Négociations de la dernière chance pour protéger efficacement le monde des futures pandémies

Il s’agit de protéger le monde de manière efficace et équitable contre de futures pandémies. Des négociations de la dernière chance débutent lundi à l’OMS pour trouver un consensus autour d’un projet d’accord sur un texte déjà édulcoré dans certains de ses aspects les plus controversés.

Après deux ans de travail, les négociateurs ont dû se rendre à l’évidence le mois dernier : ils ont besoin de plus de temps pour tenter de s’entendre sur ce texte historique sur la prévention, la préparation et la réponse aux futures pandémies. . Le temps presse, il doit être adopté lors de l’Assemblée mondiale de la santé qui débute le 27 mai.

©AFP

Le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, à Washington le 18 avril 2024

Les 194 pays de l’Organisation mondiale de la santé regagnent donc du lundi au 10 mai son siège à Genève.

“La prochaine pandémie n’est pas une question de savoir si, mais quand elle surviendra”, a rappelé mercredi le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Le souvenir des millions de morts, de souffrances, d’injustices et d’immenses dégâts économiques causés par la pandémie de Covid-19 s’estompe et « si une nouvelle pandémie commençait demain, nous serions confrontés à bon nombre des mêmes problèmes auxquels nous avons été confrontés face à Covid-19 ». , regrette le chef de l’OMS.

Nouveau projet édulcoré-

Malgré un large consensus sur la nécessité d’un texte contraignant pour rendre la réponse de la communauté internationale plus efficace et plus équitable, des divergences majeures subsistent sur la manière de s’y prendre.

Arrivés dans une impasse – le document de travail était quasiment illisible en raison d’ajouts et de réserves – les négociateurs se sont retrouvés avec une version simplifiée de 23 pages et un quart de mots de moins.

© GETTY IMAGES AMÉRIQUE DU NORD/AFP/Archives

Des boîtes contenant des doses du vaccin Pfizer-BioNTech Covid-19 sont emballées pour être expédiées vers une usine Pfizer le 13 décembre 2020 à Portage, aux États-Unis.

Les principaux différends tournent autour de l’accès et de l’équité : accès aux agents pathogènes découverts, accès aux produits de lutte contre la pandémie tels que les vaccins développés à partir de ces découvertes, et distribution équitable non seulement des tests, traitements et vaccins contre la pandémie mais aussi des moyens de les produire.

Le nouveau projet se concentre sur les points d’accord pour établir un cadre et tenter de trouver le consensus essentiel.

Il réserve pour de futures discussions au cours des deux prochaines années certaines des questions les plus sensibles, notamment l’accès aux pathogènes et le partage des produits issus de la recherche sur ces microbes.

Rien de concret

KM Gopakumar, chercheur principal au Third World Network – une des ONG qui suit de près les négociations et a décortiqué le nouveau texte – estime qu’il « est dépourvu de tout résultat concret en termes d’équité et ne crée aucune obligation juridique pour faciliter des négociations prévisibles ». et un accès durable au financement, aux produits et à la technologie liés à la pandémie.

©AFP

Des employés surveillent les écrans de contrôle de l’unité de fabrication de vaccins contre le papillomavirus humain du Serum Institute of India (SII) à Hadapsar, en Inde, le 27 février 2024.

Pour Médecins sans frontières, les obligations en matière de transfert de technologie vers les pays les plus pauvres « restent faibles ».

En revanche, la garantie d’un accès équitable aux médicaments issus de la recherche et du développement avec des fonds publics a survécu aux coupes drastiques, se félicite l’organisation Medicines for Neglected Diseases Initiative (DNDi).

Mais les obligations « qui auraient garanti que les gens puissent bénéficier du progrès scientifique et avoir un accès équitable aux produits dont ils auront besoin ont été affaiblies ou supprimées du texte et doivent être rétablies », a réclamé Michelle Childs, de la DNDi.

« Chronologie féroce »

Les négociateurs pourraient être incités à trouver un terrain d’entente par l’actualité sur le front de l’épidémie de grippe aviaire qui fait à nouveau des ravages depuis 2020.

Le virus H5N1 a récemment infecté des troupeaux de vaches aux Etats-Unis, une première.

Même si aucun cas de transmission interhumaine n’a encore été recensé, la circulation intense du H5N1 et sa capacité à passer d’une espèce à l’autre inquiète.

Deux semaines, c’est « un calendrier très serré », a admis vendredi Margaret Harris, porte-parole de l’OMS.

La Maison Blanche a réaffirmé l’engagement des États-Unis à parvenir à un accord.

Tsegab Kebebew Daka, ambassadeur d’Ethiopie à Genève, estime que « les différences dans le texte ne sont pas énormes. Ce sont principalement des divergences d’idées, et elles ne sont pas si nombreuses.

Et l’ambassadrice australienne Amanda Gorely de résumer : « Toutes les délégations doivent se rassembler et se concentrer sur la recherche d’un consensus. »

 
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