Les écoles de la Fraternité Saint-Pie – .

Liée aux dénonciations d’abus physiques et sexuels dans plusieurs pays, la Fraternité sacerdotale Saint-Pie Il s’agit de l’école primaire St-Joseph, dans sa chambre haute du quartier Canada, à Saint-Césaire.

Ce groupe catholique fondamentaliste non reconnu par le Vatican dirigeait déjà l’école primaire et secondaire Sainte-Famille, à Lévis, depuis 1989. Les deux écoles sont autorisées par le ministère de l’Éducation, sans toutefois recevoir de subventions.

En savoir plus sur la Fraternité Saint-Pie

Selon les données du ministère, l’école de Lévis compte 147 élèves, tandis que l’école Saint-Césaire en compte 7. Depuis mars 2016, alors que des plaintes sont encore disponibles, aucune plainte n’a été déposée contre l’École Sainte-Famille, confirmons-nous.

Cependant, les enquêtes et les procès journalistiques ont semé l’indignation contre la Fraternité, accusée de maintenir un système qui perpétue et camoufle les abus de ses membres, en plus des excès sectaires. La Fraternité réfute cependant les critiques formulées sur sa structure.

«Futurs dirigeants catholiques»

Dans un reportage diffusé sur la chaîne M6 en mars, l’émission d’investigation Zone restreinte s’est spécifiquement penché sur la Fraternité et son système éducatif en France. On a notamment constaté l’utilisation de manuels scolaires révisionnistes, où l’Holocauste est camouflé ou atténué et où le général nazi Philippe Pétain est glorifié. Les ouvrages utilisés justifient même l’apartheid en Afrique du Sud en évoquant ses « effets positifs » sur les Blancs.

Pourquoi avoir vos propres écoles ? Dans une lettre signée en 2021 par le directeur de l’école Sainte-Famille, publiée sur le site canadien de la FSSPX, la position de la Fraternité sur les écoles publiques au Québec est clairement expliquée :

« Toute intelligence quelque peu honnête reconnaît à quel point les écoles officielles détruisent aujourd’hui l’éducation des enfants, corrompant leurs jeunes âmes avec un programme profondément pervers. L’immoralité (surtout contre nature) est imposée comme norme.

— Abbé Raphaël d’Abbadie, dans une lettre publiée sur le site de la FSSPX

Sur le site Internet de la Fraternité, on explique également la formation des « futurs responsables catholiques ».

Le supérieur du district canadien de la Fraternité, le Père Yves Le Roux, a refusé nos demandes d’entretien et de visites à l’école Saint-Césaire. Après nous avoir demandé de lui soumettre nos questions par écrit, l’abbé Le Roux n’a pas répondu à celles concernant son programme scolaire.

>>>>>>

L’adresse de la nouvelle école de la Fraternité est celle de la maison de quartier de Saint-Césaire. Cependant, aucun signe ou signe apparent d’une école n’a pu être détecté au passage des coopératives. (Catherine Trudeau/La Voix de l’Est)

«S’il faut agir, nous le ferons», affirme le cabinet de Drainville

Le député libéral et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation, Madwa-Nika Cadet, a été choqué par les faits recueillis par les Coopératives d’Information en lien avec la Fraternité. «Cela semble surréaliste. Et si j’ai été perturbé, je suis convaincu que les lecteurs ont été aussi extrêmement perturbés par ce qu’ils ont vu.

Celui-ci demande que le Ministère de l’Éducation effectue les « contrôles nécessaires » et qui sont déjà possibles concernant la formation et la sécurité des élèves dans les écoles de la Fraternité. Selon les informations obtenues par les Coops, cette étape est en train d’être initiée.

>>>>>>

Députée libérale du Québec et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’éducation, Madwa-Nika Cadet. (Jacques Boissinot/La Presse Canadienne)

Dans un deuxième temps, Mme Cadet espère que si des éléments sont portés à la connaissance du ministre Drainville, qu’il utilise ses nouveaux pouvoirs accordés par l’adoption du projet de loi 47, soit la Loi renforçant la sécurité étudiante concernant notamment les actes de violence sexuelle.

“Le ministre dispose désormais, depuis environ une semaine, des leviers et des pouvoirs pour enquêter s’il y a un élément porté à sa connaissance”, a-t-elle précisé.

Le ministre Drainville, qui est également député de Lévis, où se trouve l’école Sainte-Famille, n’a pas pu se rendre disponible pour une entrevue mardi. Dans une réponse écrite, son bureau indique que « les faits rapportés sont effectivement inquiétants ».

