Le premier sanctuaire de France pour grands félins est installé dans les Landes

Le premier sanctuaire de France pour grands félins est installé dans les Landes
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La ville de Mézos accueillera prochainement plusieurs anciens animaux de cirque afin de leur offrir une retraite « dans un cadre de vie correspondant à leur physiologie ».

Le Figaro Bordeaux

Comme une ambiance de savane dans le sud-ouest de la France. En 2020, l’ancienne ministre de la Transition écologique Barbara Pompili proclamait la « fin progressive » de la présence d’animaux sauvages dans les cirques ambulants, qui passent leur existence en cage et ont des conditions de vie dégradées. Pour accueillir ces centaines de fauves encore en captivité en France, un sanctuaire est en cours de création à Mézos, dans les Landes.

Pourquoi l’installer dans ce village ? « Il nous fallait un terrain suffisamment grand, avec un biotope répondant aux exigences spécifiques des félins : des plaines herbeuses, une zone marécageuse, de l’eau, des pentes, une superficie et des possibilités d’agrandissement »explique Michael Cardinel, le président de Big Cats, l’association qui développe ce projet de premier sanctuaire français capable d’accueillir lions, tigres et léopards.

Cet ancien militaire s’est spécialisé dans la lutte contre le braconnage et a rejoint l’association de soutien à la protection de la biosphère en 2013, afin de participer à la préservation des espaces naturels protégés. Il a notamment travaillé dans le parc national de Bouba Ndjida, au Cameroun. « C’est durant ces longs mois passés en brousse au contact des locaux, des chasseurs, des défenseurs de l’environnement et bien sûr des félins, que j’ai appris à les aimer, à les respecter, et c’est pourquoi je souhaite aujourd’hui leur venir en aide. »

“C’est un gros problème de société”

Le sanctuaire de Mézos, ou FCWS (pour French Captive Wildlife Sanctuary), a pour objectif d’accueillir plusieurs félins afin de leur permettre de retrouver des conditions de vie plus proches de leur milieu naturel. UN « Un refuge sûr » dans lequel ils peuvent finir leur vie « dans les meilleures conditions possibles ». Et pour les plus jeunes félins dont elle s’occupera, l’association Grands Félins espère pouvoir « les réhabiliter en semi-liberté afin de les relâcher dans les parcs et sanctuaires de leurs pays d’origine ».

Outre ce refuge pour anciens artistes de cirque moustachus, Big Cats entend également participer à la conservation des espèces de félins les plus menacées. Pour ce projet, deux prérequis sont indispensables, précise Michael Cardinel : qu’il s’agisse d’espèces inscrites sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et qu’un pays hôte soit trouvé. “Nous ne le ferons pas si nous ne sommes pas sûrs à 100 % de pouvoir réintroduire les animaux.”

Les onze premiers locataires – des lions du même cirque – poseront prochainement les pattes dans le sanctuaire de Mézos. Trois hectares seront actuellement dédiés à ces retraités. Au total, l’association envisage d’acquérir 30 hectares de terrain. Bien qu’il explique “pour rester positif”Michael Cardinel insiste sur le fait que la situation est pressante. « On estime qu’il y aura entre 400 et 600 spécimens à placer dans les années à venir, mais il n’y a toujours pas de place pour le placement en France, c’est un gros problème sociétal. L’objectif aujourd’hui est d’apporter une solution rapide aux animaux en attente de placement.

Animaux de cirque autorisés jusqu’en 2028

Car entre la volonté politique affichée et la mise en œuvre concrète, il y a parfois un écart. L’annonce de Barbara Pompili a bel et bien été transposée dans la loi en 2021 « visant à lutter contre la maltraitance animale et à renforcer le lien entre les animaux et les humains » et un délai de dépôt des candidatures a été ajouté par le Sénat, permettant aux cirques détenant des animaux sauvages de poursuivre leur activité jusqu’en 2028. Un rapport de la sénatrice Anne Chain-Larché (Les Républicains) déposé en juin 2023 déplore “qu’il n’existe toujours, à ce jour, aucun plan sérieux de soutien aux professionnels du cirque”.

Michael Cardinel salue cependant le travail mené par l’association Tonga terre d’accueil, structure temporaire créée à côté de l’espace zoologique de Saint-Martin-la-Plaine (Loire), qui compte plusieurs bâtiments de collecte d’animaux sauvages. . « Cela fait des années qu’ils récupèrent des animaux de crise et de cirque. À l’origine, c’était censé être un point de transit, mais il s’avère qu’ils ont des animaux depuis des années.. L’association précise en effet que “Les enclos ne sont pas aussi grands qu’on pourrait le souhaiter.”

Un projet à plus de 2,5 millions d’euros

A Mézos, les félins captifs du pays pourraient enfin être sédentarisés « dans un milieu de vie correspondant à leur physiologie », espère Michael Cardinel. Destiné au bien-être des animaux sauvages et non au divertissement, le lieu sera fermé au public, à l’exception de sept jours par an. Le premier voisin du sanctuaire étant à 1,6 kilomètres, cet emplacement devrait permettre « pour assurer la tranquillité des animaux et du voisinage ».

Même si le FCWS n’a pas encore obtenu l’autorisation d’ouvrir des élevages, Michael Cardinel assure qu’il y aura un accueil de lions en juin, grâce à une réglementation provisoire. “On ne peut plus attendre, car la situation de certains animaux se dégrade.” Grâce à ce projet de plus de 2,5 millions d’euros, financé par le ministère de la Transition écologique (80%) et la Fondation Brigitte Bardot (20%), le rugissement du roi des animaux pourrait bientôt avoir sa place dans un coin des Landes. forêt.

 
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