Secteur de la construction | Québec solidaire veut plus d’immigrants en renfort

(Québec) Les immigrants peuvent contribuer à atténuer la crise du logement, affirme Québec solidaire, qui offre une voie rapide vers l’immigration permanente aux nouveaux arrivants travaillant dans le secteur de la construction.


Publié à 00h49

Mis à jour à 5h00

«Nous voulons faire des propositions constructives pour relancer la construction au Québec. On ne construit pas assez au Québec, les mises en chantier accusent du retard et on ne résoudra pas la crise si on ne construit pas plus de logements», affirme le leader parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, en entrevue avec La presse.

Il demande donc au gouvernement Legault de créer un projet pilote pour offrir une « voie rapide » vers l’immigration permanente aux travailleurs étrangers qui choisissent le domaine de la construction.

La demande est pressante : selon la Commission de la construction du Québec, l’industrie aura besoin annuellement d’environ 16 000 nouveaux travailleurs d’ici 2027 pour combler les besoins et remplacer les départs.

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PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec Solidaire

Et c’est vrai qu’il y a moins d’immigrants dans le secteur de la construction au Québec que dans les autres provinces canadiennes. M. Nadeau-Dubois y voit une « opportunité ». « C’est pourquoi nous faisons cette proposition. On peut avoir un système d’immigration généreux, conforme aux valeurs d’accueil des Québécois», a-t-il déclaré.

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La presse rapportait en février que seulement 3 % des immigrants temporaires travaillent dans le secteur de la construction, soit deux fois moins que la population active du Québec (7 %), selon l’Institut du Québec.

Le député solidaire Guillaume Cliche-Rivard souligne qu’il existe trois projets pilotes accélérés, un pour les préposés aux bénéficiaires, un pour le secteur de la transformation alimentaire et un autre pour les technologies de l’information et l’intelligence artificielle.

Effet d’entraînement

« Nous en proposons un quatrième », précise-t-il. La clientèle cible : « tous les résidents temporaires qui sont déjà au Québec, qu’ils soient réfugiés ou personnes possédant un permis de travail ouvert ou fermé », a-t-il précisé. Un immigrant temporaire ayant travaillé 12 mois dans le secteur de la construction au cours des 24 derniers mois aurait accès à cette voie accélérée.

« Quand vous faites ce genre de programme, il y a un effet d’entraînement […] Les gens rejoindront cet environnement. C’est le même effet que nous espérons avoir», a déclaré M. Cliche-Rivard.

Québec solidaire souhaite que ce programme attire 550 personnes par année, soit le maximum prévu par la loi pour un projet pilote. Sur une période de cinq ans, cela signifierait donc 2 750 nouveaux travailleurs.

« Ce n’est pas à négliger. Cela peut contribuer de manière significative à la relance des chantiers. Ce n’est pas que symbolique», a expliqué M. Nadeau-Dubois.

Un « défi », mais aussi une « opportunité »

Il veut ainsi répondre au premier ministre François Legault et au chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon, qui soulignent le rôle de l’immigration dans la crise du logement. La semaine dernière, M. Legault affirmait que l’augmentation importante du nombre d’immigrants temporaires « apporte d’énormes problèmes aux Québécois. Nous manquons d’enseignants, d’infirmières, de logements, et cela pose un vrai défi pour l’avenir du français, particulièrement à Montréal. Samedi, M. St-Pierre Plamondon a affirmé que l’immigration était la principale cause de la crise du logement.

M. Nadeau-Dubois a déploré ce discours des deux chefs de parti, qui « parlent de l’immigration de la même manière », c’est-à-dire comme « un problème et une menace ».

« L’immigration est considérée comme un défi en pleine crise du logement. Surtout la récente explosion de l’immigration temporaire. Mais cela peut aussi être l’occasion de relancer la construction», a expliqué le député de Gouin. “Sans nier l’existence du défi, nous cherchons des solutions pour faire fonctionner le système d’immigration”, a-t-il ajouté.

Il a également critiqué la proposition du Parti québécois de geler l’arrivée de nouveaux travailleurs étrangers temporaires. Un gel, a déclaré M. Nadeau-Dubois, n’est «ni raisonnable ni réaliste compte tenu des besoins de main-d’œuvre dans plusieurs régions du Québec».

 
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