Mansour Faye contraint d’affronter ceux qu’il qualifiait autrefois de « politiciens encagoulés »

Mansour Faye contraint d’affronter ceux qu’il qualifiait autrefois de « politiciens encagoulés »
Mansour Faye contraint d’affronter ceux qu’il qualifiait autrefois de « politiciens encagoulés »

Aujourd’hui, Mansour Faye, qui a toujours refusé de se plier aux injonctions des organismes de contrôle qu’il qualifiait autrefois de « politiciens encagoulés », va devoir leur expliquer les tenants et les aboutissants de ce contrat scandaleux.

Le 23 octobre 2018, le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement a attribué la concession provisoire du service public de l’eau à Suez. Une attribution qui, à l’époque, avait suscité un torrent de questions et de protestations. Car personne n’a compris pourquoi après la présélection des trois offres techniques de Suez, Veolia et Sde, l’offre financière de Suez qui n’avait pas été reconnue comme étant la plus basse (286,9 FCFA le mètre cube d’eau pour la Sde, 298,5 FCFA/m3 pour Suez et 366,3 FCFA/m3 pour Veolia) avaient été retenus ?

A l’époque, l’Armp (Autorité de régulation des marchés publics) du Sénégal avait même ordonné l’annulation de l’attribution provisoire du marché à Suez suite à un recours contentieux de la Sde (en mars 2019), motivant sa décision : « Une partie de la procédure d’attribution à Suez était contraire au principe de transparence.

Malgré toutes les spéculations et autres protestations, Mansour Faye s’en fiche, et un mois plus tard (15 avril 2019), et moins de 24 heures avant son changement de portefeuille ministériel, il délivre à nouveau un avis d’attribution provisoire au profit de Suez pour la gestion de l’eau potable dans nos grandes villes.

Face à une telle situation, les membres de la société civile, notamment le Forum social sénégalais, avaient parlé d’une « affaire nébuleuse » et entendaient même déployer des plans d’action jusqu’au niveau international pour éclairer les Sénégalais.

Car, au lieu de faire confiance à la continuité de l’État, le maire de Saint-Louis, qui avait reçu un don de 30 camions bennes de Suez, l’un des soumissionnaires à l’appel d’offres qu’il avait lancé, a voulu lui rendre la pareille en confirmant lui-même la victoire de Suez dans l’attribution de ce marché juteux. Cela avait interpellé le Forum social dans tous ses Etats, qui, par la voix de son porte-parole Mignane Diouf, avait dénoncé le manque de transparence de la procédure (justification du choix et pondération des différents critères de sélection) et avait fait valoir à son porte-parole que l’entreprise française Suez est à l’eau ce que l’homme d’affaires roumano-australien (Timis) est au pétrole.

Après le Forum social sénégalais, c’est au tour des associations de consommateurs de se joindre au chœur de la désapprobation contre l’attribution provisoire du contrat d’affermage de gestion de l’eau au Groupe Suez, au détriment de la Sénégalaise des Eaux (Sde), la moins-disante, selon aux offres soumises. Sos Consommateurs et l’Union nationale des consommateurs du Sénégal (Uncs) avaient même réclamé du gouvernement un éclairage. D’autant que certains parlaient même d’un « club des nouveaux investisseurs du Palais » qui se trouverait derrière le groupe français.

Extraits du quotidien Tribune

 
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