La table était mise pour une rencontre productive tenue à la Meunerie Robitaille, située au cœur de Farnham. Pour l’occasion, Pascale St-Onge était accompagnée du président de l’entreprise hôte, Claude Robitaille, ainsi que de Marc Chevalier et Kevin Santerre, qui travaillent ensemble depuis plusieurs années dans le domaine de la construction.
Les échanges ont duré près d’une heure et une multitude de sujets ont été abordés par les invités et les gens d’affaires. Nous avons parlé de réglementation, de finances, d’aménagement du territoire, mais surtout de travail, de formation et de métiers spécialisés.
« Embaucher des apprentis en construction est très difficile. D’une part, vous avez besoin d’intérêt. Ensuite, on rencontre des jeunes qui ont envie, mais qui ne peuvent pas rejoindre le terrain et les chantiers. On voit qu’ils n’ont pas les exigences scolaires, notamment pour obtenir les autorisations requises», a expliqué l’entrepreneur Marc Chevalier.
« Nous avons accueilli plusieurs apprentis ces dernières années. Ils sont rares. Certains suivent la formation, mais font marche arrière, car ils jugent qu’ils ne sont pas dans le bon domaine.»
— Kevin Santerre, employé chez Construction Marc Chevalier
Les enjeux liés au manque de main-d’œuvre touchent également la Meunerie Robitaille. Son président a mentionné que l’entreprise ne pourrait pas fonctionner sans la contribution de travailleurs étrangers. « Il y a un manque de monde partout », a-t-il insisté. Selon lui, le départ à la retraite de personnes « expérimentées et mobilisées » s’ajoute à une pression déjà insupportable.
Pascale St-Onge était là pour entendre les préoccupations et proposer des solutions selon les compétences fédérales. Il s’agissait de programmes et d’incitations. Parmi les enjeux soulevés par les entrepreneurs, plusieurs concernaient les autorités et responsabilités municipales et provinciales. Mais l’élu a rappelé que le gouvernement fédéral souhaite investir et travailler de concert avec ses homologues des autres autorités politiques.
« Le défi de la main-d’œuvre touche le domaine de la construction dans son ensemble. Et on estime que 200 000 travailleurs prendront leur retraite au cours de la prochaine décennie. En tant que gouvernement, nous voulons soutenir l’embauche et le renouvellement », a admis le député de Brome-Missisquoi et ministre du Patrimoine canadien.
Succession et formation
Lors de sa visite, Pascale St-Onge a annoncé deux mesures incluses dans le budget fédéral déposé mercredi dernier. Les sommes d’argent investies concernent la formation et l’embauche d’une nouvelle génération dans le domaine ciblé.
D’une part, le budget propose de consacrer 90 millions de dollars sur deux ans au service d’apprentissage. Le tout afin de « contribuer au placement dans le secteur de la construction résidentielle ». D’autre part, 10 millions de dollars sur deux ans sont proposés pour encourager les citoyens « à explorer et à se préparer à une carrière dans le monde des métiers spécialisés ».
Les mesures du gouvernement fédéral touchent un total de 39 métiers spécialisés, dont les maçons, les ébénistes, les charpentiers, les finisseurs de béton, les ouvriers du gaz, les vitriers, les plombiers, les électriciens et les ouvriers du bâtiment.
D’autres annonces sont évoquées. Elles concerneront notamment les mesures d’incitation à la recherche scientifique et expérimentale. Entre-temps, les parties intéressées peuvent consulter le dernier budget fédéral sur le site Web du gouvernement du Canada.