L’entreprise québécoise Exterra vend des crédits carbone à un géant américain

L’entreprise québécoise Exterra vend des crédits carbone à un géant américain
L’entreprise québécoise Exterra vend des crédits carbone à un géant américain

Une entreprise québécoise, pionnière en matière de captage et de séquestration du CO₂, vient de recevoir un important « vote de confiance » d’un géant américain, qui achète 1050 tonnes de crédits carbone.

Exterra Solutions Carbone, dont les installations sont situées à Val-des-Sources, en Estrie, a annoncé mercredi avoir conclu un « préachat » avec Frontier, un regroupement d’entreprises qui cherche à compenser 1 milliard de tonnes de gaz à effet de serre (GES) d’ici 2030.

La livraison, qui aura lieu entre 2025 et 2028, rapportera 500 000 $ US (environ 680 000 $ CA) à Exterra, soit 476 $ US (647 $ CA) la tonne de CO₂. Mais c’est surtout la « validation » accordée par Frontier qui réjouit Olivier Dufresne, le PDG et cofondateur de la jeune entreprise.

« Frontier est l’un des groupes de ce secteur dont la procédure de due diligence [quant à la qualité des technologies de stockage] « C’est l’un des plus rigoureux au monde. Cela nous ouvre de nouvelles perspectives, notamment en termes d’investissements », a-t-il déclaré lors d’une interview.

Avec son installation pilote à Val-des-Sources (anciennement Asbestos), Exterra est en mesure de transformer des déchets miniers en oxyde de magnésium. Ce minéral peut ensuite être utilisé de différentes façons pour réagir avec le CO₂ et le séquestrer.

Une industrie controversée

L’industrie en plein essor de la capture et du stockage du carbone est controversée : ses détracteurs affirment qu’elle constitue une distraction qui ralentit le projet colossal de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Cela n’empêche pas Frontier, fondée par Stripe, Alphabet, Shopify, Meta et McKinsey Sustainability, de miser gros sur des dizaines d’entreprises qu’elle considère comme prometteuses. Mercredi, elle a annoncé des accords avec neuf partenaires, dont Exterra.

Les 1 050 tonnes de CO₂ promises par Exterra (l’équivalent des émissions annuelles de 300 voitures à essence) seront séquestrées avec l’aide de Planetary Technologies, une entreprise de Nouvelle-Écosse spécialisée dans la séquestration du carbone marin.

Ainsi, la poudre d’oxyde de magnésium produite à Val-des-Sources sera transportée par camion jusqu’à Halifax, où Planetary la dissoudra dans l’océan. Cela devrait augmenter l’alcalinité de l’eau, ce qui favorise l’absorption du CO₂ atmosphérique et sa séquestration dans l’eau de mer.

Des questions subsistent quant à l’efficacité de ce procédé et à sa sécurité pour les écosystèmes. Depuis l’automne 2023, Planetary et l’Université Dalhousie mènent un projet pilote dans le port d’Halifax pour se faire une idée plus précise. Jusqu’à présent, les résultats sont très positifs, affirme M. Dufresne.

Le responsable de l’entreprise ajoute que l’oxyde de magnésium produit par Exterra est particulièrement pur et réactif. Cela garantit l’absence de contaminants et une dissolution optimale dans l’eau de mer.

Exterra prévoit débuter les livraisons dans le cadre du contrat avec Frontier au cours du premier semestre de 2025. Parmi ses investisseurs, l’entreprise compte Investissement Québec, qui a investi 1,2 million $ dans l’entreprise.

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