un tour de vis risqué

Gaza, droits des locataires, défense des personnes trans… Les défilés politiques dans le centre-ville se succèdent le samedi après-midi. De quoi compliquer la circulation et, selon les commerçants, peser sur le chiffre d’affaires.

Dirigé par la socialiste Carole-Anne Kast, le ministère des Institutions et du Numérique s’est montré jusqu’ici compréhensif.

Mais sous la pression des milieux économiques, le magistrat, au nom du Conseil d’Etat, a annoncé un serrage de vis. Car on n’assiste plus à des blocages épisodiques en centre-ville, mais plutôt à des défilés devenus récurrents et qui mobilisent de nombreux manifestants.

La Ville de Genève souhaiterait également cantonner systématiquement les cortèges « internationaux » au quartier des Nations.

Certes, cela semble symboliquement pertinent, mais la zone est déserte et une manifestation n’a de raison d’exister que si elle est visible. Un peu comme le fait qu’une grève n’est pertinente que si elle s’empare de la machine.

Genève, ville internationale

Les désavantages liés aux mobilisations politiques vont donc de pair avec la liberté fondamentale de réunion, qui fait partie du noyau dur des libertés protégées par la Convention européenne des droits de l’homme.

De plus, ces mobilisations ont particulièrement leur place dans une ville internationale comme Genève. Les citoyens qui descendent dans la rue pour exiger la paix au Moyen-Orient ou en Ukraine sont les premiers à vouloir faire autre chose de leur samedi. Leur donner moins de visibilité ne signifie pas reconnaître que ces conflits vont durer ?

Alors s’il faut effectivement trouver un juste milieu pragmatique entre droit de manifester et libertés économiques, Genève devra faire preuve de prudence, afin de s’assurer qu’elle respecte le cadre démocratique.

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