Vert tendre, la couleur du printemps

Le vert tendre est désormais la plus belle couleur de l’année

Publié aujourd’hui à 14h16

Un samedi de soleil intermittent, un dimanche de gris, avec cette constance épidermique sur les deux jours : les profondeurs de l’air restent en hiver. Cette confusion saisonnière se vérifie en regardant au-dessus de la ville. Le Salève est blanc poudreux, le Jura est entièrement recouvert de neige, la couche tient bon, on peut ressortir les traîneaux stockés en cave.

En plaine aquatique, ce n’est pas forcément mieux. Toutes les eaux libres et baignables du canton sont inférieures à 10 degrés. Aux Bains des Pâquis et aux Halles de l’Ile, un timide 9 degrés. Seul le lac de Lugano rend optimiste, mais il a fallu attendre deux heures au tunnel du Saint-Gothard pour faire semblant de nager avant la nuit par 13 degrés.

Hormis le choc thermique et les chutes de neige, le printemps est partout. Il a investi nos parcs et nos promenades, il pique-nique en forêt et court dans les pâturages. Il est même, en ce moment, d’un éclat et d’une délicatesse extraordinaire, offrant à ceux qui le souhaitent son fameux « vert tendre », qui n’a rien à voir avec tous les autres verts du nuancier.

Comment fait-il pour être si beau et si pur ? Laissez la question sans réponse en allant à sa rencontre, quelle que soit la météo. Ce vert s’adapte à tous les ciels, il ne craint ni la pluie ni les horizons sombres.

Cette explosion de vitalité vient de son adresse, le Bois de la Grille, un écrin de verdure, au bord du Rhône, sur la commune de Vernier. Il se visite comme un grand parc botanique à ciel ouvert, épousant les flancs d’une colline surplombant la rivière. En une demi-heure de randonnée, vous traversez une mosaïque de milieux naturels très divers.

Les rives du Rhône aux couleurs du printemps.

Le printemps est chez lui avec son chevalet de peintre de l’extérieur. De grands arbres l’exposent à des hauteurs étonnantes – entre chênaies et hêtraies – ils ont libéré leurs feuilles à vingt, trente mètres du sol, ils attirent notre regard.

De haut en bas, c’est vert et débordant de tendresse, de la lisière jusqu’à la prairie voisine, sans oublier de s’arrêter au bord du ruisseau recouvert de mousse couleur rainette, avant de grimper jusqu’au belvédère, surplombant une pelouse « non tondue ». d’herbes hautes.

Genève, le 20 avril 2024. Promenade au bord du cours d'eau qui longe le Bois de la Grille. ©Frank Mentha

De là, le printemps se découvre en mode panoramique à travers ses multiples dégradés. Ce belvédère est moins fréquenté que celui du Bois de la Bâtie. Son seul défaut : la proximité de l’aéroport, qui complète la carte postale sonore. Le chant des oiseaux et le vert tendre ne peuvent rien contre le long trajet en bout de piste, les moteurs au régime « décollage ».

De la lisière au pré, sans quitter le Bois de la Grille.

Avez-vous trouvé une erreur ? Merci de nous le signaler.

1 commentaire

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT La mise en place du bac brun entre dans sa deuxième phase