Les conditions d’une évolution des institutions locales en Martinique sont-elles réunies ? – .

Les conditions d’une évolution des institutions locales en Martinique sont-elles réunies ? – .
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Le président du conseil exécutif, Serge Letchimy est reparti plutôt confiant après sa rencontre, vendredi 12 avril 2024, avec la ministre de l’Outre-mer, Marie Guévenoux. Il estime que le gouvernement est prêt à accompagner les élus martiniquais dans leur projet de développement des institutions locales.

Aucun calendrier précis n’a été fixé lors de l’audition accordée au président Letchimy au ministère des Affaires étrangères. Ce n’était ni le lieu, ni le moment. C’est à l’Elysée que se décide toute modification du périmètre des collectivités. Un rendez-vous a été pris pour juillet prochain avec le président de la République.

Il n’en demeure pas moins que le dossier n’est pas encore clos. Premièrement, des désaccords persistent au sein du congrès des élus. Cette instance a pour objet de proposer toute modification des institutions ou changement de statut. Le congrès est composé de 34 maires, 51 conseillers à l’Assemblée de Martinique, 9 membres du conseil exécutif et 6 parlementaires. Au total, ces 100 mandats électifs sont occupés par 86 personnes.

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Une partie des élus de Martinique en congrès (29 novembre 2023).

©Fabienne Léonce

Après quatre réunions en 2023, le congrès n’a pu prendre qu’une seule décision forte, l’adoption de l’ajout de l’article 73-1 à la Constitution. Et pourtant, seuls 40 élus ont approuvé cette proposition de Serge Letchimy. Il souhaite trouver l’accord le plus large possible pour tenir compte des positions éloignées sur ce sujet.

Ses adversaires ne sont cependant pas satisfaits. Ce qui montre que nos dirigeants n’ont pas encore trouvé de compromis suffisamment solide pour convaincre le gouvernement qu’ils sont prêts à faire un pas en avant. Le pouvoir exécutif ne peut rien faire sans l’accord des élus, à qui il demande de forger un consensus.

Le deuxième obstacle à surmonter par nos représentants pour réussir à enclencher le processus d’évolution des institutions consiste à persuader la population qu’il est impératif de passer à une autre étape de notre histoire. En fait, c’est la première condition à remplir. Le projet est peut-être le plus attractif sur le papier, mais il doit être validé par les électeurs. La Constitution l’exige.

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Serge Letchimy, président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, face aux élus présents lors du congrès du vendredi 28 juillet 2023 à Fort-de-France.

©CTM / DR

Le processus a déjà été utilisé, mais pas nécessairement dans le sens souhaité par nos dirigeants politiques. D’où la prudence affichée par la majorité de la Collectivité Territoriale de Martinique. Dans un premier temps, elle promeut l’idée d’un toilettage simple, avec cet article 73-1. Puis un pas de plus vers une forme d’autonomie, comme en Guyane et en Corse.

Reste à savoir si les Martiniquais sont favorables à l’autonomie. La population est plutôt encline à demander régulièrement à ses élus pourquoi elle réclame des pouvoirs étendus, alors que des problèmes cruciaux ne sont pas résolus. Par exemple : eau, transports publics, déchets, déficits budgétaires municipaux.

Au-delà de la prudence, la pédagogie s’impose. Il ne s’agit pas seulement d’explications, que tout le monde finira par comprendre, tôt ou tard. Il s’agit plutôt d’enseigner par l’exemple, améliorer, aujourd’hui, le quotidien de chacun. Dans ces conditions, il sera plus facile de suivre les élus martiniquais dans leur volonté de modifier le périmètre de leurs responsabilités.

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