le mécontentement des expatriés, « exclus » des banques en Belgique

le mécontentement des expatriés, « exclus » des banques en Belgique
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L’exaspération est grande chez nos expatriés vivant aux quatre coins du monde. « Lorsque les politiciens ont besoin de nous pour les élections, ils se souviennent que nous existons. Mais quand il s’agit de résoudre nos problèmes, ils nous écoutent à peine. ».

De quoi s’agit-il ? Rien de moins que ce qui leur est essentiel et dont ils sont pourtant privés : le réseau bancaire en Belgique. Ces dernières années, presque toutes les banques en Belgique ont progressivement fermé les comptes des expatriés belges résidant hors de l’Union européenne, notamment en Afrique et en République démocratique du Congo.

Deux expatriés établis à Lubumbashi, Carine Joachim et Mathieu Caussin, ont donc lancé une pétition pour dénoncer cette exclusion bancaire. En effet, plusieurs milliers d’expatriés éloignés seraient concernés. Un beau matin, ils apprennent que leur banque en Belgique a décidé unilatéralement de clôturer leur compte. Ils estiment qu’ils en ont le droit et qu’ils n’ont même pas à se justifier. Quand ils donnent des explications, c’est pour invoquer « les charges administratives” et de “de nouvelles normes anti-blanchiment.

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Lors de la fermeture du compte, la banque indique au client quoi faire pour récupérer ses avoirs et ensuite s’y prendre.

De son côté, Mathieu Caussin a dû transférer ce qu’il possédait à une banque congolaise.

Bref, ils sont belges mais n’ont plus de banque en Belgique, ce qui entraîne beaucoup de désagréments, petits et grands. Alors lorsqu’il s’agit de soutenir les études des enfants en Belgique, de verser de l’argent pour payer le logement, les frais de scolarité ou simplement la nourriture. « Et si nous effectuons des virements sur leur compte depuis l’Afrique, nos enfants risquent aussi de voir leur compte bancaire fermé ».

Faire des achats lors de séjours en Belgique, payer un parking, louer une voiture, etc., nécessite en permanence l’utilisation d’une carte bancaire alors que les espèces sont limitées pour voyager et que payer avec une carte africaine est souvent refusé chez We.

Sans banque en Belgique, il est compliqué voire impossible de contracter un emprunt, de recevoir son salaire sur un compte belge, d’acheter un bien immobilier en Belgique, de cotiser à la sécurité sociale ou à une pension, etc.

En pratique, les achats sur Internet sont régulièrement refusés avec une carte africaine. Et en RDC comme à Lubumbashi où l’on utilise principalement du cash, les distributeurs sont peu nombreux et il est vraiment difficile d’en trouver en état de marche.

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À cela s’ajoute le sentiment d’être considérés comme des citoyens de seconde zone. Devoir endurer des soupçons immérités. Comme si l’argent gagné à l’étranger était de l’argent mal gagné, provenait de trafics ou de blanchiment d’argent dissimulé et d’évasion fiscale. “Nous vivons en RDC suite à l’expatriation de nos parents ou grands-parents. D’autres sont partis parce qu’ils avaient répondu à des offres d’emploi correspondant à leurs compétences. Sommes-nous toujours des victimes de la peste ? » demande la pétition qu’ils ont déposée au consulat de Belgique à Lubumbashi et parvenue par valise diplomatique à Bruxelles, au Premier ministre et au ministre des Affaires étrangères.

Plus de 678 expatriés ont signé la pétition

Si le problème est sur la table depuis des années, le ministre fédéral de l’Économie, Pierre-Yves Dermagne a décidé d’apporter une solution. Un texte a même déjà été approuvé fin mars en première lecture. Il prévoit qu’un service bancaire minimum serait garanti aux expatriés résidant hors de l’UE depuis moins de dix ans. Les banques belges ne pouvaient plus refuser les services bancaires de base à ces personnes. En principe, le système devrait entrer en vigueur dès juillet.

Mais c’est peu dire qu’elle ne suscite pas d’enthousiasme puisqu’elle ne s’appliquera qu’aux expatriés résidant depuis moins de dix ans, qui ne représentent qu’une petite partie du nombre.

Pour Mathieu Caussin, le projet du ministre Dermagne ne résout qu’une partie du problème et ne répond pas aux attentes. Contacté ce week-end à Lubumbashi, Mathieu a proposé : “Les banques étant des organismes privés, ne reviendrait-il pas au gouvernement de trouver une solution via les comptes bancaires à la Banque nationale ?”

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Plus de 678 expatriés ont signé la pétition. Ils vivent presque partout sur la planète, principalement en RDC mais aussi au Rwanda, Cameroun, Inde, Côte d’Ivoire, Guadeloupe, Canada, Corée du Sud, Afrique du Sud, Sénégal, Madagascar, Maroc, Bénin, Burkina Faso, Etats-Unis, Hong Kong. , Emirats. Et beaucoup n’auraient pas signé “par crainte de représailles de la part des banques.”

L’approche des élections était pour eux l’occasion d’alerter les décideurs politiques. “C’est toujours la même chose. Avec les élections, les partis politiques sollicitent nos votes et se rappellent soudain que nous existons. Mais pourquoi voterions-nous pour eux ? Que font-ils pour nous ? lit-on dans la pétition. “Qu’avons-nous fait de mal en étant exclus des banques ? Nos revendications sont légitimes. Nous voulons que nos comptes et nos économies se trouvent dans un environnement bancaire solide. Aurez-vous le courage politique de nous aider, de supprimer ce droit accordé aux banques de nous expulser sous prétexte que nous ne résidons pas dans l’Union européenne ?

 
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