Pour « l’indépendance » accordée à ses enfants, l’un des premiers « boat people » remercie le Québec près de 50 ans après sa fuite du Vietnam communiste

Pour « l’indépendance » accordée à ses enfants, l’un des premiers « boat people » remercie le Québec près de 50 ans après sa fuite du Vietnam communiste
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Près de 50 ans après son arrivée au Québec, l’un des premiers réfugiés vietnamiens souhaite prendre le temps de son vivant de remercier les Québécois et les Canadiens pour leur accueil.

«Pour moi, il s’agit d’être responsable et c’est un devoir, quand quelqu’un vous donne quelque chose, de le remercier», explique avec sérieux Dao Phan, un immigrant vietnamien arrivé au Québec dans les années 1970.

En plus d’une lettre ouverte de remerciements, M. Dao a souhaité rencontrer Le journal pour raconter sa vie et souligner l’accueil des Québécois après sa fuite du régime communiste.

• Lire aussi : Au nom de sa famille, ce réfugié vietnamien établi ici depuis près de 50 ans grâce à Québec et Ottawa

Après avoir traversé la mer de Chine en bateau jusqu’à Hong Kong, M. Dao et sa famille trouvent refuge au Québec en décembre 1976, en pleine tempête de neige.

« Nous étions deux familles avec celle de ma belle-sœur, six ou sept personnes dans un petit 4 et demi », se souvient celui qui se considère comme l’un des premiers « boat people » arrivés dans le pays.

Dao Phan lors de ses premières années au Québec après avoir fui le régime communiste du Vietnam en 1976

Photo fournie par Dao Phan

Mécanicien dans l’armée du , Dao Phan s’est toutefois reconverti dans la restauration une fois arrivé au Québec. «Nous avons recommencé notre vie!» Il se souvient de son salaire horaire de 3,17 $ en tant que plongeur dans un restaurant italien et a même conservé une copie de son premier chèque de paie de 114 $.

De fil en aiguille, il réussit à ouvrir son propre restaurant, La Campagne, qui a désormais changé de mains avec celles de sa fille. Le comptoir vietnamien Gao propose toujours des classiques culinaires et a la femme de M. Dao aux fourneaux.

On peut souvent rencontrer M. Dao dans le restaurant de sa fille, le comptoir vietnamien Gao, sur la rue Saint-Jean, à Québec.

Photo Stevens LeBlanc

C’est cette indépendance pour ses enfants – il en a cinq – qui est à l’origine des remerciements publics qui lui tiennent à cœur.

« Le bon travail n’est pas important. C’est être indépendant : pouvoir se marier, travailler, ne plus avoir besoin de moi. […] Au Vietnam, parce que j’étais dans l’armée, il n’était possible de travailler dans aucun domaine. »

Un regard sur l’immigration

Après tout ce temps passé au Québec, Dao Phan ne se dit pas insensible aux questions d’immigration qui suscitent des débats dans son pays d’accueil.

« Je suis immigré : j’ai connu la pauvreté au Vietnam, dans mon pays, et je suis venu ici. [C’est la même chose pour] les autres aussi ! résume-t-il tout en reconnaissant certains « problèmes ».

Il estime notamment que certains immigrants souhaitent « gagner de l’argent rapidement », ce qui peut inciter certains à franchir une ligne. “Les Vietnamiens comme moi, nous sommes partis de zéro, puis nous avons gagné 3 ou 4 dollars de l’heure.”

L’immigration peut aussi, à ses yeux, être une solution à la pénurie de main-d’œuvre.

«Il y a beaucoup d’immigrants, beaucoup de réfugiés qui ont fait de bonnes choses pour le Québec», souligne-t-il, ajoutant que plusieurs dentistes et médecins sont d’origine vietnamienne.

Après des décennies aux yeux du public, M. Dao affirme qu’il n’a pas été victime d’intolérance.

Le 30 avril est une date commémorée par les réfugiés vietnamiens puisqu’elle la chute de Saigon en 1975, la fin de la guerre et le début de la réunification du Vietnam sous le régime communiste.

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