Même si la Confédération a promis vendredi des mesures aux agriculteurs, leur colère n’est pas retombée. Samedi, de jeunes agriculteurs vaudois ont mené des actions dans cinq communes du canton, à Lausanne, Morges, Yverdon, Aigle et Payerne.
Les agriculteurs vaudois ont investi les centres de cinq communes pour faire entendre leurs revendications et discuter avec les passants, nombreux en ce jour de marché. Ils ont notamment posé la question de la rémunération de la profession, et en premier lieu du prix payé aux producteurs par la grande distribution et des marges que cette dernière s’accorde à leurs dépens.
Des affiches parlant du prix des œufs ou du lait ont été apposées dans les centres commerciaux, directement dans les rayons, et 1 500 litres de lait au juste prix ont été distribués gratuitement à la population.
Briser le silence
Interrogé dans le 12h30, Steve Montandon, président des jeunes agriculteurs vaudois vaudois et organisateur de l’opération, s’est félicité de la “magnifique participation” des jeunes de différents partis au cours de cette matinée, et de la “très belle écoute” du partage. de la population. « Nous avons pu reconnecter le lien ville-campagne et c’était l’objectif aujourd’hui. »
Nous devons créer un système alimentaire durable et équitable pour tous, de la ferme à l’assiette
« Les gens ne savent pas combien nous sommes payés », a ajouté Steve Montandon. L’idée est donc de briser le silence et de « sensibiliser la population pour qu’elle se rende compte des marges faites par Coop et Migros sur notre dos ». Pour lui, « il faut désormais créer un système alimentaire durable et équitable pour tous, de la ferme à l’assiette ».
Mesures annoncées par l’OFAG
Ces actions interviennent au lendemain d’une communication de la Confédération à destination des agriculteurs, suite à la révolte paysanne en Suisse. L’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) a expliqué en huit points ce qui existe déjà pour promouvoir le travail de la profession et ce qui sera bientôt mis en place.
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Parmi les principaux arguments avancés par les agriculteurs mécontents figure une charge administrative devenue trop lourde au cours des dernières décennies, ce que l’OFAG reconnaît. Il promet donc de le réduire au plus tard lors de sa nouvelle politique agricole, prévue pour 2030.
Les produits phytopharmaceutiques sont également au cœur des préoccupations des agriculteurs. L’office a promis de reporter à 2027 l’obligation des agriculteurs de communiquer sur les produits qu’ils utilisent.
Concernant la rémunération des agriculteurs, l’OFAG reconnaît que le marché est encore trop opaque. Le Conseil fédéral prévoit des mesures pour améliorer la transparence d’ici 2030. L’Office reconnaît également que les agriculteurs sont trop peu payés. Il souligne toutefois que leurs revenus ont augmenté de 30 % en moyenne entre 2015 et 2020.
« Un pas sur mille »
Pour Steve Montandon, c’est un “premier pas parmi mille, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir”. La Politique agricole 2030 sera bientôt négociée, ajoute-t-il, et elle concernera directement les jeunes agriculteurs, qui doivent donc continuer à s’engager pour leur avenir.
Le président des jeunes agriculteurs vaudois promet donc d’autres actions et précise qu’il est avant tout important de reprendre contact avec la population.
>> Voir aussi le sujet de 12h45 sur les réponses de l’OFAG :
Reportage radio : Robin Baudraz
Adaptation web : Frédéric Boillat avec ats
