Dans les Deux-Sèvres, des mineurs non accompagnés partagent un logement avec des retraités

Dans les Deux-Sèvres, des mineurs non accompagnés partagent un logement avec des retraités
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Cette formule unique mélangeant les générations est née d’un constat partagé. D’une part, le Département ne dispose pas de places suffisantes pour accueillir ces mineurs non accompagnés et doit parfois les héberger dans des hôtels. En Charente, le Département, confronté au même problème, fait appel aux familles. En revanche, le modèle des résidences indépendantes – où les retraités disposent d’un appartement individuel – n’a plus la cote face aux Ehpad et au maintien à domicile. « Je suis ici depuis huit ans. Nous étions 24 retraités à mon arrivée. Ces jeunes ajoutent de l’ambiance et de la gaieté», souffle Madeleine, une nonagénaire.

Cela ajoute de l’ambiance et de la gaieté.

Les 15 mineurs ont ainsi été installés dans les appartements vacants de cette résidence, aux côtés de leurs aînés. « On s’entend bien et on rigole avec eux. Tout va bien pour toi », dit Assa

envers les retraités. Accompagnés – entre autres – d’un moniteur et d’un moniteur-éducateur, ces jeunes gèrent eux-mêmes leurs courses et leur cuisine. « Ce n’est pas facile, c’est plutôt l’ami qui prépare », sourit un adolescent ivoirien en citant son colocataire.

«Nous leur demandons d’acquérir rapidement une grande autonomie, pour nettoyer leur linge et leur logement», explique Olivier Orain, responsable de leur accompagnement. A leur arrivée, les retraités ont improvisé un grand repas et tricoté des écharpes. Fin avril, les mineurs reverront l’ascenseur en préparant un menu pour leurs aînés. Gâteaux et recettes d’ici et d’ailleurs se dégustent régulièrement ensemble.

Mettre en place ce modèle intergénérationnel n’allait pas forcément de soi. « Le projet a été expliqué aux résidents et à leurs familles. Il y avait du stress, des questionnements et parfois de l’appréhension», explique Stéphanie Antigny, cadre de secteur en charge de cette résidence gérée par l’ACSAD, l’Association de coordination des soins et de l’aide à domicile. « Nous ne savions pas comment cela allait se passer mais nous n’étions pas inquiets. Ils sont adorables, et je pense qu’ils nous aiment aussi », plaisantent aujourd’hui Gillette, Madeleine, Roselyne et Micheline.

Des économies pour la communauté

Dominé par le parti Les Républicains, le Département a préféré désamorcer « fantasmes » et fausses rumeurs en s’invitant début janvier aux vœux de la municipalité. « Un tiers des habitants étaient présents », explique Coralie Dénoues, la présidente du Conseil départemental qui se réjouit de la réussite de cette « innovation » dans un village de 650 habitants. « J’étais convaincu que ça allait marcher et cela a dépassé mes attentes », affirme l’élu qui défend « un vrai projet de territoire ».

Ce modèle génère également des économies pour la collectivité : « C’est 25 % moins cher qu’un hôtel » confirme Coralie Dénoues, qui réfléchit à dupliquer ce projet dans deux autres résidences des Deux-Sèvres. Le Département compte actuellement 250 mineurs non accompagnés sur près de 1 250 enfants pris en charge. Seuls 10 % des jeunes se déclarant mineurs non accompagnés sont effectivement reconnus comme tels dans les Deux-Sèvres. Leur minorité est évaluée par les services moins de 15 jours après leur arrivée, affirme Coralie Dénoues.
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