Objectif atteint pour Mathieu Girard. Avec sa participation et sa médaille de « finisher » au mythique rallye Dakar en janvier 2024, ce passionné de moto est entré dans l’histoire. Il est le premier Guyanais à l’avoir fait. Il revient sur son aventure qui, espère-t-il, inspirera les jeunes passionnés du coin.
“Mon aventure sur le Dakar commence en décembre 2021 après un voyage avec ma femme à Oman. En découvrant tous ces paysages, je me suis dit que ce serait bien de le faire à moto. L’idée de se lancer dans cette aventure est venue de là» se souvient Mathieu Girard.
Le 19 janvier 2024, l’histoire s’écrit. Mathieu Girard a terminé 44e au classement général sur 103 participants. Avant de participer à cette compétition mondiale, le chemin a été long. “Il a fallu d’abord chercher des partenaires car cela représente un gros budget. Il fallait alors participer au rallye du Maroc en 2022. C’est une étape obligatoire pour se qualifier car c’est un rallye dans lequel il y a beaucoup de similitudes avec ce qu’on a sur le Dakar. commente le pilote.
Qualification en main, place à la préparation physique. “J’ai fait un autre Maroc en octobre 2023 pour continuer ma préparation, notamment en navigation à moto. Le terrain au Maroc et au Dakar n’est pas forcément le même. Il y a plus d’humidité en Guyane. Concernant la chaleur, je n’ai pas eu de difficulté à m’adapter au Maroc et au Dakar car les températures n’étaient pas si élevées : on était plutôt autour de 20 voire 25 degrés.« .
La préparation en Guyane m’a permis d’arriver en bonne condition physique pour ce rallye. (…) J’en garde un très bon souvenir.
Participer à un Dakar représente aussi un certain budget. “C’est 100 000 euros. Cela comprend la participation au Maroc et au Dakar, les frais d’inscription, l’assistance mécanique que nous avons sur place, l’encadrement par des médecins… C’est un gros budget» reconnaît Mathieu Girard. “J’ai trouvé des partenaires 100% guyanais. Sur les 100 000 euros, il me manquait 6 000. C’est un bel exploit.
Une somme conséquente qui ne l’a pas découragé de se présenter au concours. “Ma principale motivation était ma passion pour la moto et les sports mécaniques. Je pratique depuis l’âge de 11 ans. L’esprit de compétition commençait à me manquer» sourit Mathieu Girard.
J’ai toujours voulu participer à un événement mondial. C’était l’occasion de le faire. Lors des compétitions, j’ai mon meilleur ami qui m’accompagne pour m’encadrer. Il me connaît très bien donc quand il y a des moments où ça ne va pas très bien, il sait trouver les mots justes.
La course terminée, Mathieu Girard réfléchit déjà à la suite et n’exclut pas un deuxième Dakar.en tant qu’amateur. La différence entre professionnel et amateur est que les professionnels font partie d’une équipe d’usine qui représente les marques de motos. Ils conduisent et s’engagent envers ces marques. Nous ne le faisons pas. Nous achetons notre matériel et les partenaires nous aident à tout financer« .
Côté calendrier, rien n’est encore fixé. “Je ne sais pas encore quand je pourrai le faire car cela représente beaucoup d’investissement. En attendant, je pense qu’il y aura d’autres rassemblements prévus» confie-t-il.
Aujourd’hui, je roule à moto en Guyane par passion. Je n’ai pas de jeunes qui viennent me voir pour apprendre mais si certains sont intéressés pour se lancer dans ce secteur, je leur apporterai toutes mes connaissances. J’essaierai de les accompagner du mieux que je peux pour qu’ils puissent éventuellement suivre le même parcours que moi. Je serai heureux de vous aider.
