Dakar, 23 avril (APS) – L’organisation civique de promotion des droits de l’homme Invictus Africa a lancé, mardi, des travaux de validation de la méthodologie « Womanity Index » au Sénégal, de concert avec Budgit Sénégal, une organisation promouvant l’engagement citoyen, a noté le AP.S.
Ces travaux permettront de collecter des données fiables pour lutter plus efficacement contre les violences basées sur le genre.
“Nous voulons que les membres de la société civile et certaines organisations qui luttent pour les droits des femmes disposent de données fiables, soient capables de défier ceux qui sont au pouvoir, afin qu’ils agissent en apportant des réponses adéquates par des actions”, a déclaré Bulky Shonibare, directeur d’Invictus Africa.
Le « Womanity Index » est à la fois un classement et un rapport complet sur l’état de la prévention et de la réponse aux violences basées sur le genre au Nigeria, au Ghana et au Sénégal.
La première étude a été réalisée et publiée en 2023 au Nigeria par Invictus Africa, une organisation civique qui promeut les droits humains et l’égalité des sexes, grâce à un plaidoyer basé sur des données.
Au Sénégal, le processus vient de démarrer et consiste à proposer une méthodologie pour lancer une étude permettant de fournir des données justes et fiables.
Cette méthodologie sera discutée et adoptée par les représentants de la société civile sénégalaise et certaines organisations luttant pour les droits des femmes.
“Nous voulons que les membres de la société civile et certaines organisations luttant pour les droits des femmes disposent de données fiables pour pouvoir défier le pouvoir, afin qu’ils agissent en apportant des réponses adéquates par des actions”, a déclaré Mme Shonibare.
Pour le Sénégal, a-t-elle déclaré, les acteurs de la société civile jouent « un rôle important » dans la réponse à la violence basée sur le genre.
« Donc, nous évaluons ceux qui sont au pouvoir, et non la société civile », a souligné le directeur d’Invictus Africa.
Cette étude est basée sur cinq indices : lois et politiques, accès à la justice, services de soutien, information, sensibilisation et budgets et dépenses.
Cette initiative annuelle a été lancée en partenariat avec Budgit Sénégal, une organisation civique utilisant la technologie pour promouvoir l’engagement citoyen.
Les représentants d’Invictus Africa en ont profité pour rappeler les formes de violences faites aux femmes.
Il s’agit notamment du harcèlement, de la violence physique, mentale et psychologique, de la violence économique ou de l’abus financier, comme refuser à son partenaire l’accès au financement, ainsi que de la violence causée par des autorités spirituelles ou religieuses.
Les participants à cette réunion ont également relevé d’autres formes de violence, comme des violences selon le contexte et la zone, avec l’exemple de Kédougou, zone minière caractérisée par des formes de violence spécifiques. À cela s’ajoute la violence des femmes envers d’autres femmes.
« La violence qui a le plus grand impact est morale et psychologique, car elle est pernicieuse et constitue le terreau de la violence physique et de toutes les autres violences ; elle est insupportable en raison de son caractère tabou et du fait qu’elle n’est pas spécifiquement prévue par la loi », a souligné Yéya Ly, membre du Haut Conseil des pouvoirs locaux.
Selon elle, la force de disposer de telles données est de « définir un plaidoyer en faveur de lois et de politiques capables de répondre à ces questions ».
« Les données sont une faiblesse au Sénégal ; nous souffrons beaucoup du manque de données fiables et viables, cette réunion est donc une belle opportunité », a expliqué Rokhiatou Gassama, présidente du Conseil des femmes sénégalaises.
Les représentants d’Invictus Africa et de Budgit Sénégal ont promis de prendre en compte tous les commentaires et propositions contenus dans le questionnaire de l’étude.
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