vers une vague de débaptisations en Belgique ?

vers une vague de débaptisations en Belgique ?
vers une vague de débaptisations en Belgique ?
Abus sexuels, avortement et propos polémiques : ce qu’il faut retenir de la visite du pape François

Ne se reconnaissant pas, ou plus, dans l’Église catholique, certaines personnes pourraient être tentées de se faire « rebaptiser ». Au Centre d’Action Laïque (CAL), nous avons déjà reçu des appels et des messages en ce sens depuis la visite du Pape : « Nous sommes en effet interrogés sur le changement de nom, et sur les démarches à entreprendre» précise Hervé Parmentier, secrétaire général adjoint du CAL. Ce sont des individus qui souhaitent se démarquer d’une Église dans laquelle ils ne se reconnaissent plus.

Des étapes plutôt simples

La procédure est en réalité assez simple. Il suffit d’adresser une demande à la paroisse où le baptême a été célébré et d’indiquer votre désir de ne plus faire partie de la communauté catholique. Autrement dit, ne plus figurer sur les registres de baptême. La personne concernée doit indiquer son nom, son adresse, sa date de naissance ainsi que la date et le lieu du baptême. La lettre peut être adressée au chef de la paroisse ainsi qu’à l’évêque du diocèse. “Si les gens n’ont pas d’idée sur la date ou le lieu du baptême, cette information est mentionnée dans l’acte de mariage de leurs parents, s’ils se sont mariés à l’église”poursuit Hervé Parmentier. Si cette mention ne peut être trouvée, vous devez alors écrire à l’évêque du diocèse dans lequel le baptême a probablement eu lieu.

“Nous avons des lettres types pour faire ces demandes.” Le changement de nom est ensuite confirmé par écrit.

Aucun impact en termes de financement

Dans le passé, d’autres controverses ont conduit un certain nombre de Belges à renoncer à leur appartenance au catholicisme. En Flandre, la diffusion de la série documentaire La bonne causela présentation des témoignages de victimes d’abus sexuels commis par des personnalités religieuses, a entraîné une augmentation des demandes de radiation des registres l’année dernière.

« Des soirées ont même été organisées pour que les gens remplissent ensemble le formulaire de désinscription. […] C’est aussi un phénomène auquel on assiste lorsque les déclarations semblent profondément en décalage avec la réalité de la société et les droits des individus.

Notons enfin que le financement public de l’Église catholique ne dépend pas du nombre de personnes baptisées. S’il s’agit d’un acte de protestation, s’engager dans un processus de changement de nom n’aura donc aucun impact en termes de subventions.

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« Nous sommes désormais dans une Église de conviction »

Suite aux déclarations du pape, l’Église catholique s’attend-elle à une vague de demandes de débaptisations ? « Ce ne sera pas une vague, mais comme pour toute polémique, des personnes qui ont été baptisées dans leur enfance et qui ont perdu le contact avec l’Église enverront une lettre dans un accès d’humeur. est un signe de protestation, réagit Éric de Beukelaer, vicaire épiscopal du diocèse de Liège. Cela dit, il faut quand même noter que certains retournent ensuite à l’Église, pour se marier par exemple.

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Si les gens sont catholiques, c’est parce qu’il y a un phénomène d’adhésion.

Ces réactions de rejet ne surprennent pas vraiment Éric de Beukelaer : “C’est comme ça dans tous les pays occidentaux qui connaissent la sécularisation.” D’une population qui allait à l’église par tradition, celle-ci a progressivement évolué depuis Mai 68. « Nous sommes désormais dans une Église de conviction. Si les gens sont catholiques, c’est parce qu’il y a un phénomène d’appartenance. Cela explique aussi le nombre de baptêmes d’adultes qui enregistrent une augmentation d’année en année. […] Ne plus vouloir faire partie de la communauté catholique est un acte dans une société de choix.


“Je ne voulais plus apparaître dans les registres”

Jérôme (pseudonyme) fait partie des Belges qui ont choisi de se faire rebaptiser. « Je ne suis pas croyant, et je suis encore moins favorable à l’Église en tant qu’institution. Je ne voulais donc plus être inscrit sur les registres d’une secte à laquelle je ne souhaitais pas appartenir. D’autant plus que ce « Ce n’est pas moi qui ai décidé de me faire baptiser. À l’époque, c’était une tradition. »

Le médecin a effectué ces démarches il y a une quinzaine d’années, sans lien avec aucune polémique. Il s’agissait plutôt d’une conviction fondamentale. La procédure était largement facilitée par une organisation laïque, qui effectuait les formalités pour les personnes souhaitant se désolidariser de l’Église. «C’était assez facile. J’avais entendu parler de cette initiative. Tout ce que vous aviez à faire était de contacter cette organisation en lui disant que vous souhaitiez être rebaptisé, et elle prendrait les choses en main. La confirmation écrite des autorités ecclésiastiques viendra quelques semaines plus tard.

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Il suffit de lire les dernières déclarations du Pape lors de sa visite en Belgique : elles en disent long sur l’obscurantisme de cette institution.

Aujourd’hui, Jérôme ne regrette absolument pas son choix. « Je suis bien conscient que nous vivons dans une société de tradition judéo-chrétienne, et je ne pense pas qu’il faille occulter cette réalité, qui fait partie de notre histoire. Ce qui m’a posé problème, c’est cette notion d’appartenance à un groupe qui, à mon avis, est presque sectaire. Il suffit de lire les dernières déclarations du Pape lors de sa visite en Belgique : elles en disent long sur l’obscurantisme de cette institution. Personnellement, cela renforce mon idée. pour s’en être retiré.

 
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