une décision qui ne plaît pas au monde de la culture

une décision qui ne plaît pas au monde de la culture
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Le Département a annoncé le 1er octobre la fin du prêt de matériel aux acteurs culturels. Une décision difficile à convaincre, que ce soit sur le fond ou sur la forme.

En annonçant la fin du système Hérault Stage Equipment (HMS), le 1er octobre, le département de l’Hérault a pris de court le monde culturel. Près de 400 en bénéficient chaque année, permettant à 400 000 spectateurs d’assister aux spectacles.

Une aide vitale pour beaucoup, à l’image du festival Chap qui s’est déroulé du 12 au 20 avril à Viols-le-Fort. “Cette année, (HMS) représente pour nous une économie estimée à 50 000 € en frais de location. Sans cette aide précieuse, (adieu) futures éditions !

Une décision mal comprise

Cette décision a été d’autant moins comprise par le monde culturel qu’elle n’avait pas été évoquée ces dernières années. La communication catastrophique du Ministère, qui a annoncé l’arrêt du HMS en avril, avant de le reporter au 1er octobre, n’a rien arrangé.

Si de nombreux festivals, compagnies et autres acteurs culturels sont inquiets, c’est aussi parce qu’aucun système n’est prévu pour remplacer celui qui est appelé à disparaître. Ce qui plonge beaucoup de personnes dans l’incertitude…

« Dans le pire des cas, il aurait fallu adapter ou réduire ce service, mais surtout pas le supprimer.estime François Deschamps, ancien directeur des affaires culturelles au Département, qui a développé le prêt de matériel dans les années 90. Ce système s’est rapidement révélé indispensable pour de nombreuses petites structures artistiques et culturelles, notamment en milieu rural.

Le Département : «C’est notre responsabilité»

Marie-Pierre Pons est vice-présidente du Département, déléguée à la culture.

Pourquoi arrêtez-vous Hérault Matériel Scénique ?

Un loueur de Montpellier nous a contacté et la direction juridique (du Département) a considéré qu’il y avait une fragilité juridique. De nombreux départements ont également cessé de prêter du matériel, estimant qu’il pourrait s’agir d’une concurrence déloyale.

Mais beaucoup continuent aussi à prêter du matériel…

Nous assumons la responsabilité de notre décision. Ce prêt s’est considérablement accru au fil des années, au point de représenter aujourd’hui 1,7 M€. Est-ce notre rôle de prêter du matériel aux festivals qui vendent des billets à 40 € ? Il faut distinguer les petites et les grandes structures.

Un autre appareil remplacera-t-il le HMS le 1er octobre ?

Nous travaillons à trouver une solution mais elle sera sous une forme différente, peut-être à travers les intercommunalités. Nous avons des conventions culturelles avec les territoires.

Le Département a stoppé plusieurs mesures culturelles ces dernières années…

Non, nous les transformons pour les rendre plus efficaces. C’est notre responsabilité. Nous consacrons 22 millions d’euros par an à la culture. Notre priorité est d’irriguer le territoire et de créer du lien social, notamment avec les publics les plus vulnérables.

Un article qui interroge

Pour justifier l’arrêt d’HMS, le Département brandit l’article L2222-7 du CGPPP (Code général de la propriété des personnes publiques), qui stipule que « Les opérations de mise à disposition ou de location ne peuvent être réalisées ni à titre gratuit ni à un prix inférieur à la valeur locative ».

Pourtant, l’État en avait jugé autrement, dès mars 2008. Interrogé sur la portée de cet article par un élu, qui souhaitait éclaircir la question du prêt de matériel, il a apporté une réponse claire. “Cet objet (L 2222-7) ne couvre que les opérations de mise à disposition ou de location de biens meubles appartenant au domaine privé de l’État. Elle ne s’applique pas aux biens meubles du domaine privé des collectivités territoriales. (Ces) déterminent donc librement les conditions de mise à disposition d’un bien meublé sur leur domaine privé.

Mobilisation des acteurs culturels ce lundi 29 avril

« Puisque nous semblons inaudibles, faisons-nous entendre ! De nombreux acteurs culturels héraultais souhaitent « souvenez-vous des bons souvenirs du Département en leur rendant une petite visite de courtoisie, ce lundi 29 avril, à 9h15 ». Juste avant une séance du conseil départemental prévue aujourd’hui, à 10 heures

Une pétition intitulée « Sauvons le HMS » a déjà rassemblé 4 000 signatures sur internet. « Nous sommes très inquiets des conséquences majeures de cette décision sur la vie culturelle locale »écrivent les acteurs culturels.

https://www.change.org/p/sauvons-herault-materiel-scenique-34

Le prêt se pratique toujours ailleurs

Pour François Deschamps, « l’argument de la concurrence déloyale envers les prestataires privés ne tient pas, à condition que l’aide du Département soit inférieure à 200 000 € sur trois ans (66 670 €/an) et qu’il soit payé en contrepartie d’obligations publiques.

Pour lui, le problème est ailleurs. « Depuis vingt ans, les services juridiques sont devenus très importants dans les communautés. Et comme il y a en même temps une recherche d’économie, c’est la culture qui en paie le prix.»

L’arrêt de plusieurs mesures par le Département (Collèges en tournée, résidence de compagnie au Théâtre d’O, 34 tournées, etc.), ces dernières années, semble plaider en ce sens.

Si l’arrêt des HMS suscite tant d’interrogations, après dix-huit ans de bons et loyaux services, c’est aussi parce que des centaines de collectivités en (communes, communautés de communes, départements, régions…) continuent de prêter du matériel à leurs acteurs culturels. . Sans remettre en cause ce système, et sans être poursuivi en justice.

 
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