Culture – Loisirs – En Corse, on propose toujours du muguet, mais on ne sait pas trop pourquoi – .

Culture – Loisirs – En Corse, on propose toujours du muguet, mais on ne sait pas trop pourquoi – .
Culture – Loisirs – En Corse, on propose toujours du muguet, mais on ne sait pas trop pourquoi – .

C’est avant tout un porte-bonheur. Nous l’offrons à nos parents, à nos grands-parents mais aussi parfois à nos voisins. “Le tout est de s’amuser”, glisse Denise, 84 ans. Elle ne manquait (presque) jamais le traditionnel achat de ses brins de muguet sur 1er mai. Cap-Corsine dit aussi en recevoir souvent de la part de proches : “C’est vraiment important, ça montre que la personne pense à moi, j’espère que ça continue”.

Un « léger déclin » ces dernières années

Selon Alain, fleuriste à l’Îlot Fleurs, dans le quartier Toga de Bastia, la tradition perdure. Pour preuve, en quinze ans d’activité, il n’a remarqué qu’un seul “légère baisse” ventes de muguet ces dernières années. Et heureusement : «Cela représente vraiment un moment fort pour nous, souligne-t-il. Le panier moyen est inférieur à un jour comme la Saint-Valentin, autre grand moment fort, mais, en moyenne, nous avons plus de clients, donc ça se compense. C’est un événement à ne pas manquer. Au niveau national, en 2022, les acheteurs de muguet ont dépensé 24,9 millions d’euros.

Dans l’établissement d’Alain, le brin est au prix de 2 €. Il se positionne dans la fourchette basse de la moyenne nationale qui oscille entre 2 € et 2,50 €, selon la fédération française des artisans fleuristes. La tradition reste donc à la portée de presque toutes les bourses, même si le volet a augmenté de plusieurs dizaines de centimes ces cinq dernières années. En tout cas, ce n’est pas pour des raisons financières que Julie* et Pierre* ne proposeront pas de muguet cette année. Selon ces deux jeunes Bastiais, âgés d’une vingtaine d’années, il s’agirait de plus d’un “surveillance”ou par “manque d’habitude”. Même chose pour Estelle*, la quarantaine. La maman passe devant l’Île aux Fleurs sans prêter attention aux compositions : « Je n’aime pas le côté obligatoire. Même si je réalise que je suis une exception. De toute façon, je n’en achète jamais, je ne sais même pas d’où vient la tradition”.

Pourquoi propose-t-on du muguet ?

Cependant, il y a une histoire. Depuis l’Antiquité, le muguet est considéré comme la plante idéale pour célébrer le printemps. On retrouve sa présence dans les traditions celtiques mais aussi lors des cérémonies romaines en l’honneur de la déesse des fleurs, Flore.

En France, la notion de « porte-bonheur » remonte à la Renaissance. Après avoir reçu un brin de muguet lors d’une campagne dans la Drôme, le roi Charles IX entreprit de perpétuer la coutume en l’instituant à la cour. Plus tard, sous la Révolution, le muguet fut associé à la Fête de la République. Il devient le symbole du 1er mai au début du XXe siècle, d’abord à Paris, puis dans toute la France à partir de la seconde moitié du siècle.

Chez les chrétiens, comme dans d’autres religions, le brin de muguet est également considéré comme un porte-bonheur. Il est associé à la figure de la Madone : les larmes versées par la Vierge Marie au pied de la croix auraient donné naissance à des fleurs de muguet en forme de clochettes blanches.

*Les prénoms ont changé.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Le Parlement valaisan veut interdire la collecte de signatures payantes au niveau cantonal
NEXT « Les organisations indigènes de Guyane, avec la solidarité du MDES et du CSIA-Nitassinan, réitèrent leur soutien au peuple Kanak » – #Corse