Quand l’industrie maritime contribue au développement durable

Quand l’industrie maritime contribue au développement durable
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« L’industrie maritime joue un rôle de premier plan en matière de développement durable à différents niveaux au Québec et à l’international. Que ce soit en termes de protection de l’environnement et des écosystèmes ou en termes de décarbonisation de l’économie », déclare d’emblée Mathieu St-Pierre, président-directeur général de la Société de développement économique du Saint-Laurent (SODES).

« Il existe des organisations pionnières dans l’application des principes ESG [enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance], comme QSL, les ports de Montréal et de Québec, de grands armateurs, comme CanNav, entre autres. Ils essaient de savoir comment combiner développement durable, protection de l’environnement et protection des communautés locales d’un point de vue économique.»

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En 2022, 150 millions de tonnes de marchandises ont été transbordées sur le Saint-Laurent.

M. St-Pierre rappelle que le transport maritime reste le mode de transport le plus vert. « Le maritime est celui qui émet le moins en termes de tonnes de marchandises transbordées. Nous voyons qu’il existe un potentiel d’utilisation du secteur maritime. Pour la même quantité de marchandises, un navire équivaut à 301 wagons de train ou 964 camions », souligne-t-il.

Et ce mode de transport va plus loin avec la même quantité de carburant. Selon les données de la Sodes, une tonne de marchandises parcourt, avec un litre de fioul, 243 km en bateau, contre 213 en train ou 35 en camion.

Nouveaux carburants et moteurs

Au-delà de ces chiffres globalement encourageants, l’industrie s’efforce toujours de réduire son empreinte écologique à travers diverses initiatives.

« On l’a vu au cours des dernières années avec la Société des traversiers du Québec et le Groupe Desgagnés. Ces entreprises sont passées du diesel lourd au GNL [gaz naturel liquéfié]. Ils s’orientent vers une énergie de transition, beaucoup moins polluante. C’est pareil avec CSL [Canada Steamship Lines], qui est passée du diesel lourd aux biocarburants », énumère le PDG de la Sodes. « On voit qu’il y a une tendance vers les énergies de transition. Idéalement vers des énergies ou des carburants qui ne nécessitent pas de changement de moteur.

Parce que changer les moteurs des navires est une mesure très coûteuse. Et les armateurs veulent aussi pouvoir faire le bon choix en matière de carburant.

« Il existe beaucoup d’incertitudes concernant les énergies futures. S’agira-t-il de méthanol, d’éthanol, d’ammoniac, d’hydrogène ? Cela fait que les armateurs hésitent pour le moment à modifier les moteurs, estime M. St-Pierre. On le voit beaucoup à l’international. [Les armateurs] Maersk, CMA et CGM s’orientent vers l’éthanol. Ils font des tests avec de l’ammoniac ou de l’hydrogène. Nous sommes vraiment dans une période de test. C’est là que nous nous dirigeons… »

La question de la disponibilité du carburant reste un défi. « Comment s’assurer que l’énergie ou le biocarburant soient disponibles au Québec et à l’international avec le même niveau de fiabilité ? il demande. C’est pourquoi on voit plusieurs armateurs se tourner vers le plug-in hybride et électrique à quai. Cela vous permet de maintenir une alimentation régulière et d’avoir un approvisionnement constant, peu importe où vous vous trouvez dans le monde.

Autres mesures

Outre les carburants et la motorisation, d’autres mesures méritent d’être mentionnées, comme l’électrification des quais ou la valorisation de l’énergie produite à bord des navires. Dans le cas du premier, il s’agit de connecter le bateau à quai à une Source d’électricité, afin de l’alimenter en courant sans avoir à faire tourner le moteur diesel.

« Nous avons également une forte préoccupation ou une forte attention de la part des ports et des armateurs en matière d’électrification des quais. Comme souhaite le faire le Port de Québec, qui voit dans l’électrification à quai un outil intéressant pour décarboner tant ses activités terrestres que maritimes, explique le PDG. On voit également des armateurs utiliser les nouvelles technologies pour recycler l’énergie produite par les opérations à bord des navires et la transformer en énergie propre ou renouvelable. Comme la récupération de vapeur ou de chaleur, pour les redistribuer en énergie électrique. Il s’agit d’une technologie produite par Techsol Marine, ici au Québec.

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Port de Québec.

Enfin, l’électrification à quai concerne également les véhicules utilisés dans les zones de chargement. « On le voit avec les petits véhicules de livraison 100 % électriques ou hybrides. Même chose en ce qui concerne la flotte portuaire et certains gestionnaires de terminaux, décrit-il. On les voit également apparaître dans la machinerie lourde. Grues et convoyeurs électriques. Ce qui est relativement nouveau dans le secteur maritime.

M. St-Pierre ajoute que cela se voit aussi avec le transport de passagers dans des navettes électriques. Et même dans les flottes de véhicules de sûreté et de sécurité.

Encore un long chemin à parcourir

Le PDG de la Sodes note toutefois qu’il y a encore du chemin à parcourir. « Dans le secteur maritime québécois, nous sommes dans une perspective [de navigation] couloir. Nous avons des champions. Mais nous en avons qui, faute de ressources humaines, matérielles et techniques, n’ont pas les mêmes moyens pour décarboner », dit-il, précisant que la Sodes travaille à un plan de décarbonation de l’industrie maritime québécoise.

« Il s’agit d’une série d’actions qui permettent de décarboner nos procédés et d’atteindre la neutralité carbone en 2050 », conclut-il.

EN CHIFFRES

  • 400 entreprises
  • 25 000 emplois
  • 64 % de personnel non navigant
  • 36% du personnel de cabine
  • 150 millions de tonnes de marchandises transbordées en 2022
  • Contribution de 2,8 milliards de dollars à l’économie locale du Québec

Cet article fait partie du magazine Entreprise Le Soleilégalement disponible en version électronique complète.

 
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