il s’apprête à passer l’été sous une tente

Il s’est rendu parfois à la Halte-Douceur au cours des derniers mois, mais celle-ci a fermé récemment avec le retour des beaux jours. Il prenait un café, mangeait et finissait de temps en temps par s’endormir sur une chaise.

“Ça faisait du bien qu’ils soient là.”

L’histoire de Dan :

« Dan le Vagabond » s’apprête à passer l’été sous une tente (Amélie St-Yves)

Il ne sait pas encore où il va planter sa tente, mais il ne veut surtout pas qu’on lui vole quoi que ce soit. D’autres refuges du même type ont été installés en ville récemment.

“Trouver un endroit. Arrêtez de vous lever le matin, pliez le sac, repartez et avez mal aux épaules.

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Des tentes font leur apparition en ville. (Amélie St-Yves)

Comme Dan, d’autres sans-abri qui ont passé la nuit à l’aire de repos s’installeront peut-être ailleurs en ville. «On s’attend à une présence beaucoup plus importante de personnes itinérantes dans les lieux publics ou privés», note le sergent Luc Mongrain, porte-parole du Service de police de Trois-Rivières (DPTR).

Sans pouvoir les relier directement à la fin de la saison d’accueil, la DPTR a reçu une dizaine d’appels liés aux sans-abris au cours du week-end.

« Il y a des gens qui ont signalé la présence de sans-abri devant des lieux publics, près de la caisse ou à l’entrée d’une église, de la cathédrale, des choses comme ça. Nous sommes allés à leur rencontre pour nous assurer qu’ils connaissent les ressources qui sont ouvertes. Nous faisons beaucoup de référencement. Il ne faut pas le cacher, nous avons notre clientèle locale, mais il y a des gens qui arrivent de l’extérieur et qui ne connaissent pas tous les services qu’on peut avoir ici à Trois-Rivières», explique le sergent Mongrain. .

Des tentes sont également apparues à certains endroits. Lorsqu’il y a une plainte, la police rencontre ces sans-abri et leur dit qu’ils doivent partir. Mais ils disposent parfois de quelques jours pour le faire.

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La police de Trois-Rivières a reçu une dizaine d’appels liés à l’itinérance la fin de semaine dernière, a indiqué le porte-parole, le sergent Luc Mongrain. (Stéphane Lessard/Archives, Le Nouvelliste)

« Oui, nous avons eu des rapports et nous avons dû démanteler certains camps parce qu’ils n’étaient pas au bon endroit ou qu’ils dérangeaient d’autres personnes. Nous essayons de trouver la frontière entre ce qui est socialement accepté et ce qui ne l’est pas. Ce n’est pas facile de s’y retrouver. C’est du cas par cas. L’itinérance n’est pas facile.

— Sergent Luc Mongrain, porte-parole du Service de police de Trois-Rivières

La police travaille des organisations qui travaillent avec les sans-abri. « Ce que nous devons comprendre, c’est que la police n’est qu’un outil dans la boîte à outils en matière de sans-abri. »

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Des personnes en situation d’itinérance dorment rue des Forges, au centre-ville de Trois-Rivières. (Stéphane Lessard/Le Nouvelliste)

Le centre-ville, épicentre de la crise

Le sans-abrisme est principalement concentré dans le centre-ville, ce qui a des impacts sur les commerçants. La Société de développement commercial (SDC) de Trois-Rivières a également constaté une augmentation au cours de la dernière année des appels de ses membres en lien avec cette situation. “[…] les membres sont de plus en plus préoccupés par le phénomène, par le nombre de personnes dans la rue», explique Ève-Marie Marchand, directrice générale de la SDC.

Avec ses partenaires, la DDC tente de favoriser la cohabitation sociale. “On essaie de maintenir une certaine cohabitation, mais c’est sûr qu’il y a de la pression en ce moment.”

[…] Nous ne voulons pas que la situation empire. Nous voulons que tout se passe le mieux possible dans les semaines à venir et pendant la saison estivale. »

— Ève-Marie Marchand, directrice générale de la SDC.

Une formation est prévue la semaine prochaine avec les commerçants. Il y a deux parties. L’un se concentre sur la compréhension du phénomène et l’autre consiste en des scénarios qui donnent des conseils sur la manière de mieux interagir avec les personnes sans abri. « Nous veillons à ce que chacun ait des conseils sur la manière de réagir, à encourager la tolérance et à maintenir la pression au minimum. »

>>>Les sans-abri visibles se multiplient, constate Karine Dahan, la directrice générale du Centre du Havre.>>>

Les sans-abri visibles se multiplient, constate Karine Dahan, la directrice générale du Centre du Havre. (Olivier Croteau/Archives, Le Nouvelliste)

Crise du logement

Le Centre du Havre, qui propose 36 places en hébergement d’urgence, ne reçoit plus de demandes depuis la fermeture du centre d’accueil. Quant à la saison estivale, on ne s’attend pas pour l’instant à une situation plus difficile que l’année dernière.

« Je ne peux pas dire s’il y a une augmentation réelle du nombre de sans-abrisme. En revanche, ce qui est sûr, car nous le constatons tous, il y a une augmentation visible du sans-abrisme compte tenu de la crise du logement que nous traversons. On constate une augmentation significative du nombre de personnes sans abri, sans logement. Ils ne sont pas socialement désaffiliés, mais en revanche ils ne parviennent pas à trouver un nouveau logement pour les raisons que l’on connaît”, explique Karine Dahan, directrice générale du Centre du Havre.

>>>Le Comsep déconseille à ses adhérents de déménager.>>>

Le Comsep déconseille à ses adhérents de déménager. (Archives, Le Nouvelliste)

Au Comsep, on voit aussi les horreurs de la crise du logement. Pas plus tard que dimanche, une femme a écrit à l’organisation parce qu’elle cherchait un logement. « Elle n’a pas d’endroit où vivre, elle vit avec quelqu’un. La dame a un petit chien et elle veut de l’aide pour trouver un logement. Mais il est impossible. Je ne sais pas ce qu’on va faire», déplore Sylvie Tardif, coordonnatrice générale du Comsep. « Nous ne sommes qu’en avril. Habituellement, nous recevons ces demandes en juin », ajoute-t-elle.

De plus, l’organisation a pris l’habitude de déconseiller à ses membres de résilier leur bail car ils risquent de ne pas pouvoir trouver un nouveau logement.

“Dès janvier, février, on leur dit : ‘si ce n’est pas insalubre, si tu es en sécurité, ne bouge pas’.”

— Sylvie Tardif, coordonnatrice du Comsep

 
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