Gatineau et la STO s’entendent pour serrer la vis aux « faux Ontariens »

Le problème persiste depuis plus d’une génération à Gatineau. Au fil des ans, de nombreuses parties prenantes ont exigé en vain que des mesures soient prises pour corriger cette iniquité fiscale illégale. La possibilité d’une augmentation significative de la taxe d’immatriculation pour financer le transport collectif à Gatineau ravive, selon le transporteur public, la nécessité d’agir sur ce dossier.

Le conseil d’administration en a officiellement fait la demande jeudi soir. “Cet état a persisté pendant de nombreuses années sans que les autorités chargées d’appliquer les différentes lois applicables ne lui accordent l’attention qu’il mérite”, indique la résolution adoptée à l’unanimité. Cela entraînerait, dit-on, une perte de revenus importante pour la STO.

«Ce n’est pas nouveau, je le dénonce depuis des années, mais maintenant c’est devenu pire qu’il ne l’était», affirme le président du STO, Jocelyn Blondin. Le marché immobilier incite de plus en plus d’Ontariens à traverser nos rives de la rivière des Outaouais et plusieurs ne changent pas leur inscription. On le voit très clairement en se promenant dans Gatineau, surtout dans l’ouest de la ville. Il y a beaucoup de voitures abandonnées en Ontario. Les gens ont déménagé depuis un an et il y a encore deux plaques ontariennes dans l’allée. C’est choquant. Cela frustre les voisins. Nous recevons régulièrement des plaintes. Nous devons prendre des mesures pour être justes envers les citoyens qui respectent la loi.

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Le président du STO, Jocelyn Blondin. (Simon Séguin-Bertrand/Le Droit)

Pour que la police intervienne ?

Le principe a toujours été évident, mais c’est dans la pratique que les choses se sont toujours compliquées dans cette épineuse question. Qui est chargé de veiller à ce que la loi soit respectée et à ce que les gens modifient leur inscription ?

Cela reste à clarifier, mais selon M. Blondin, c’est au Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG) que cela doit revenir. «C’est ce qui se faisait dans la vieille ville de Gatineau, avant la fusion», raconte M. Blondin. Ils ont pincé les gens. Mais après la fusion, la police a cessé de s’en soucier.»

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La STO perdrait des revenus importants à cause des « faux Ontariens ». (Simon Séguin-Bertrand/Archives Le Droit)

M. Blondin explique qu’il avait prévu, avec l’ancienne mairesse France Bélisle, rencontrer à ce sujet le chef de police de Gatineau, Simon Fournier. La démission surprise de Mme Bélisle, le 22 février, a repoussé ce dossier, comme bien d’autres, à plus tard.

«Je crois cependant que ce n’est pas à la Ville de payer pour ça», insiste M. Blondin. Et notre service de police ne devrait pas avoir à transférer à cette tâche des agents qui sont là pour assurer la sécurité de la population. Nous manquons déjà de policiers. Cependant, ce problème doit être résolu. Le Québec doit nous aider à mettre sur pied une sorte d’escouade spéciale, du moins pour un temps. Le député de Gatineau, Robert Bussière, m’a assuré de son soutien dans ce dossier.

Le maire de Gatineau, Daniel Champagne, dit saluer l’initiative de la STO et confirme qu’il en sera cosignataire. «La première étape à franchir est d’identifier les leviers en place pour régler cette situation et il y a une part de responsabilité qui revient au gouvernement provincial», ajoute-t-il.

Réponse au ministre Guilbault

Les propos tenus mercredi par la ministre des Transports et de la Mobilité durable du Québec, Geneviève Guilbault, ont suscité des réactions dans de nombreuses mairies de la province jeudi. En commission parlementaire, le ministre a affirmé que « la gestion des transports collectifs et des entreprises de transport n’est pas une mission de l’Etat », et que « les transports collectifs sur un territoire donné relèvent avant tout de la responsabilité des élus et des gestionnaires de ce territoire donné, et pas des 9 millions de Québécois.»

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Selon la ministre Geneviève Guilbault, « gérer les transports collectifs et les entreprises de transport n’est pas une mission de l’État ».
(Édouard Plante-Fréchette/Archives La Presse)

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a rapidement rappelé la ministre Guilbault à l’ordre en affirmant qu’au contraire, « le transport collectif est une mission de l’État ». De manière plus virulente, le maire de Québec, Bruno Marchand, a dénoncé la vision de la mobilité durable du ministre Guilbault. « Pour elle, le transport, c’est développer les routes […] Sur ce, nous revenons à Il est temps pour la paix. Ce n’est pas le genre de Québec dont je rêve», a-t-il déclaré, selon les rapports. La presse.

À Gatineau, le maire Daniel Champagne a reconnu que le transport collectif est une « responsabilité partagée » entre les gouvernements fédéral, provincial et municipal. «Mais le gouvernement provincial ne peut pas s’exonérer de sa responsabilité quant à l’importance du transport en commun», a-t-il immédiatement ajouté. Nous avons des plans climat que nous mettons en place avec des initiatives de transports publics car nous savons que les transports sont les principaux émetteurs de GES. Les villes ont des responsabilités opérationnelles, mais la responsabilité d’investir dans le transport en commun incombe aux gouvernements provincial et fédéral.

«Je suis choqué par ses propos, je suis surpris», a déclaré Jocelyn Blondin. M. Blondin a réitéré que la STO répond aux demandes du gouvernement à cet égard. « Si ce n’est pas la mission du Québec, je me demande à qui appartient cette mission, parce qu’ils nous donnent des cibles, des orientations. […] Le Québec doit absolument être là et croire au transport collectif.

 
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