Mashteuiatsh et Québec ont présenté leurs arguments à la Cour suprême du Canada

Mashteuiatsh et Québec ont présenté leurs arguments à la Cour suprême du Canada
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La première partie des audiences concernant le déficit accumulé par la Sécurité publique de Mashteuiatsh s’est tenue mardi matin devant la Cour suprême du Canada. Le gouvernement du Québec qui, après avoir refusé de payer sa peine réclamée par la Cour d’appel du Québec au printemps 2023, a obtenu l’autorisation de porter cette affaire devant le plus haut tribunal du pays.

Depuis plusieurs années, le leader communautaire, Gilbert Dominique, dénonce le sous-financement chronique du Programme des services de police des Premières Nations (PSPN). Entre 2013 et 2017, la communauté a accumulé un déficit de 1,6 million de dollars, attribuable notamment aux ajustements salariaux versés aux policiers suite au renouvellement de la convention collective.

Le gouvernement du Québec a été le premier à s’exprimer devant les juges de la Cour suprême du Canada. Le procureur général du Québec était représenté par Me Annick Dupré.

Après une heure d’échanges, c’est l’avocat Me Benoît Amyot qui a pris la parole, pour la même durée, pour défendre les arguments de la communauté autochtone.

La portée que devraient ou ne devraient pas avoir les principes du Programme de police des Premières Nations (PPPN) a été soulevée. L’un d’eux mentionne que Les communautés autochtones doivent avoir accès à des services de police adaptés à leurs besoins et égaux en qualité et en quantité aux services offerts dans les communautés environnantes caractérisées par des conditions similaires..

La Sécurité publique de Mashteuiatsh a accumulé des déficits.

Photo : Radio-Canada / Mélissa Paradis

L’entente tripartite sur la prestation des services policiers, signée par Pekuakamiulnuatsh Takuhikan et les gouvernements fédéral et provincial, découle de ce programme. Elle a fait l’objet de plusieurs questions de la part des juges. Selon cette entente, le service de police doit assumer les mêmes responsabilités que les autres corps de police non autochtones.

D’une part, Mashteuiatsh soutient que le financement n’assure pas une couverture policière suffisante et s’appuie sur une des conclusions de la Commission Viens qui soulève la méfiance des autochtones envers les services policiers non autochtones et donc, l’importance pour les communautés de posséder et de gérer leur propre service. Ce sous-financement des gouvernements a perpétué, selon la communauté, une discrimination systémique à leur encontre.

En 2022, le Tribunal canadien des droits de la personne a donné raison à la communauté en concluant à cette discrimination.

Par contre, Québec affirme que la Sûreté du Québec joue un rôle supplémentaire qui lui permet de répondre aux besoins de la population. L’avocat Dupré précise également qu’aucune municipalité voisine ne possède son propre service de police et de fait, une comparaison est difficile à faire.

En vertu de la Loi sur la police, toutes les communautés non autochtones de 25 000 personnes et moins n’ont pas de corps autochtone.a-t-elle déclaré, ajoutant que la population permanente de la communauté est d’environ 2 300 personnes pour une superficie de 15 kilomètres carrés.

Concernant le rapport Viens, l’avocat du gouvernement du Québec s’est quelque peu reproché à l’un des juges de ne pas avoir semblé lui accorder suffisamment d’importance.

Tu sembles évacuer toute référence au contexte» a déclaré le juge Nicholas Kasirer, sur un ton légèrement moralisateur.

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Le juge Nicholas Kasirer siège à la Cour suprême du Canada.

Photo : La Presse Canadienne / Justin Tang

Dans l’entente tripartite, il est entendu que le Canada et le Québec se partagent 52 % et 48 % des coûts. Cependant, les partis ne s’entendent pas sur quelle partie devrait absorber le déficit. Les juges veulent donc faire la lumière sur les agissements du gouvernement québécois, notamment s’il a agi la sincérité dans ce fichier. Me Annick Dupré soutient que la communauté a toujours compris que le gouvernement s’engage à contribuer financer le service de police et ne pas payer tous les coûts.

Lorsque la communauté accepte le financement par résolution, par l’intermédiaire de son conseil de bande, elle indique elle-même qu’il s’agit d’un soutien financier. Et le juge de première instance […] mentionne très bien que [..] Mashteuiatsh a toujours compris qu’il s’agissait d’une contribution gouvernementalea-t-elle expliqué aux juges.

L’avocat communautaire Benoît Amyot a répondu que non. On n’a jamais dit que c’était à Mashteuiatsh de fournir des fonds supplémentaires et de payer les déficits.

Il affirme que les administrateurs de la communauté précisaient chaque année au gouvernement que les sommes étaient insuffisantes, notamment lors du dépôt des états financiers et que Il ne s’agit pas d’une ignorance de la part du gouvernement mais plutôt d’une ignorancece qui explique les actions.

Rappel des faits

En 2017, une poursuite de 1,6 millions de dollars a été déposée à la Cour supérieure du Québec par Pekuakamiulnuatsh Takuhikan afin de récupérer le déficit accumulé par la Sécurité publique de Mashteuiatsh. Après avoir reçu une décision défavorable, Mashteuiatsh a fait appel de la cause.

Dans un jugement unanime rendu en décembre 2022, la Cour d’appel du Québec a ordonné aux gouvernements fédéral et provincial de rembourser cette somme à Pekuakamiulnuatsh Takuhikan. Cet organisme a conclu que les deux gouvernements agissent de manière indigne, déshonorante et abusive en matière de financement des services de police autochtones.

En agissant ainsi, les deux gouvernements, toujours selon l’arrêt de la Cour d’appel du Québec, nient les conclusions de la Commission Viens.

Au printemps 2023, le Canada a payé sa peine. Le procureur général du Québec a toutefois refusé de payer sa peine et a déposé une demande d’autorisation d’appel en février pour porter l’affaire devant la Cour suprême du Canada. L’autorisation d’appel a été accordée le 5 octobre.

 
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