Pire que prévu, le déficit 2023 s’élève à 36,4 millions de francs

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La perte du HFR est principalement due à l’inflation, à l’indexation des salaires et à une baisse inhabituellement forte des activités pendant la saison chaude. Le secteur hospitalier a souffert, tandis que le secteur ambulatoire progresse.

De sombres nuages ​​pèsent sur les finances du HFR, qui a souffert de l’inflation et d’une baisse d’activité estivale en 2023. © Charly Rappo-archives

De sombres nuages ​​pèsent sur les finances du HFR, qui a souffert de l’inflation et d’une baisse d’activité estivale en 2023. © Charly Rappo-archives

Publié le 26/04/2024

Temps de lecture estimé : 4 minutes

Alors que les comptes 2022 laissaient entrevoir une amélioration de la situation, les chiffres 2023 de l’Hôpital fribourgeois (HFR) font l’effet d’une douche froide. Le déficit, estimé à 27,9 millions de francs au budget, s’élève finalement à 36,4 millions, selon un communiqué. Les principales raisons sont l’inflation, l’indexation des salaires et une baisse inhabituellement forte des activités entre mai et août. « Nous sommes inquiets », reconnaît le directeur général du HFR, Marc Devaud. Il y a un long chemin à parcourir pour trouver la meilleure formule, mais nous nous battons. Le déficit n’a jamais été aussi élevé, même si les chiffres de 2021 doivent être pris avec des pincettes, faussés par d’importantes aides liées au Covid-19.

En 2023, le HFR a traité plus de 22 300 cas hospitalisés dans des services de soins aigus et de réadaptation. C’est moins que prévu et cela a eu un impact sur les comptes. Cette baisse d’activité est difficile à expliquer. Cela pourrait être une conséquence du Covid-19 qui a entraîné de nombreux décès parmi les personnes vulnérables. « Ce phénomène a été observé dans d’autres hôpitaux, même s’il n’était pas aussi fort partout. Pour nous, c’était une première », raconte Marc Devaud.

Prestations fermées

Le HFR prendra en compte cette nouvelle tendance. Des lits et même des services pourraient être fermés en cas de réduction d’activité. « Nous allons rendre le système plus flexible. Mais c’est un risque, car parfois l’activité perdure, notamment à cause des vacances des médecins de famille », explique le directeur général. Les emplois ne sont pas menacés. Le personnel sera encouragé à prendre des vacances ou à compenser les heures supplémentaires pendant ces périodes.

Du côté des soins ambulatoires, l’activité est en hausse de 7% par rapport à 2022, conforme aux attentes. Le chiffre d’affaires a connu une légère hausse de 0,6% pour atteindre 559,9 millions de francs.

« Pour chaque consultation ambulatoire, la couverture est insuffisante de plus de 20 % en moyenne »
Philipp Müller

Pas de prise

L’inflation et la hausse des coûts salariaux étaient attendues. Mais leurs conséquences sont plus importantes que prévu. Le HFR estime que l’indexation des salaires et les effets de niveau, décidés par l’État, représentent 13,27 millions. Quelque 10 millions supplémentaires sont liés à des prix plus élevés. Sur ces 23,3 millions, le HFR n’a aucun contrôle. Les prix négociés avec les compagnies d’assurance ne tiennent pas compte de ces évolutions. “Pour chaque consultation ambulatoire, la prise en charge est insuffisante de plus de 20 % en moyenne par rapport au coût de la prestation”, estime Philipp Müller, vice-président du conseil d’administration.

Le conseil d’administration et la direction ne restent pas inactifs. «Depuis plusieurs années, nous avons mis en place des mesures pour planifier la sortie des patients dès le début de leur traitement», explique Philipp Müller. La durée moyenne de séjour pourrait être réduite. Mais le HFR continue de souffrir des cas d’attente, ces patients qui restent hospitalisés faute de place en EMS ou en soins à domicile.

La maîtrise de la masse salariale est une priorité : « Nous intensifions le travail de maîtrise du nombre d’ETP et de strict respect de l’enveloppe budgétaire dans un contexte de croissance des activités », ajoute Philipp Müller. Nous souhaitons notamment ralentir le remplacement automatique du personnel par des intérimaires en cas de maladie, à l’exception des postes de soins essentiels.» Parmi les bonnes nouvelles, le taux d’absentéisme est passé de 6,8% en 2022 à 6,6% en 2023.

«Le canton envisage de résorber ce déficit, comme cela a été fait ailleurs»
Marc Devaud

Le déficit cumulé du HFR s’élève désormais à 95,7 millions de francs. Elle devrait encore augmenter, alors que le budget 2024 prévoit une perte de près de 30 millions. «Le canton envisage de résorber ce déficit, comme cela a été fait ailleurs», précise Marc Devaud. Mais il faut d’abord montrer que tout est fait en termes d’efficacité.» La marge d’Ebitda, qui mesure la capacité d’autofinancement, est désormais négative (-2,9%). Il s’élève à 3,32% en 2022.

Vote en vue

Les coûts d’entretien et de réparation ont augmenté de 19,1% par rapport à 2022. La vétusté de l’hôpital cantonal en est une des raisons. Pour maintenir les structures actuelles et envisager l’avenir avec sérénité, les responsables du HFR jugent indispensable le soutien de 175 millions du canton, sur lequel les Fribourgeois se prononceront le 9 juin.

Pour le Syndicat des Services Publics, la mauvaise situation du HFR est due à une contribution financière insuffisante de l’État. Il appelle à retravailler le contre-projet à l’initiative H24, afin d’offrir de meilleures conditions à l’hôpital. “Il nous faut un contre-projet qui donne à cette institution les moyens de stabiliser sa situation financière, d’éviter les mesures d’économies et d’améliorer les conditions de travail et les salaires du personnel”, selon un communiqué publié vendredi.

 
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