MONTRÉAL — Quelque 5 000 syndiqués de la Société des alcools du Québec ont entamé mercredi une grève de deux jours afin d’accroître la pression sur l’employeur dans le cadre des négociations pour le renouvellement de leur convention collective.
Ces membres du Syndicat des employés de magasins et de bureaux de la SAQ ont également manifesté dans plusieurs villes du Québec.
En point de presse au centre-ville de Montréal mercredi, la présidente de la CSN, Caroline Senneville, a souligné que la précarité d’emploi était le principal point en litige, pour le moment, puisque 70 % des syndiqués en magasin ont un statut précaire.
La question salariale n’a pas encore été évoquée à la table des négociations. Les parties sont également en conciliation depuis l’automne.
Avoir un statut précaire « fait que par périodes de deux semaines, on ne sait pas si on va avoir suffisamment d’heures pour payer les courses ; Cela signifie que si nous travaillons, nous ne connaissons pas notre emploi du temps. Cela veut aussi dire que tant qu’on est précaire, on n’a pas d’assurance collective. Et ça, précaire, ça peut durer cinq, sept, dix ans», a soutenu Mme Senneville.
«Il y a suffisamment d’heures pour consolider et faire des postes intéressants», a conclu Mme Senneville.
La direction de la SAQ rapporte que les discussions vont bon train. « Nous restons prêts à négocier avec leurs représentants à tout moment. Une prochaine journée de négociations est également prévue le lundi 29 avril. Jusqu’à cette semaine, le climat à la table des négociations était bon», a-t-elle indiqué dans un communiqué.
« Nous considérons que nous avons fait des progrès significatifs depuis le début des négociations, des deux côtés. Notre intention est inchangée depuis le début de ces négociations : parvenir à une entente satisfaisante, tant pour la SAQ que pour nos employés », a commenté la direction.
La présidente du syndicat, Lisa Courtemanche, confirme que les discussions allaient bon train avec la direction de la SAQ « jusqu’à ce qu’on se retrouve face à un non catégorique ».
Bien que la question salariale n’ait pas encore été abordée, Mme Courtemanche a indiqué que le syndicat, au début des négociations, demandait une augmentation de 18 % sur trois ans, en plus de l’indice des prix à la consommation.
En vertu de cette convention collective, le salaire d’un caissier-vendeur depuis le 1er avril 2022 est de 21,50 $ de l’heure au premier échelon et de 28,15 $ de l’heure au sixième et dernier échelon.
Une autre revendication syndicale est d’augmenter le nombre de conseillers en vins.
La direction de la SAQ informe les clients qu’ils auront un « accès limité » au réseau pendant ces deux jours.
« Étant donné que le syndicat a planifié ces journées de grève alors que la SAQ tient ses deux journées annuelles de planification avec ses gestionnaires et employés, le nombre de succursales ouvertes à la clientèle sera inférieur à ce que nous avions prévu dans notre plan initial de continuité des affaires. Malheureusement, certaines régions n’ont que peu ou pas de services aujourd’hui », a-t-elle déclaré.