“S’il faut agir, nous le ferons”, a-t-il déclaré en faisant référence aux nouvelles mesures du PL47.

« Soyons clairs, nous ne ferons jamais de compromis sur la réussite de nos élèves, mais aussi sur leur sécurité », écrivons-nous. Le ministère assure que des audits sont menés dans ces deux établissements en particulier, comme ils le font également dans d’autres écoles privées lorsqu’il y a des plaintes, mais aussi de manière aléatoire. Ceci étant dit, rappelons que les élèves de ces écoles sont soumis aux mêmes exigences en matière d’encadrement pédagogique et suivent les mêmes examens ministériels que tous les élèves du Québec.

Accès difficile

>>>>>>

L’école Sainte-Famille, à Lévis, est située à Lévis, dans la circonscription de Bernard Drainville. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

Les Coopératives d’information ont effectué une visite spontanée à l’école Sainte-Famille de Lévis le 28 mars.

Vers 14 heures, l’école était pratiquement déserte. « C’est la Semaine Sainte. Les élèves sont actuellement en sortie », explique l’abbé et directeur de l’école Raphaël d’Abbadie, interrogé par le Les coopératives.

Un seul autre employé est présent sur place. Tous deux sont vêtus de la tête aux pieds de robes de prêtre et présentent un accent européen.

Sur place, on aurait l’impression de remonter le temps. L’ancienne bâtisse est entourée d’un vaste terrain avec une grange et des allées sinueuses. À l’intérieur, des symboles religieux décorent presque tous les murs.

Lors de leur brève visite, les coopératives n’ont observé aucun bureau ni tableau noir, comme on pourrait en trouver dans une salle de classe standard. L’endroit ressemblait davantage à un lieu de culte.

Après une brève discussion, le directeur de l’école Sainte-Famille a refusé de répondre aux questions. « C’est notre semaine la plus chargée, ce n’est pas le bon moment », répond l’abbé d’Abbadie.

Les Coopératives d’Information ont plutôt été invitées à contacter l’abbé par email, sans suite.

>>>Le campus de l'école Sainte-Famille, à Lévis.>>>

Le campus de l’école Sainte-Famille, à Lévis. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

“Bulle”

Les Belges Florence et Carlo Peeters, fidèles à la Confrérie avant que leur fils ne soit agressé sexuellement par un prêtre dans l’un de ses internats, sont mixtes. Ils reconnaissent qu’ils ont pu offrir une éducation « de qualité » à leurs enfants au sein de leurs écoles traditionnelles. « Mais si c’était à refaire, du moins pour moi, je ne les mettrais pas dans ces écoles », note Mme Peeters.

Elle explique que dans la « bulle » du système autoritaire des Frères musulmans, qui présente une opposition avec le monde extérieur, ses enfants n’étaient pas capables de pointer du doigt les problèmes qui pouvaient surgir, ni même de les identifier.

>>>Le fils de Carlo et Florence Peeters a été agressé sexuellement par un prêtre de la FSSPX. Il a été condamné à cinq ans de prison en 2017.>>>

Le fils de Carlo et Florence Peeters a été agressé sexuellement par un prêtre de la FSSPX. Il a été condamné à cinq ans de prison en 2017.

« Nous mettons nos enfants dans ces écoles pour les protéger. Mais un jour, ils sortiront de ces écoles et ils affronteront le monde. Et là, je vous le dis, c’est un choc”, ajoute-t-elle.

Au ministère de l’Éducation, on assure que les écoles doivent se soumettre au Programme de formation scolaire du Québec et que le ministère exerce « une surveillance et un accompagnement constants auprès des établissements privés » pour qu’ils respectent la loi.

« Les vérifications peuvent être effectuées de manière ciblée, par exemple lors d’une plainte ou d’un renouvellement d’autorisation. Les contrôles peuvent également être effectués de manière aléatoire. Le ministère peut prendre des mesures pénales conformément au chapitre 10 de la Loi sur l’enseignement privé.

Lors de toute demande relative au permis, le demandeur doit « démontrer la disponibilité de ressources humaines, financières et matérielles ainsi que le respect du cadre légal et réglementaire », est-il expliqué.

Avec la collaboration de Victoria Baril de Soleil.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV BDO Belgium quittera La Hulpe pour Wavre en 2025
NEXT L’entreprise québécoise Exterra vend des crédits carbone à un géant américain