avec Good Living, « le risque d’impacter négativement la qualité urbanistique de Bruxelles est réel »

avec Good Living, « le risque d’impacter négativement la qualité urbanistique de Bruxelles est réel »
Descriptive text here

Tout le monde s’accorde à dire que le RRU actuel est obsolète et doit être revu afin de répondre à l’objectif de créer une ville plus durable, plus verte, plus résiliente aux changements climatiques et plus accueillante pour l’ensemble de ses habitants.

La caractéristique essentielle du RRU doit rester son caractère réglementaire. Il ne s’agit pas d’un guide ou d’un plan d’orientation. C’est un ensemble de règles qui doivent être comprises par les architectes, les administrations et toutes personnes ou institutions qui se proposent de réaliser des actes et des travaux, sous réserve de l’obtention préalable d’un permis.

Le projet bruxellois « Good Living » dévoilé : quelles seront les nouvelles règles pour les espaces publics et le logement ?

Cependant, en ce qui concerne l’intégration des nouvelles constructions dans l’environnement bâti, leurs emplacements et leurs dimensions, la particularité du nouveau projet RRU, Good Living, est qu’il comprend un mélange d’objectifs, de critères d’évaluation et de règles parfois très précises. et parfois laissé à la seule discrétion de la puissance publique et de son administration.

« Bonne planification » : une notion au contenu politiquement variable ?

Dans ce projet Good Living, la notion de « bon agencement des lieux » est un paradigme qui s’applique à toutes les sauces et qui se trouve devenir, pour des thématiques essentielles, le principal sinon le seul critère d’appréciation.

Pour des questions aussi importantes que la démolition, la hauteur et le nombre de niveaux de constructions isolées, la densité, etc., il ne s’agirait plus d’évaluer les projets urbains selon leur conformité à des règles bien établies (exprimées en termes quantifiables : nombre, mètres , pourcentages) mais selon une appréciation laissée à la discrétion des autorités au cas par cas, basée uniquement sur la notion de « bon agencement des lieux ».

A la lecture du texte, l’objectif du gouvernement est on ne peut plus clair : donner à l’autorité le pouvoir du dernier mot à travers le critère (?) de « bonne planification des lieux ». Cela découle de l’article 2 du Good Living Project, qui stipule que «la conformité d’un projet à cette réglementation ne préjuge pas de sa conformité au bon agencement des lieux, apprécié par l’autorité compétente pour délivrer les permis…» (sic).

Or, dans un État de droit, les pouvoirs publics doivent exercer leurs fonctions selon les lignes directrices définies par un ensemble de normes juridiques, alors que ces normes doivent évidemment permettre aux citoyens (à qui elles s’adressent) de prévoir les conséquences résultant de la soumission à l’autorité publique. norme ou sa violation.

Le « bon agencement des locaux » n’est certes pas simple à définir, mais ce bon agencement ne résulte-t-il pas du respect de toutes les dispositions de la réglementation destinée justement à l’organiser ?

Bien vivre : ça passera, ça ne passera pas ?

La pratique actuelle montre à quel point l’appréciation d’un concept aussi vague est difficile à objectiver et peut être différente et fluctuante entre les différentes personnes appelées à se prononcer sur une demande de permis tout au long de son processus de délivrance. Il n’est pas rare que différents fonctionnaires d’une même administration aient des idées différentes, voire opposées, sur un même projet. Et il n’est d’ailleurs pas rare que des communes et des Régions s’opposent à ce sujet. Entre les partis majoritaires au niveau gouvernemental, il n’y a pas de consensus sur ce qu’est une densité équilibrée !

Pour la plupart des acteurs du domaine (architectes, urbanistes, avocats, promoteurs immobiliers, propriétaires et investisseurs privés, associations de défense de l’habitat pour tous et du patrimoine, etc.), ce nouveau paradigme du Bien Vivre sera Source d’un rayonnement encore plus grand. intolérable de la procédure (déjà extraordinairement longue à Bruxelles), arbitraire et juridiquement incertaine. Le risque d’impacter négativement la qualité urbanistique de la Région et la dynamique des petits et grands projets immobiliers, qu’ils soient publics ou privés, est réel.

C’est un peu comme si les règles du football pouvaient disparaître sous la seule discrétion de l’arbitre, qui devient ainsi l’autorité investie du droit de décider pour chaque match ce qui est autorisé ou non, ou à la manière d’un code de la route. sans limitation de vitesse, cela étant apprécié au cas par cas par le policier de service (en fonction de la « fluidité » du trafic ?).

Les concepteurs seront à la merci des nouvelles exigences et des évaluations subjectives des autorités. Et les fonctionnaires seront toujours en première ligne pour expliquer leurs décisions au public et au tribunal administratif.

Vers une hausse substantielle des prix de l’immobilier

Sur ce point, le projet Good Living soumis à l’enquête publique fin 2022 a essuyé de rares critiques de la part de tous les acteurs du terrain. Mais les dirigeants du projet Good Living ont décidé de ne rien entendre de ces plaintes et militent pour que la réforme RRU soit adoptée par la force avant les élections. Afin d’éviter qu’une nouvelle enquête publique ne retarde le processus, le texte proposé en deuxième lecture au Gouvernement ne comporterait que de très légères modifications par rapport au texte soumis à l’enquête publique fin 2022.

Les logements en PEB F et G seront interdits à Bruxelles à partir de 2033 : « Un impératif moral et social »

On apprend également que le déroulement du texte ne passerait pas par l’avis de la section législative du Conseil d’Etat, ce qui risque d’affaiblir encore davantage la sécurité juridique du texte !

A la lecture des différents chapitres du texte Good Living, l’expérience partagée par les signataires fait également craindre une hausse substantielle du prix des logements, calibrée selon des normes qui échappent à la réalité, qui conduirait à un frein à la production de logements neufs. ainsi que la rénovation des bâtiments existants.

Pour ces raisons, nos associations, qui regroupent des bâtisseurs, des architectes et des associations de défense de la ville habitée et du patrimoine bruxellois, demandent au Gouvernement de reporter la validation du texte afin d’assurer toute la force des principes qu’il énonce et précise. des règles claires pour l’avenir de la Région de Bruxelles-Capitale.

La lettre ouverte est signée par cinq associations bruxelloises :

– LE Quartier des Arts (qui défend la qualité de l’environnement et le développement du quartier qui comprend le Sablon, la Place Royale, le Parc de Bruxelles et la Place du Congrès, du Palais de Justice au Botanique),

Embuild Bruxelles (la section bruxelloise de la fédération de la construction),

– LE Conseil francophone et germanophone de l’Ordre des Architectes,

– L’Arau (Atelier Recherche et Action Urbaine)

– L’Arib (Architectes à Bruxelles, représentants des architectes de la capitale)

NB : Ceci est une version abrégée de la lettre ouverte envoyée au gouvernement. Le titre, l’intitulé et les intertitres ont été rédigés par la rédaction de « La Libre Immo ».

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV amélioration de l’éducation grâce à la technologie – .
NEXT Une voiture prend feu sur l’A31