Les résidents de Milton ont averti de ne pas boire l’eau du robinet

Les résidents de Milton ont averti de ne pas boire l’eau du robinet
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« Nous nous sentons orphelins, dans une situation sur laquelle nous n’avons aucun contrôle. »

— Paul Sarrazin, maire de Sainte-Cécile-de-Milton

Les résidents de Milton concernés par cet avis de la DSP pourront toutefois utiliser l’eau dans les situations suivantes :

  • Laver et cuire les aliments dans l’eau
  • Hygiène personnelle (bain, douche, brossage des dents)
  • Autres usages domestiques (vaisselle, lessive, entretien, etc.)

Le DSP précise que l’eau bouillante n’élimine pas les PFAS (ou contaminants pérennes).

Environ 70 citoyens sont concernés par ces mesures de non-consommation d’eau potable.

Les autres secteurs de la municipalité ne sont pas concernés par cet avis de la DSP.

La décharge, Source de pollution

Le secteur des rues Ménard et Rose Marie borde le site d’enfouissement de l’entreprise Matrec, où des niveaux élevés de « contaminants éternels » ont été constatés après que la Ville et le ministère de l’Environnement ont analysé plusieurs échantillons d’eau, entre mars 2023 et janvier 2024.

Justement, 9 maisons sur les 35 que compte ce secteur ont fait analyser leur eau sur cette période.

Ainsi, des « contaminants éternels » de type PFOA et PFOS, très lents à se dégrader tant dans l’environnement que dans le corps humain, ont été observés lors des analyses, à des taux parfois bien supérieurs à 4 ng/l reconnus comme un seuil à ne pas être dépassé, notamment par la législation américaine. Il n’existe pas encore de norme de ce type au Canada.

Selon Mme Généreux, la Source de contamination est vraisemblablement liée à la présence du site d’enfouissement.

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Boire de l’eau du robinet dans la zone identifiée présente des risques pour la santé.

(Maxime Picard/Archives La Tribune)

L’ancienne partie du site d’enfouissement en serait en cause, ces types de contaminants étant respectivement interdits au Canada depuis 2008 (pour le SPFO) et 2016 (PFOA), selon Mélissa Généreux.

Les PFAS constituent un groupe important de plus de 4 700 substances, dont le PFOS et le PFOA, ces derniers présentant des risques pour notre santé.

Risque pour la santé

L’exposition chronique à ces substances, donc à long terme, pourrait être associée à divers problèmes de santé, selon la Dre Mélissa Généreux, avec qui nous avons discuté mercredi après-midi.

  • Risque accru de cancers du rein, du foie et du pancréas
  • « Déséquilibre » des lipides dans le sang (comme le cholestérol)
  • Une réponse immunitaire plus faible aux vaccins
  • Pour le fœtus : faible poids de naissance ; déficience du développement osseux

« Toutes les maisons affichaient des niveaux de [contaminants éternels] au-dessus des valeurs guides reconnues », indique le Dr Généreux.

« Dans certains cas, les taux étaient nettement plus élevés. »

— Dre Mélissa Généreux, directrice de santé publique de l’Estrie

Mme Généreux précise que cet avis est le résultat d’un long travail de collaboration avec le ministère de l’Environnement du Québec, la Ville de Sainte-Cécile-de-Milton et le soutien de l’Institut national de santé publique du Québec.

Boire cette eau occasionnellement, pendant un jour ou deux, ne poserait toutefois aucun problème, selon le Dr Généreux.

Chaque maison du secteur testée prochainement par la Ville

Le maire Sarrazin tient à rassurer les citoyens inquiets que la Ville « ne les laisse pas tranquilles ». “Nous ferons [prochainement] un test d’eau pour chaque résidence», assure-t-il.

Ainsi, si une résidence dispose d’eau non contaminée, l’avis de non-consommation sera levé pour cette adresse.

«On n’aurait jamais cru voir ça un jour à Sainte-Cécile-Milton, que les citoyens ne puissent pas boire l’eau», s’étonne le maire.

Eau contaminée dans la rivière Mawcook

Selon le maire Sarrazin, « nous savons avec certitude [avec les analyses du ministère de l’Environnement du Québec] que les eaux usées sortant du système de traitement des eaux de la décharge Matrec sont pleines de PFAS [contaminants éternels]et que ceux-ci se jettent dans la rivière Mawcook qui elle-même se jette dans la rivière Noire, laquelle se jette dans la Yamaska.

M. Sarrazin insiste toutefois n’avoir rien à reprocher aux exploitants du site d’enfouissement, avec lesquels il entretient une très bonne collaboration, ces derniers respectant les normes en vigueur.

Appel au gouvernement du Québec

Le maire fait maintenant appel au gouvernement du Québec, d’autant plus que d’autres sites ailleurs au Québec sont probablement, selon lui, également une Source de ce type de contaminant pour les eaux souterraines et les citoyens habitant à proximité.

« Cet avis de non-consommation fera-t-il réagir le gouvernement et décidera-t-il de soutenir Sainte-Cécile dans ce dossier ?

— Paul Sarrazin

Le maire s’attend à un soutien de Québec, même s’il frappe aux portes de tous les ministères depuis plusieurs mois, sans succès jusqu’à présent.

Entre-temps, la Ville continuera d’enquêter et de tester l’eau sur le territoire de la municipalité, dépensant des milliers de dollars.

« Jusqu’où la Municipalité aura-t-elle les moyens de soutenir ces initiatives, alors que la situation ne relève pas de notre responsabilité ? il interroge.

« Ce qui se passe est quand même majeur, ce n’est pas rien. Vas-tu rester sans rien faire pendant un an, deux ans, cinq ans ?

— Paul Sarrazin

En fait, il n’existe toujours aucune réglementation ni loi au Québec ou au Canada encadrant les éternels contaminants que sont les PFAS.

Ceux pour qui ce conseil ne s’applique pas

La Santé publique de l’Estrie précise que certains résidents de la zone ciblée ne sont pas concernés par l’avis.

Il s’agit notamment de ceux dotés d’un système de traitement de l’eau par osmose inverse.

Ainsi que ceux qui ont déjà reçu un courrier, ou qui le recevront prochainement, « mentionnant que l’eau peut être consommée (en raison d’analyses démontrant que les concentrations en contaminants éternels sont inférieures aux valeurs guides », précise la DSP.

Sachez que « PFAS [étaient] exploités depuis les années 1940 en raison de leurs propriétés ignifuges, antitaches, antiadhésives, émulsifiantes et imperméabilisantes. Par conséquent, de nombreux produits de consommation en contiennent», peut-on lire sur le site de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

« Je me soucie trop de mes citoyens pour les laisser dans le noir, c’est pourquoi nous continuons à explorer et à tester. Mais nous ne pourrons bientôt plus tenir cela à distance », prévient le maire Sarrazin, alors que 60 autres tests sont également en cours au centre du village afin d’avoir « une meilleure image ».

 
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