Quels sont les bons réflexes en cas d’urgence en sortant de chez soi (une inondation et une montée des eaux, une coulée de boue qui isole un hameau ou un quartier) ? Sommes-nous prêts? La Croix-Rouge nous invite à nous remettre en question. Philippe Deyres, président de la Croix-Rouge en Haute-Savoie.
La Croix-Rouge vient de rendre public un rapport sur la capacité des Français à faire preuve de résilience, à accepter le risque d’un aléa climatique chez eux et à s’y préparer. Selon une enquête OpinionWay pour l’association, 75 % des personnes interrogées ne se sentent pas préparées aux inondations, 75 % aux incendies de forêt et 59 % aux canicules. La Croix-Rouge suggère à chacun de préparer une trousse d’urgence à emporter rapidement.
Les Haut-Savoyards sont-ils prêts à affronter les aléas climatiques ?
Philippe Deyres (président de la Croix-Rouge en Haute-Savoie) : Je ne pense pas que les habitants et surtout les touristes soient prêts à être confrontés à des catastrophes climatiques, ne serait-ce que par les chiffres au niveau national : par exemple, il y a 44 millions de personnes qui sont touchées par les risques climatiques. ‘inondations.
Très, très peu de personnes sont formées aux premiers secours : à peine 40 % de la population. Et en cas de catastrophe, là, les chiffres [du sondage Opinionway pour la Croix-Rouge] montrent qu’à peine 10 % de la population se sent prête à affronter une catastrophe climatique. Non seulement le risque d’inondation, mais aussi la canicule qui, par exemple, en 1980, ne représentait que deux jours, et l’année dernière, on a atteint 42 jours. C’est donc un ensemble d’aléas en termes de risque climatique lié au réchauffement.
En Haute-Savoie, la Croix-Rouge est-elle de plus en plus sollicitée ?
Historiquement, la Croix-Rouge est intervenue en Haute-Savoie sur les événements climatiques au moins depuis la catastrophe du Plateau d’Assy. [un glissement de terrain suivi d’une coulée de boue sur le sanatorium du Plateau en pleine nuit qui a fait 70 morts]. Les derniers événements de cet hiver, en novembre avec le débordement de l’Arve, ont également mis en lumière nos actions locales en venant en aide aux personnes en grande difficulté contraintes de quitter leur domicile.
Prenons l’exemple des inondations. Quels sont les bons réflexes lorsque l’eau monte en dessous de chez vous ?
Deux scénarios. Pour nous, en montagne, cela peut être des inondations torrentielles. Alors là, il faut grimper au plus vite sur un point culminant et attendre les secours. Et si l’on prend le cas des inondations dans le nord de la France ou dans le centre de la France plus récemment, préparez-vous effectivement à évacuer votre logement si vous n’avez pas la possibilité de monter à l’étage et alors n’utilisez pas forcément votre véhicule personnel puisque ces véhicules sont sensibles au courant.
La Croix-Rouge recommande d’avoir à la maison un « cata-kit », un kit catastrophe. Qu’est-ce qu’on y met ?
On met de quoi tenir 24 à 48 heures dans ce sac d’urgence, car même si nos services publics sont efficaces pour aider les citoyens, nous avons plusieurs exemples ces dernières années de la nécessité d’être indépendant pendant quelques heures en ayant accès à un sac. avec un minimum de base comme de l’eau potable qu’il faudra réapprovisionner régulièrement, des boîtes de conserve ou des barres de céréales, de quoi se réchauffer, une lampe de poche, un sifflet ou un gilet jaune pour se signaler, une radio avec des piles en état de marche. Nous pouvons également fournir une copie de nos ordonnances ce qui nous permet de renouveler exceptionnellement des traitements médicaux lorsque la situation sera rétablie. Nous vous recommandons de l’emporter avec vous dès que vous recevez une alerte et afin d’être relativement indépendant.
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