelable.

C’est cette spécificité qui fait dire au porte-parole du DIN, Laurent Paoliello, que le cadre légal a été respecté, dans la mesure où ce type de contrat ne nécessite pas de mise en concurrence pour le poste.

Un profil qui questionne

L’homme engagé, âgé de 62 ans, a été conseiller communal d’une grande commune genevoise pendant neuf ans et possède encore une expérience au sein du conseil d’administration d’une collectivité publique, en tant que représentant de son parti. . Il a une formation d’informaticien, avec une expérience de cadre informatique dans le secteur bancaire qu’il a quitté en 2018. Il n’a cependant jamais travaillé pour l’État et n’est pas diplômé en droit. .

Certains hommes politiques estiment que cette démarche est inappropriée dans le cas de Safco, qui s’occupe principalement de questions juridiques. Toutefois, selon les spécialistes interrogés par Léman Bleu, travailler dans ce service nécessite une maîtrise des matières administratives et de solides compétences juridiques, voire une licence d’avocat, comme ce fut le cas pour ces prédécesseurs.

Critiques à gauche et à droite

Les réactions de la classe politique genevoise sont contrastées, mais majoritairement négatives face à cet engagement pour un savoir sans concurrence.

Plusieurs élus socialistes contactés par la RTS se disent « gênés ». Certains appellent à la prudence et à établir les faits avant de prendre une décision. D’autres n’hésitent pas à parler de « honte » et de « faute politique ».

A droite de l’échiquier politique genevois, on n’hésite pas à brandir le mot « copinage », même si certains élus se montrent plus mesurés, comme Natacha Buffet-Desfayes. La patronne du groupe PLR ​​regrette la dégradation de l’image et la volonté de Carole-Anne Kast de “jouer avec les règles”.

« Ma préoccupation était le bien-être de l’équipe »

Interrogée dans Forum sur ces accusations de copinage, Carole-Anne Kast a immédiatement répondu que sa principale préoccupation était « le bien-être de l’équipe » et pouvoir la renforcer à l’heure où deux autres de ses membres étaient également absents.

« Ce que nous demandons à l’État, c’est de pouvoir réagir avec flexibilité aux situations. Dans ce cas précis, nous avons identifié une personne qui pouvait apporter ce renfort, cette flexibilité, qui était disponible rapidement et qui avait l’expérience pour pouvoir être rapidement fonctionnelle», explique le conseiller d’Etat.

« Lorsqu’on fait face à des absences pour cause d’arrêt maladie, on ne sait jamais combien de temps cela va durer. Face à ces situations, il est très difficile d’annoncer un poste, surtout pour un poste d’encadrement. Cet engagement a été rendu possible car un autre poste était ouvert et la personne en question a postulé. Il n’a pas été retenu, mais son profil et ses compétences, son parcours, ont été jugés intéressants pour renforcer l’équipe. Safco», se défend-elle.

“Je pense avoir fait preuve de courage”

« Il faut vraiment faire la différence entre un poste de fonctionnaire fixe, à long terme, avec le titre, avec des garanties d’emploi, et un poste d’auxiliaire, qui est un poste d’aide. “n’a pas la même classe salariale que l’absent, ce n’est pas un directeur par intérim, c’est un manager local”, insiste-t-elle, tout en précisant que si le poste avait été vacant, il aurait été mis en concurrence.

Carole-Anne Kast n’a-t-elle pas sous-estimé la potentielle dimension politique de cette affaire ? «Je pense que j’ai fait preuve de courage. J’ai privilégié l’efficacité de l’Etat, l’agilité qu’on lui demande, le renforcement des équipes, sur un potentiel risque d’image et d’attaques politiques”, déclare-t-elle sur l’antenne de la RTS,

Face aux critiques de son propre camp, la conseillère d’Etat socialiste invite les concernés à venir lui en parler. “Tous ceux qui sont venus me voir à ce sujet, à qui j’ai pu expliquer la situation, m’ont dit : ‘Ah oui, ça change la donne’.”

>> Interview de Carole-Anne Kast dans Forum :

Nouvelle accusation de « clientélisme » visant un membre du gouvernement genevois : entretien avec Carole Anne-Kast (vidéo) / Forum / 6 min. / aujourd’hui à 18h00

Sujet radio : Mohamed Musadak

Web article: Jérémie Favre

 
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