4 200 enseignants non légalement qualifiés supplémentaires d’ici trois ans

4 200 enseignants non légalement qualifiés supplémentaires d’ici trois ans
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Québec prévoit une augmentation de 4 200 enseignants non qualifiés d’ici trois ans dans les écoles québécoises, soit une augmentation de plus de 50 %, apprend-on Le journal.

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Le ministère de l’Éducation, qui mise sur des formations pédagogiques plus courtes pour freiner cette tendance, a élaboré des « lignes directrices » pour régir leur développement, qui permettront aux futurs enseignants d’être considérés comme légalement qualifiés lors de leur inscription. dans l’un de ces programmes, peut-on lire dans une lettre envoyée mardi au réseau universitaire.

“Si la tendance se poursuit et qu’aucune mesure n’est prise, nous prévoyons, dans la formation générale des jeunes, une augmentation annuelle de 1.400 personnes non légalement qualifiées sous tolérance d’engagement d’ici 2026-2027”, écrit le sous. -ministre, Carole Arav.

Une tolérance d’engagement est une autorisation spéciale accordée à un centre de services scolaire lui permettant d’accorder un contrat à un enseignant non légalement qualifié en cas de pénurie.

Le réseau scolaire compte actuellement 7 949 enseignants embauchés en vertu de cette autorisation spéciale, selon les données recueillies en février auprès des centres de services scolaires.

« Contexte exceptionnel »

C’est dans ce « contexte exceptionnel » que le ministère de l’Éducation nationale a envoyé mardi des lignes directrices pour encadrer l’élaboration des programmes de formation des 2e cycle, comprenant 30 crédits, conduisant au certificat d’enseignement.

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, mise sur ces formations plus courtes pour contrer la pénurie d’enseignants.

Ces nouveaux programmes s’adressent aux enseignants embauchés selon une tolérance d’engagement et recommandés par leur centre de services scolaire.

Ces candidats doivent avoir une « expérience pertinente en enseignement » d’au moins un an.

Ceux qui s’inscrivent dans un programme d’enseignement secondaire devront détenir un baccalauréat lié au programme d’études, par exemple en chimie ou en physique pour enseigner les sciences.

Pour s’inscrire à une formation courte de l’enseignement préscolaire et primaire ou de l’enseignement spécialisé, un baccalauréat est également requis, mais aucune discipline n’est précisée.

Une fois la formation de 30 crédits complétée, les diplômés devront effectuer un stage probatoire, encadré par la communauté scolaire, et réussir l’examen de français avant d’obtenir leur certificat d’enseignement.

Des programmes qui ne font pas l’unanimité

L’annonce de la création de ces programmes courts a été saluée par les acteurs du réseau scolaire et les enseignants non qualifiés, qui y voient un moyen d’obtenir plus rapidement leur certificat.

Dans le réseau universitaire et parmi les enseignants, ces formations courtes sont cependant loin de faire l’unanimité, notamment pour l’école primaire et l’enseignement spécialisé. Certains craignent que ces voies rapides ne contribuent à dévaloriser la formation pédagogique initiale, qui repose sur un baccalauréat complet en quatre ans.

À l’association qui représente les doyens des facultés d’éducation (ADEREQ), sa présidente, Julie Desjardins, ne cache pas ses inquiétudes. « Nous voulons répondre à la pénurie, mais nous ne voulons pas faire de concessions sur la qualité », affirme-t-elle.

Reste à savoir si ces balises « minimales » mises en place par Québec le permettront. « L’avenir nous le dira », dit-elle.

L’encadrement de la période probatoire par le milieu scolaire “qui est à bout de ressources” suscite notamment des craintes, poursuit M.moi Jardins.

Les doyens des facultés d’éducation auraient préféré que Québec s’engage dans la reconnaissance des acquis, afin de permettre aux enseignants non légalement qualifiés de compléter plus rapidement les formations existantes, plutôt que la création de nouveaux programmes de formation accélérée, alors que plusieurs ont été mis en place avant la création de ces directives ministérielles.

«On travaille à l’envers», souligne Mme Desjardins.

Tout comme l’ADEREQ, la professeure en gestion scolaire à la TÉLUQ, Geneviève Sirois, remet en question certaines balises mises en place par le ministère, notamment celles concernant l’admission à la formation accélérée en éducation primaire et en éducation spécialisée.

« On demande un baccalauréat dans n’importe quoi, ça me laisse très perplexe », dit-elle, rappelant à quel point l’enseignement en milieu scolaire peut être exigeant, avec l’augmentation du nombre d’élèves à besoins particuliers.

Québec fait également beaucoup d’efforts pour attirer et qualifier de nouveaux enseignants, mais devrait également déployer davantage de mesures pour retenir ceux qui sont dûment formés, ajoute M.moi Sirois.

Nombre d’enseignants non légalement qualifiés*

  • 2019-2020 : 2507
  • 2020-2021 : 3757
  • 2021-2022 : 4783
  • 2022-2023 : 6484
  • Février 2024 : 7949

Prévisions pour chacune des trois prochaines années : 1 400 enseignants supplémentaires non qualifiés en droit

*avec une tolérance d’engagement

Source : Ministère de l’Éducation

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