« La principale revendication des Mahorais est d’être traités comme des Français à part entière »

« La principale revendication des Mahorais est d’être traités comme des Français à part entière »
« La principale revendication des Mahorais est d’être traités comme des Français à part entière »

“Je suis pour que Mayotte soit un département comme les autres, c’est pourquoi le Président de la République et le Premier Ministre ont annoncé le projet de loi Mayotte, qui permettra à chaque Mahorais d’avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs, bien entendu, que tous les Mahorais. autres départements d’outre-mer. » C’est en ces termes que Gérald Darmanin s’est adressé aux Mahorais le 11 mars 2024, alors que l’île était paralysée depuis trois semaines par les barrages routiers des groupes citoyens.

Le ministre ne voulait pas bien dire ça ! Au-delà des questions de migration et d’insécurité, la principale revendication des Mahorais est d’être traités comme des Français à part entière. Malheureusement, il y a fort à parier que cette déclaration finira, comme les précédentes, au cimetière des promesses non tenues.

Quant à leurs « devoirs », les Mahorais n’ont jamais refusé d’assumer leurs obligations envers la République et l’État. C’est ainsi qu’ils paient, comme tous les Français, leurs impôts en fonction de leur capacité contributive. Par ailleurs, ils n’ont jamais refusé d’être soumis aux mêmes cotisations sociales.

Promesse non tenue sur la retraite complémentaire

A cet égard, rappelons une première discrimination : la promesse faite depuis de nombreuses années d’étendre la retraite complémentaire contributive à Mayotte. Une ordonnance de 2002 impose la mise en place à Mayotte du fonds de retraite complémentaire Ircantec dans le secteur public et Agirc-Arrco dans le secteur privé.

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Pourtant, un quart de siècle plus tard, Mayotte attend toujours sa mise en œuvre, pour la seule raison que les partenaires sociaux du secteur privé ne sont pas encore parvenus à un accord. Si cela s’était produit en France, l’Etat serait intervenu depuis longtemps ! En effet, de nombreuses administrations étatiques et locales ont mis en place des cotisations sociales concernant l’Ircantec, mais, compte tenu de l’absence de décret d’application, cet établissement ne peut plus collecter les fonds sans risquer de commettre le délit de détournement de fonds.

Un creusement des inégalités

Dans le secteur privé, l’absence d’accord entre les partenaires sociaux sert de prétexte au gouvernement pour justifier son inaction. L’inertie de l’État n’est plus possible. Le gouvernement doit désormais sécuriser et ouvrir les systèmes de retraite complémentaire à Mayotte. Le deuxième sujet de discrimination concerne l’égalité salariale. Là encore, la promesse de François Hollande faite en 2014 pour l’égalité du salaire minimum à 1euh Janvier 2015 reste en attente d’achèvement.

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