“Ce projet de loi est une première étape”, a déclaré Pierre Juston, responsable de l’association gersoise pour le droit de mourir dignement. – .

“Ce projet de loi est une première étape”, a déclaré Pierre Juston, responsable de l’association gersoise pour le droit de mourir dignement. – .
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l’essentiel
Le projet de loi sur l’aide à mourir arrive bientôt à l’Assemblée. Pierre Juston, responsable de l’association pour le droit de mourir dignement dans le Gers, se réjouit que le débat ait enfin lieu.

Le « projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et à la fin de vie », qui instaure « l’aide à mourir » sous 4 ans, a été présenté mercredi 10 avril en Conseil des ministres. Depuis lundi, la commission spéciale de l’Assemblée nationale travaille sur le projet de loi, avant son examen dans l’hémicycle fin mai.

Pierre Juston est membre du conseil d’administration de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD). Il est également responsable des antennes du Gers, qui compte 500 adhérents, et de la Haute-Garonne. Depuis sa création en 1980, l’ADMD milite « pour que chaque Français puisse choisir les conditions de sa fin de vie ». Pour le leader associatif, ce projet de loi est « un premier pas ».

« Nous sommes bien sûr heureux de voir qu’un projet de loi est enfin sur la table. C’est évidemment positif», estime Pierre Juston. Mais le responsable de l’association est loin d’être satisfait. Les auditions de la commission ont débuté lundi, professionnels de santé, responsables associatifs et représentants de différentes religions, personnalités présentes de longue date dans ce débat seront entendus pendant un mois.

« La première chose qui nous dérange, et c’est loin d’être anodin, c’est que même si le gouvernement accepte ce projet de loi, il n’en accepte pas les mots. Derrière ce qu’on appelle l’aide à mourir, il y a la question de l’euthanasie et du suicide assisté. On peut dire que ce sont des mots qui font peur mais il faut les accepter pour dire vraiment ce qu’est l’aide active à mourir. « .

Plusieurs hoquets

La loi prévoit que les patients adultes, « capables d’un discernement plein et complet », atteints d’une « maladie incurable » de « pronostic vital à court ou moyen terme » et souffrant de souffrances ne pouvant être soulagées, pourront « demander à pouvoir être aidé à mourir. Plusieurs points de ces dispositions dérangent profondément Pierre Juston et l’ADMD.

« La condition supplémentaire du pronostic vital à court et moyen terme nous paraît superflue et problématique. Le diagnostic à court et moyen terme est très difficile à établir pour les médecins. Cela exclura nécessairement de nombreux patients, en particulier ceux qui en ont le plus besoin. , comme exemple de patients souffrant de la maladie de Charcot.

Un autre point de difficulté pour l’ADMD est le manque de considération des directives anticipées pour l’aide médicale à mourir. « Le critère d’une volonté exprimée jusqu’à l’acte exclut toute possibilité pour un patient qui se trouverait incapable de faire valoir sa volonté, car prisonnier de son corps. Envisage-t-on vraiment de faire une loi qui exclurait de facto Vincent Lambert de l’aide médicale à mourir ? Il nous semble hors de propos d’avoir un projet de loi qui ne concernerait pas ces dossiers qui ont beaucoup touché les Français.»

Enfin, autre point que Pierre Juston souhaiterait voir corrigé, la possibilité de choisir entre le suicide assisté et l’euthanasie. « Dans le projet de loi, si un individu est capable d’administrer le produit, il doit le faire lui-même. Ayant accompagné des personnes qui ont dû émigrer dans un pays étranger, nous savons qu’il ne le fait pas. Ce n’est pas toujours facile de le faire soi-même, même si c’est le désir délibéré et répété de la personne de choisir la modalité, c’est une question de liberté de conscience . Il en va de même pour l’aidant qui bénéficiera évidemment d’une clause de conscience s’il ne souhaite pas poser un tel geste pour des raisons éthiques, philosophiques ou religieuses.

Ce projet de loi sera débattu à l’Assemblée à partir du 27 mai. « Nous espérons que ce débat sera à la hauteur des enjeux, sans propos injurieux ou violents », conclut Pierre Juston.

 
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