Exploration interactive de la cour de Versailles

Exploration interactive de la cour de Versailles
Exploration interactive de la cour de Versailles

Jean-Baptiste Colbert fut contrôleur général des finances sous Louis XIV de septembre 1661 à septembre 1683. Mais qui était là avant lui ? Et après ? Colbert fut également surintendant des bâtiments du roi et « capitaine des chasses de la capitainerie de l’élection de Tonnerre, Joigny et Saint-Florentin et comté d’Auxerre ». Pour cette dernière fonction, il n’a eu qu’un seul successeur.

C’est le genre d’informations que le centre de recherche du château de Versailles a rassemblé dans une base de données accessible en ligne à tous, chercheur ou internaute moyen curieux des positions royales en France. Ou pour toute personne menant des recherches généalogiques.

Liens d’un nom à un autre

Baptisé Prococour, ce site ne propose pas de série de pages encyclopédiques. Il invite le visiteur à explorer le sujet au travers de liens hypertextes lui permettant de passer du nom d’une personne à ses prédécesseurs mais aussi à des informations relatives à la fonction elle-même, avant de revenir à ceux qui l’ont occupé puis de mettre en évidence, au travers d’un graphique interactif, les différents liens qui relient un nom à d’autres. Il s’agit d’un socle dit « prosographique » (d’où son nom), c’est-à-dire relatif à la science de la vie des personnes, des groupes de personnes et de leur cursus.

Procosour est à la base une gigantesque arborescence couvrant un siècle et demi, du règne de Louis XIV à celui de Louis XVI, mentionnant tous les titulaires de toutes les charges de toutes les maisons royales. Actuellement, plus de 26 000 noms et plus de 2 300 accusations sont répertoriés, avec des ajouts réguliers. « Le cœur de nos recherches réside dans la société de cour des XVIIe et XVIIIee siècles, et les technologies nous permettent de promouvoir ce travail », explique Mathieu da Vinha, directeur scientifique du centre de recherche du château de Versailles.

Issu d’un programme de recherche initié en 2017, Prosocour a fait l’objet d’un appel d’offres trois ans plus tard pour le développement informatique de l’interface actuelle. Il a été réalisé par une société spécialisée dans la création d’outils pour les chercheurs, MyScienceWork.

Des ministres et une sage-femme

“Nous avons travaillé à partir des procès-verbaux du secrétariat du roi pour recenser tous les noms, et toutes les dates d’entrée en fonction, en croisant les informations avec les sources financières, les almanachs, etc.”, poursuit Mathieu Da Vinha.

On retrouve ainsi des cardinaux et des ministres d’État, mais aussi une sage-femme en poste à la forteresse de la Bastille, les lanciers des écuries du roi ou encore les infirmières du roi et du duc d’Orléans. Même si elles sont inégalement complétées, les fiches recensent toutes les sources disponibles liées à la personne répertoriée : contrat de mariage, acte de sépulture, dot, pension, témoins de mariage, liens familiaux, etc. Un OpenStreetMap localise les événements marquants : lieux d’exercice des fonctions, mariage. , la naissance et la mort.

Entrée phare du système (mais loin d’être disponible pour tous les noms), le graphique utilisé pour visualiser les liens peut aller jusqu’à 5 degrés de séparation, avec possibilité de filtrer selon le type de relation : familiale, professionnelle, religieuse, politique. Autant dire que le graphique peut vite devenir abondant. « Pour le moment, nous nous sommes concentrés sur les informations sur l’explication de l’accusation et la liste de ses titulaires. Dans un deuxième temps, nous compléterons les informations plus personnelles.

A terme, il sera même possible d’interfacer cette base avec une autre, Verspera. En chantier depuis dix ans, ce dernier prévoit une numérisation des plans du château de Versailles. Si le titulaire d’une charge disposait d’un logement au tribunal, celui-ci peut être visible depuis Prosocour.

 
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